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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 16:36

A.pngprès quelques mois de repos, il est temps pour nous de reprendre pour nous la lecture de notre encyclique, Evangelium vitae. Nous commençons donc le deuxième chapitre intitulé :

« JE SUIS VENU POUR QU’ILS AIENT LA VIE- Le message chrétien sur la vie. » (n°29 à 51).

 

Ce chapitre explicite l’expression « Evangile de la vie. » Image qui comptera beaucoup pour Jean Paul II au cours de son pontificat. Encore une fois, il s’appuie sur l’Ecriture et nous livre toute une catéchèse sur la vie, la vie comprise comme un don de Dieu. Les textes bibliques sont issus du Nouveau Testament et de l’Ancien Testament (en particulier le livre de l’Exode) mais ils s’attardent surtout sur la personne du Christ qui apporte la vie éternelle. C’est une invitation à porter notre regard sur le Christ et en particulier sur le don qu’Il fait de sa vie : il s’agit de contempler l’ « arbre de la croix. », arbre de la vie.

Jésus est le « Verbe de Vie », Il est Celui par qui nous parvenons à la vie nouvelle et qui nous explicite pleinement le sens de la vie.  Cette méditation sur le Christ permettra au pape de rappeler la responsabilité de tout homme à l’égard de la vie.

 

Mais revenons d’abord sur cette idée de «culture de vie » qui traverse toute l’encyclique. Cette idée est rappelée avec force dans l’encyclique. Elle nous rappelle que nous croyons en un Dieu qui est Amour, Vie, Joie. Et cela du Dieu créateur au mystère de l’Incarnation (un enfant nous est né) jusqu’au don de la vie du Christ sur la Croix qui nous ouvre à la résurrection et à la vie nouvelle et éternelle. Notre foi ne peut faire l’impasse sur ce grand mystère et cette notion de vie. Jean Paul II rappelle ainsi que « L’Evangile de la vie est  un grand don de Dieu et en même temps un devoir qui engage l’homme » (n°52).

 

Cet Evangile de la vie pousse le saint père à réfléchir sur le mystère de l’homme, de l’enfance, de la famille, de l’Incarnation et de la rédemption mais aussi ceux de la paternité et de la maternité. Thèmes chers à JP II qui ne sont pas seulement présents dans cette encyclique.

Il s’agit bel et bien de célébrer le mystère de la vie.  Cette encyclique est une hymne à la vie. Cela implique cependant lucidité, discernement. Pourquoi ? parce que la violence, la mort, les menaces contre la vie, la souffrance font partie aussi de cette vie… De quoi parlons-nous ? qu’est-ce qu’une vie bonne ? une vie heureuse ? est-ce une vie sans souffrance ? est-ce que nous servons la vie et la célébrons quand nous préférons supprimer la vie pour supprimer la souffrance ?

Cela nous conduit à réfléchir sur la vie humaine : à la fois grande, digne, pleine de valeur et à la fois finie, précaire… grand paradoxe. Dans l’encyclique, le pape prend deux exemples en particulier où la vie dans sa fragilité est menacée : l’avortement et l’euthanasie mais il aurait pu prendre d’autres exemples. Il ne faut pas voir et lire cette encyclique comme le seul rappel d’interdits moraux. Le but est bien de mettre en lumière la grandeur de la vie humaine. Vie humaine combien belle et digne parce que c’est Dieu qui la donne et que de plus Dieu, le Verbe est venu l’assumer pleinement. Vie humaine appelée par la suite à partager la vie divine, appelée à la vie éternelle. Cet évangile de la vie est donc étroitement lié aux vertus théologales en particulier celle de l’espérance.

Cette notion de « vie » est très large et complexe (comme souvent pour ces grandes notions fondamentales). Elle s’oppose fondamentalement à la mort et cette distinction nous place spirituellement et moralement dans une situation de discernement.  Nous avons à choisir entre la vie et la mort. C’est ce qu’on appelle en spiritualité le thème des deux voies (voir aussi Didaché, le Pasteur d’Hermas…)

Le pape l’aborde bien entendu dans une perspective chrétienne, sous le regard de la révélation. Xavier Lacroix dans son introduction à EV relève que la phrase clé pourrait être cette citation d’Irénée de Lyon : «  La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. » : la vie vient de Dieu, c’est un don, un bien pour l’homme mais c’est aussi la finalité, la vocation de l’homme. Au baptême nous plongeons dans la mort avec le Christ pour renaître d’en haut. Nous sommes alors des hommes debout, vivants ! (n°34, 37). Le Christ nous libère de la mort et du péché. Il nous ouvre à la vie.

Jean Paul II parle aussi de la vie en termes de « sacré ». Cela nous renvoie à la responsabilité de l’homme face à la vie et aussi au caractère unique de cette vie : vie humaine mais aussi vie du monde.  Cela conduit bien entendu au respect de la vie. C’est dans ce contexte, au chapitre III, que le pape parlera des interdits d’avortement, de suicide et d’euthanasie. Ce respect de la vie conduit bien entendu à une réflexion sur la souffrance, la dignité de la personne humaine, sur la compassion et la miséricorde ainsi qu’à un questionnement sur la loi (en particulier loi civile/loi morale).  JP II relève ainsi toutes les atteintes à la vie en nous rappelant combien elle est précieuse et combien l’homme peut y porter atteinte. C’est le drame de la vie humaine, le drame du péché. Nous sommes plongés dans la violence. Ainsi si nous sommes conscients de la valeur de la vie, nous devons pourtant être très vigilants à l’égard de la vie, il nous non seulement la respecter mais aussi l’accueillir, la développer… Accueillir cela signifie aussi l’accepter avec toutes ses failles, ses limites.  

 

L’Evangile de la vie est lié à la civilisation de l’Amour.  Là encore notion complexe. De quel amour parlons-nous ? Il s’agit d’amour authentique et vrai (et pas seulement sincère ou renvoyant au sentiment amoureux). Peut-on accepter l’avortement et l’euthanasie comme des « gestes d’amour et de compassion » envers les personnes qui souffrent, les personnes handicapées ? Là encore un discernement est nécessaire. Débat, réflexion fondamentaux car ce sont en général la vie des plus faibles, des « sans voix » et des innocents qui sont en jeu. 

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 14:26

P.pngoursuivons notre mise à jour de nos séances de catéchisme. Voici le résumé de notre rencontre d’octobre 2013 sur les sacrements. Je reprends ici les questions posées au cours de la réunion.

 

Qu’est-ce qu’un sacrement ? Quels sont-ils ? D’où nous viennent-ils ?

Dieu agit sans cesse dans le monde, Il nous guide, nous éclaire, nous accompagne, Il crée, Il nous donne son Amour, la vie… Mais Il va agir d’une manière toute particulière dans les sacrements. Les sacrements ce ne sont pas une action « magique » de Dieu où l’homme n’agirait plus, ils sont d’autant plus efficaces que l’homme les « accueille » dans la foi. Les sacrements sont cependant bien le moyen, le mode privilégié selon lequel Dieu atteint l’homme au plus intime de lui-même. Dieu établit sa demeure en nous : Jn1, 14.

D’une manière générale, un sacrement est le signe visible  et efficace de la grâce (= du don) de Dieu. Ils sont porteurs de "grâce" c'est à dire qu'ils aident le chrétien à vivre, à avancer sous le regard de Dieu, dans l'état qu'il a choisiUn sacrement, c’est le signe visible de l’action de Dieu dans l’homme, dans le monde. On parle d’ « efficacité » parce que c’est Dieu qui agit en nous et que les sacrements opèrent en nous une véritable transformation qui ne dépend pas de notre disposition psychologique. Les sacrements nous font grandir dans la foi, dans notre vie spirituelle et nouvelle d’enfant de Dieu.

 Le Christ et l’Eglise comme sacrements.

            Selon cette définition, on se rend compte que le premier des sacrements est le Christ, signe visible de l’action de Dieu dans le monde et dans le monde. Le Christ est en quelque sorte le « sacrement-source ».

 

Dans cette perspective, le deuxième concile du Vatican a pu définir l’Église comme le sacrement du Christ. En effet, l’Eglise « étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen, de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain » (Constitution dogmatique sur l’Église, Lumen Gentium, n° 1).

A l’Ascension (40 jours après Pâques), Jésus monte au ciel, Il est assis à la droite du Père et se trouve dans le monde invisible. Mais Il continue à vivre visiblement dans le monde, parmi les hommes par son Eglise. L’Eglise est bien corps du Christ. Le Christ est « la tête » de l’Eglise. L’Eglise est formée de l’ensemble des baptisés, ce n’est pas seulement une institution.

            Le Christ confie à l’Eglise entre autres la célébration des sacrements. La Tradition catholique en a retenu sept. Les sacrements ont deux effets:  ils produisent la grâce qui rend l’homme capable d’accomplir la volonté de Dieu et  ils marquent l’âme de l’homme du sceau du Christ. Ainsi, les sacrements donnent, font grandir ou restaurent la vie divine.

 Les 7 sacrements.

Comme la vie de la grâce est liée à la vie naturelle de l’homme, les sacrements sanctifient les principales étapes de la vie humaine et ses principaux états.

On trouve :

les sacrements de l’initiation chrétienne :  le baptême, la confirmation et l’eucharistie.Les sacrements de guérison : la réconciliation (ou pénitence) et l’onction des malades (ou sacrement des malades).Les sacrements au service de la communion et de la mission : l’ordre et le mariage.

 

Parmi ces sacrements, certains sont appelés sacrement à caractère. Qu’est-ce que cela signifie ? Le mot caractère signifie « marque », « empreinte » ou encore le « sceau ». Ces sacrements nous marquent d’une empreinte en quelque sorte indélébile, nous pouvons « perdre » la grâce liée au sacrement mais jamais l’empreinte spirituelle qui est « scellée » dans notre âme. Ce sont des sacrements qu’on ne reçoit qu’une fois dans sa vie. Il s’agit du baptême, de la confirmation et de l’ordre.

 

Les sacrements sont d’un signe ou un geste et des paroles. Par exemple, pour le baptême, le geste-signe est le fait de verser trois fois de l’eau sur le catéchumène (personne qui se prépare à recevoir le baptême) et la parole est «  N…., je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Pour l’eucharistie, le signe serait le pain et le vin et les paroles  sont celles que le Christ a prononcées le soir du  jeudi saint au cours de son dernier repas (la Cène). D’autres signes existent comme l’imposition des mains et l’onction d’huile. Les huiles sacramentelles (huile des catéchumènes, huile des malades, saint chrême) sont bénies par l’évêque de chaque diocèse lors de la messe chrismale qui est célébrée au cours de la semaine sainte.

 D’où nous viennent les sacrements ? Ils nous sont donnés par le Christ et sont des lieux de l’action de l’Esprit-Saint. L’auteur des sacrements est bien Jésus-Christ qui agit à travers un ministre.  Le ministre ordinaire est le prêtre sauf pour l’ordre où c’est l’évêque. Le diacre peut baptiser. En cas d’extrême urgence, un fidèle laïc et même un non-baptisé peut donner le sacrement du baptême. Pour le mariage, ce sont les deux époux qui échangent leurs consentements devant le diacre ou le prêtre.  La confirmation est réservée à l’évêque mais il peut arriver que celui-ci « délègue » au vicaire général ou même à un vicaire épiscopal.

Les Pères de l’Eglise ont vu dans le récit de la Passion, au moment où l’eau et le sang jaillirent du côté transpercé de Jésus, l’origine des sacrements, en particulier celui du baptême et de l’eucharistie : « "Des soldats vinrent donc et rompirent les jambes du premier et de l'autre qu'on avait crucifié avec lui. Et s'approchant de Jésus, quand ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui rompirent point les jambes ; mais un des soldats lui ouvrit le côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau" (Jn 19, 32, 34). L'Evangéliste s'est servi d'une expression choisie à dessein ; il ne dit pas : il frappa ou il blessa son côté, ou toute autre chose semblable ; mais : "Il ouvrit son côté", pour nous apprendre qu'il ouvrait ainsi la porte de la vie d'où sont sortis les sacrements de l'Eglise, sans lesquels on ne peut avoir d'accès à la véritable vie. Ce sang a été répandu pour la rémission des péchés ; cette eau vient se mêler pour nous au breuvage du salut ; elle est à la fois un bain qui purifie et une boisson rafraîchissante. Nous voyons une figure de ce mystère dans l'ordre donné à Noé d'ouvrir sur un des côtés de l'arche une porte par où pussent entrer les animaux qui devaient échapper au déluge et qui représentaient l'Eglise (Gn 6, 16). C'est en vue de ce même mystère que la première femme fut faite d'une des côtes d'Adam pendant son sommeil, et qu'elle fut appelée la vie et la mère des vivants. (Gn 2, 22). Elle était la figure d'un grand bien, avant le grand mal de la prévarication (action de s’écarter de la justice). Nous voyons ici le second Adam s'endormir sur la croix, après avoir incliné la tête, pour qu'une épouse aussi lui fût formée par ce sang et cette eau qui coulèrent de con côté après sa mort. O mort, qui devient pour les morts un principe de résurrection et de vie ! » (Saint Augustin, Tr 120, 2)

 

Peut-on se passer des sacrements ? Y a-t-il un âge pour les recevoir ? Comment nourrissent-ils notre foi ? Comment nous font-ils grandir dans notre relation à Dieu ?

Peut-on se passer de sacrements ? En réalité non. Ce sont eux vraiment qui nous

introduisent dans la vie divine et qui nourrissent avec la prière et la Parole de Dieu (qui sont du reste toujours présent dans les sacrements) notre foi. Ils nous font grandir et nous nourrissent. Se passer de sacrement, c’est quelque part « dépérir ». C’est se couper de la source.

A quel âge peut-on recevoir les sacrements ? pour chacun d’eux, il n’y a pas de limite

d’âge mais on peut trouver quelques conditions spécifiques. Pour recevoir les sacrements, il faut déjà avoir été baptisé (entrer dans la vie divine, devenir Fils adoptif de Dieu, recevoir l’Esprit Saint, être lavé du péché originel, entrer dans l’Eglise).  Au baptême nous mourrons avec le Christ pour renaître d’en haut, pour renaître avec l’Esprit. Il n’y a aucun âge pour recevoir le baptême.

 Puis viennent les deux autres sacrements de l’initiation chrétienne. A l’origine, on reçoit la confirmation avant l’Eucharistie où l’on reçoit l’Esprit Saint en plénitude. Nous participons alors au mystère de la Pentecôte en recevant les 7 dons de l’Esprit Saint. Nous devenons comme les apôtres des témoins.  Il n’y a pas d’âge limite en revanche, en occident,  nous  avons reculé l’âge de la confirmation que l’on reçoit en général à partir de l’adolescence.

 Pour l’initiation des adultes, la personne reçoit les trois sacrements à la fois et dans l’ordre originel : baptême, confirmation et eucharistie.

Pour l’eucharistie (première communion) comme pour la confession (= réconciliation), on attend que l’enfant ait conscience du bien et du mal, le désir de communier, la compréhension des choses. On parle d’âge de raison ou d’âge de la discretio (discernement). Traditionnellement, on parle de 7 ans.

Une fois que l’on a reçu ces sacrements de l’initiation chrétienne, on peut recevoir les autres sacrements. Il existe une exception en France qui ne demande plus l’obligation du sacrement de confirmation pour le mariage. Cependant, on ne pourra être parrain ou marraine (seulement  être témoin) de baptême ou de confirmation si on n’a pas reçu les sacrements de l’initiation chrétienne.


Comment nourrissent-ils notre foi ? Comment nous font-ils grandir dans notre relation à Dieu ?

Le Concile Vatican II, dans sa Constitution sur la sainte liturgie  résume bien l’essentiel des sacrements : « 59. Les sacrements ont pour fin de sanctifier les hommes, d’édifier le Corps du Christ, enfin de rendre le culte à Dieu ; mais, à titre de signes, ils ont aussi un rôle d’enseignement. Non seulement ils supposent la foi, mais encore, par les paroles et les choses, ils la nourrissent, ils la fortifient, ils l’expriment ; c’est pourquoi ils sont dits sacrements de la foi. Certes, ils confèrent la grâce, mais, en outre, leur célébration dispose au mieux les fidèles à recevoir fructueusement cette grâce, à rendre à Dieu le juste culte, et à exercer la charité. Il est donc de la plus grande importance que les fidèlescomprennent facilement les signes des sacrements et fréquentent de la façon la plus assidue les sacrements qui nourrissent la vie chrétienne. »

 

Pour réfléchir sur cette question, je vous invite à lire de Benoît XVI les  messages pour les journées mondiales de la jeunesse de 2008 et du 5 Avril 2009. En voici un très court extrait : « Je voudrais encore ajouter une parole sur l’Eucharistie. Pour croître dans la vie chrétienne, il est nécessaire de se nourrir du Corps et du Sang du Christ: en effet, nous sommes baptisés et confirmés en vue de l’Eucharistie (cf. CCC, 1322; Exhort. apost. Sacramentum caritatis, n. 17). «Source et sommet» de la vie ecclésiale, l’Eucharistie est une «Pentecôte perpétuelle», parce que chaque fois que nous célébrons la Messe, nous recevons l’Esprit Saint, qui nous unit plus profondément au Christ et qui nous transforme en Lui. Chers jeunes, si vous participez fréquemment à la célébration eucharistique, si vous prenez un peu de votre temps pour l’adoration du Saint-Sacrement, alors, de la Source de l’amour qu’est l’Eucharistie, vous sera donnée la joyeuse détermination à consacrer votre vie à la suite de l’Évangile. Vous ferez en même temps l’expérience que là où nous ne réussissons pas par nos propres forces, l’Esprit Saint vient nous transformer, nous remplir de sa force et faire de nous des témoins remplis de l’ardeur missionnaire du Christ ressuscité. (…) »

 

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 10:53

V.pngoici un résumé,  pour ceux qui suivent le catéchisme pour adulte, de la séance de septembre sur Marie. Il était bien intéressant de réfléchir ensemble sur la Vierge Marie qui tient une place si importante dans notre vie de foi, dans notre Eglise.

Qui est Marie et quel est le rôle de Marie dans l’histoire du salut, dans notre foi, dans l’Eglise ?

Marie est une jeune fille de Nazareth. Ses parents sont Anne et Joachim. L’Eglise fête sa nativité, le 8 septembre. C’est une jeune fille juive de son époque. Pour cela, selon la tradition juive, elle reçoit son nom quelque jours après, c’est la fête du saint nom de Marie que l’on célèbre aujourd’hui le 12 septembre (aujourd’hui ce n’est plus qu’une messe votive c'est-à-dire une messe pour une dévotion particulière) et sera présentée au Temple à Jérusalem : fête célébrée le 21 novembre.

Il faut noter que les évangiles ne nous disent rien de l’enfance de Marie. On ne connaît Marie qu’à partir de l’Annonciation (célébrée le 25 mars, 9 mois avant Noël). Il existe cependant ce qu’on appelle des récits apocryphes qui parlent de Marie, en particulier le protoévangile selon Jacques (texte de la deuxième moitié du II siècle).

            Marie est déjà évoquée au début de l’évangile selon Mt 1, 16 : «  Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie de laquelle naquit Jésus que l’on appelle Christ. » ( voir aussi Lc 3,23). Elle est évoquée dans le cadre de la généalogie de Jésus. On situe Jésus, par son père « légal », Joseph, dans la lignée de David, Salomon…

Marie est ensuite évoquée plus longuement lorsque Jésus est conçu de l’Esprit Saint. Il s’agit des récits de l’Annonciation (l’ange Gabriel vient annoncer à Marie qu’elle serait la mère du Sauveur.) : Mt 1,18-25 (il s’agit ici de l’apparition de Gabriel à Joseph qui assume la paternité de Jésus) et surtout en Luc 1, 26- 38.

Marie accepte, c’est le « oui » de Marie, le « fiat » de Marie : «  Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole. ». Elle mettra donc au monde, un fils, Jésus ou l’Emmanuel, le Sauveur, Dieu fait homme. C’est pourquoi, elle sera appelée Mère de Dieu. C’est un des premiers titres que lui reconnait officiellement l’Eglise lors du concile d’Ephèse en 431 ( marie est théotokos). Le Verbe a pris chair en la Vierge Marie par l’action de l’Esprit Saint. Elle est mère de l’homme Jésus mais en même temps de la personne divine du Fils éternel qui s’est fait homme.

            Quand les évangiles nous parlent-ils de Marie ? Au cours des évangiles sur l’enfance de Jésus : nativité, visitation, recouvrement de Jésus au Temple… en Mt et Lc.  Puis elle est évoquée en saint Jean 2,1-12 lors des noces de Cana, au sujet des questions posées par la foule ( Mt 13, 46-50 ; Mc 3 ; 31-35 ; 6,3 ; Lc 4,22 ; 8,19-21 et Jean 6,42. Enfin, elle est présente le vendredi saint au pied de la croix ( Jn 19, 25-27). Les récits autour de la résurrection et de l’ascension n’en parlent pas. Les actes des Apôtres en parlent une fois, Ac 1,14 pour dire qu’elle est présente au Cénacle avec les apôtres. Souvent, on la représente avec les apôtres lors de la Pentecôte mais le texte des Ac n’en parle pas explicitement.

            On constate donc que Marie a à la fois une place discrète et omniprésente dans l’Eglise. Marie a reçu une grâce toute particulière et a l’a acceptée dans la foi. Elle est donc l’image du croyant et de l’humanité nouvelle (souvent, elle recevra du reste le titre de « nouvelle Eve ») rachetée par son Fils. Le Concile Vatican II parle de Marie à la fin de sa constitution sur l’Eglise (Lumen Gentium). Pourquoi ? parce que Marie concentre en elle tout le mystère de l’Eglise.   C’est le chapitre VIII, La bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Eglise.

C’est important de bien comprendre la place de Marie dans l’Eglise. Marie n’est pas un « autre Dieu » ou une personne de la Trinité mais elle revêt une place toute particulière dans notre foi. 


Quelques autres points importants concernant Marie. Pourquoi prier Marie ?

Marie est le témoin de l’Amour de Dieu.

Si Marie est déclarée « Mère de Dieu », elle est dite aussi « toujours Vierge » et aussi « Immaculée Conception ». Qu’est-ce que cela signifie ? Quelle différence entre les deux.

            La virginité de Marie. La virginité de Marie est liée bien entendu à la conception par l’Esprit Saint.  Jésus est bien le Messie, le Fils de Dieu, le Verbe incarné, il n’est donc pas né de volonté d’homme. Il n’est pas créé ni issue de la procréation humaine, il est engendré. C’est un don exceptionnel de Dieu fait à l’humanité. Certains veulent bien reconnaître la virginité de Marie au moment de la naissance de Jésus mais pensent qu’ensuite Marie auraient eu des enfants. Ce sont les fameux « frères et sœurs de Jésus » dont on parle en Mc 3, 31-35. En fait, il s’agit des parents proches de Jésus (cousins…etc), c’est une expression utilisée dans la Bible à plusieurs reprises. Par la foi, nous aussi nous pouvons dire que nous sommes « frères et sœurs de Jésus » ( par le baptême.). Marie est toujours Vierge c'est-à-dire durant toute sa vie.

            L’immaculée Conception. Marie reçoit une grâce particulière. En prévision de sa mission, le Père fait qu’elle soit « immaculée » à sa conception, cela veut dire sans tache, sans péché originel. Nous nous sommes tous marqués par le péché originel, il nous faut la grâce du baptême pour « retrouver » notre état. Par la grâce de Dieu, Marie a été aussi préservée du péché durant toute sa vie. Marie n’a jamais péché ! Elle est donc « pleine de grâce » et « toute sainte ». C’est Pie IX qui proclame le dogme de l’Immaculée Conception en 1854, nous le fêtons le 8 décembre. Marie, nouvelle Eve, est la figure du croyant obéissant dans la foi, cad dans la confiance, elle n’a jamais opposé de refus au projet de Dieu.

            L’assomption. Ce dogme a été proclamé en 1950 par Pie XII. On peut le rapprocher de la fête chez les orthodoxes de la Dormition. Ce dogme n’a pas posé de problèmes car l’Eglise y croyait depuis des siècles. Qu’est-ce que cela veut dire ? «  Marie a été élevée en son âme et son corps à la gloire céleste ». En Marie opère la puissance de la résurrection de Jésus. Le Christ ressuscité a associé sa mère à sa condition glorieuse en transformant son corps mortel en corps glorieux, préfigurant ce qui nous arrivera un jour…

            Marie est mère de l’Eglise.  C’est une icône de l’Eglise pourrait-on dire. En Marie est réalisé déjà tout le dessein que Dieu a sur l’humanité : l’arracher à la mort et au péché et l’associer à sa propre gloire, à sa vie éternelle. Marie, mère de Dieu est aussi mère de l’Eglise, cf Jn 19, 25-27.  Marie peut être évoquée par tous croyants comme mère. C’est la figure de l’Eglise, sa plus parfaite réalisation. Marie est par extension,  mère des hommes puis par la suite mère des chrétiens, de tous ceux qui reconnaissent son Fils comme le messie. Marie est celle qui fait preuve de persévérance dans la foi. Les chrétiens voient en elle, le disciple par excellence. En elle, se manifeste tout ce que Dieu peut réaliser en l'homme qui accueille l'Esprit-Saint. Avec Marie, nous pouvons apprendre à rendre grâce à Dieu et à dire: "Dieu fit pour moi des merveilles!"

Elle est donc  notre mère, et nous pouvons nous confier à son intercession. En nous tournant vers Marie, le croyant peut se rendre compte que croire, espérer et aimer est chose simple, vraie, humaine… Invoquer Marie, c'est faire appel à sa proximité avec Jésus, à son intercession auprès de Dieu. Depuis des générations, les catholiques confient à Marie leurs soucis, leurs préoccupations pour le monde, leur désir d'avancer dans la foi. Préservée du péché, élevée dans la lumière, elle intercède pour nous auprès de Dieu tout en étant proche de notre humanité. Visage de tendresse, d'amour et de miséricorde, elle ne cesse de nous conduire vers Jésus.

Certains font mémoire des événements de la vie du Christ en égrenant le chapelet et en récitant le "Je vous salue Marie". Marie nous précède sur le chemin. Avant nous, elle a vécu son "pélerinage de la foi". Les chrétiens prient particulièrement Marie au mois de mai, le mois de Marieet aussi au mois d’octobre, le mois du rosaire. Nous fêtons Notre Dame du Rosaire, le 7 octobre.

 

Quels textes pour appronfondir la figure de Marie? 

Bien entendu, le texte du Concile Vatican II, le chapitre VIII de Lumen Gentium et la lettre encyclique "redemptoris mater" du pape Jean-Paul II. Il existe aussi une très belle catéchèse de Benoït XVI dite lors de l'audience générale du 19 décembre 2012 sur " la Vierge Marie, icône de la foi obéissante". C'est un début... vous trouverez tous ces textes en ligne sur le site du Vatican. Bonne lecture!

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 09:19

U.pngn grand changement -apparent- dans la liturgie française voit le jour. Les journaux l'ont annoncé, en ont parlé longuement, la prière du "Notre Père" va changer! En réalité, il s'agit d'une seule formule du "Notre Père"- " et ne nos inducas in tentationem"- que nous traduisons depuis quelques décennies par " et ne nous soumets pas à la tentation".

Le texte de la prière du Notre Père trouve sa source dans le Nouveau Testament. Il est présent dans les évangiles selon saint Matthieu ( Mt 6,13) et selon saint Luc (Lc 11,4). La formule a toujours posé souci aux traducteurs. Quel terme choisir pour rendre en français les termes grecs de " peirasmos" et de "eisphérô"? Le premier renvoyant plutôt à l'épreuve qu'à la tentation et le second signifiant littéralement "porter dans" ou "entrer dans". Mais comme l'écrit Monseigneur Giraud:" La tentation est vue comme un lieu dans lequel Dieu nous introduirait. Mais Dieu pourrait-il nous  « introduire » en tentation ? Ce verbe exprime un mouvement local vers un lieu où l’on pénètre. Il fait penser à Jésus, alors qu’il conduit par l’Esprit au désert pour y être tenté (Mt  4,11), ou encore à Gethsémani : « Priez pour ne pas entrer en tentation » (Mt 26,41)."

 

Plusieurs traductions ont donc été proposées. En voici quelques unes: "ne nous laisse pas succomber à la tentation", " ne nous laisse pas entrer en tentation" ou "ne nous fait pas entrer en tentation", "ne nous soumets pas à la tentation" ou encore " fais que nous n'entrions pas en tentation".

La TOB, traduction oecuménique de la Bible ainsi que la Bible de la liturgie dans un souci d'oeucuménisme et pour permettre aux catholiques de prier  le Notre Père avec les protestants et les orthodoxes avaient opté après le Concile Vatican II (en 1966) pour la formule " et nous soumets pas à la tentation". Formule qui pose non seulement des problèmes de traduction mais surtout des problèmes théologiques... Dieu ne soumet pas l'homme à la tentation! Dieu ne s'amuse pas à tenter l'homme pour voir si celui-ci est "résistant". Le Catéchisme de l'Eglise Catholique soulevait déjà ce problème:

"2846 Cette demande atteint la racine de la précédente, car nos péchés sont les fruits du consentement à la tentation. Nous demandons à notre Père de ne pas nous y " soumettre ". Traduire en un seul mot le terme grec est difficile : il signifie " ne permets pas d’entrer dans " (cf. Mt 26, 41), " ne nous laisse pas succomber à la tentation ". " Dieu n’éprouve pas le mal, il n’éprouve non plus personne " (Jc 1, 13), il veut au contraire nous en libérer. Nous lui demandons de ne pas nous laisser prendre le chemin qui conduit au péché. Nous sommes engagés dans le combat " entre la chair et l’Esprit ". Cette demande implore l’Esprit de discernement et de force.

2847 L’Esprit Saint nous fait discerner entre l’épreuve, nécessaire à la croissance de l’homme intérieur (cf. Lc 8, 13-15 ; Ac 14, 22 ; 2 Tm 3, 12) en vue d’une " vertu éprouvée " (Rm 5, 3-5), et la tentation, qui conduit au péché et à la mort (cf. Jc 1, 14-15). Nous devons aussi discerner entre " être tenté " et " consentir " à la tentation. Enfin, le discernement démasque le mensonge de la tentation : apparemment, son objet est " bon, séduisant à voir, désirable " (Gn 3, 6), alors que, en réalité, son fruit est la mort.

Dieu ne veut pas imposer le bien, il veut des être libres ... A quelque chose tentation est bonne. Tous, sauf Dieu, ignorent ce que notre âme a reçu de Dieu, même nous. Mais la tentation le manifeste, pour nous apprendre à nous connaître, et par là, nous découvrir notre misère, et nous obliger à rendre grâce pour les biens que la tentation nous a manifestés (Origène, or. 29).

2848 " Ne pas entrer dans la tentation " implique une décision du cœur : " Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ... Nul ne peut servir deux maîtres " (Mt 6, 21. 24). " Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse aussi agir " (Ga 5, 25). Dans ce " consentement " à l’Esprit Saint le Père nous donne la force. " Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter " (1 Co 10, 13).

Pour toutes ces raisons, de nombreuses traductions bibliques comme la Bible de Jérusalem ou encore la Bible Osty n'avaient pas choisi la formule "et ne nous soumets pas à la tentation" et de nombreux exégètes et traducteurs continuaient à travailler sur ce texte quelque peu confus. Ils ont fini par trancher et c'est la formule "ne nous laisse pas entrer en tentation" qui  a été retenue. Qu'est ce que cela implique concrètement? La formule sera officiellement reconnue à la fin du mois et d'ici 2014, les lectionnaires auront été changé puis les missels d'ici 2015. Bien entendu, les catéchistes peuvent dès maintenant apprendre la "nouvelle" formule aux enfants! 

Ce choix, à mon avis plus judicieux, permettra de ne pas oublier que Dieu est avant tout infiniment bon et qu'Il n'est pas l'auteur du mal et que la tentation résulte avant tout de notre condition de créature et de notre liberté. Nous sommes cependant- à l'exemple de Jésus dans le désert - invités à repousser la tentation grâce à l'Esprit Saint. Cela implique pour nous discernement et vie de prière. Et si nous "succombons", n'oublions pas que Dieu qui est miséricordieux nous pardonnera et qu'Il n'est pas responsable de notre "chute" comme l'écrit saint Jacques dans son épître: " Que nul, quand il est tenté, ne dise "ma tentation vient de Dieu". Car Dieu ne peut être tenté de faire le mal et ne tente  personne. Car chacun est tenté par sa propre convoituse qui l'entraîne et le séduit." ( Jc 1, 13-14)

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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 14:48

T.pngerminons aujourd’hui notre lecture du premier chapitre de cette belle encyclique Evangelium Vitae écrite par Jean Paul II en 1995. Après la question « Qu’as-tu fait ? », le pape part d’une autre question posée cette fois-ci par Caïn : « Suis-je le gardien de mon frère ? ».  C’est l’occasion de réfléchir sur la notion de liberté et ses perversions actuelles  (n°18 à 20) comme une des causes de la « culture de mort. ». Il poursuivra sur une des causes plus fondamentales qui est celle de l’éclipse du sens de Dieu qui conduit à l’éclipse du sens de l’homme (n°21 à 24). Enfin le chapitre 1, quelque peu sombre, se termine sur une note d’espérance au cours de laquelle le saint Père relève tous les signes de culture de vie. Cette dernière partie s’intitule « signes d’espérance et appel à l’engagement. (n°25 à 28).

            Nous entrons donc dans une partie qui traite des causes de cette culture de mort dénoncée lors des paragraphes précédents. Elle rejoint bien entendu la question « Qu’as-tu fais ? » qui portait sur une recherche de l’intention (motivations) et des conséquences.

Le saint Père rappelle au préalable que les circonstances, la situation personnelle peut bien entendu diminuer la culpabilité et la responsabilité individuelle de certains actes mauvais ou crimes mais qu’en réalité ici : « le problème se pose aussi sur les plans culturel, social et politique, et c’est là qu’apparaît son aspect le plus subversif et le plus troublant, en raison de la tendance, toujours plus largement admise , à interpréter les crimes en question contre la vie comme des expressions légitimes de la liberté individuelle, que l’on devrait reconnaître et défendre comme de véritables droits. »

Nous arrivons au cœur de problème de la liberté. L’encyclique souligne le paradoxe, bien connu à présent, de nos sociétés. Nous sommes à une époque où les droits de l’homme, la liberté individuelle sont défendus bec et ongle et en même temps ils n’ont jamais autant servi de justification à attenter à cette vie même revendiquée par les droits de l’homme. Revendication des droits et liberté individuelle sont souvent confondues allégrement. Liberté individuelle - de plus souvent bien mal comprise- qui est identifiée à l’intérêt personnel immédiat. Intérêt qui oublie souvent la liberté des autres ou tout du moins qui la conçoit comme un obstacle à sa propre liberté, pour reprendre la formule de Sartre, « l’enfer c’est les autres » ! Cependant le droit est si vous voulez une « valeur universelle », il doit prendre en compte les normes, les valeurs les figures fondamentales de l’existence humaine. Ce paradoxe est un véritable scandale dans la mesure où : « cela se produit justement dans une société qui fait de l’affirmation et de la protection des droits humains son principal objectif et en même temps sa fierté. Comment accorder ces affirmations de principe répétées avec la multiplication continuelle et la légitimation fréquentes des attentats contre la vie humaine ? Comment concilier ces déclarations avec le rejet du plus faible, du plus démuni, du vieillard, de celui qui vient d’être conçu ? » Ces comportements sont une véritable menace contre la « culture des droits de l’homme ». Jean Paul II écrivait ce texte il y a une quinzaine d’années et l’on peut constater qu’à l’heure actuelle les droits de l’homme sont en effet plus que remis en question au niveau mondial ainsi que la notion qui les fondent : l’existence d’une loi naturelle est niée par beaucoup.  Le pape dénonce vertement cette idéologie ambiante où finalement les droits de l’homme ne sont qu’un prétexte et une « rhétorique » par laquelle la plupart des pays riches dissimulent leur égoïsme et cautionnent des interventions moralement et légitimement contestables dans des pays plus pauvres.

 

Le saint Père approfondi alors son analyse pour tenter de comprendre d’où vient cette conception faussée de la liberté et cette contradiction. Il évoque alors la subjectivité exacerbée et dénaturée.  On pourrait relire en parallèle les paragraphes de Veritatis Splendor consacrés à la liberté. Il parle aussi de la dignité personnelle souvent assimilée à l’unique raison et à la « capacité de communication verbale explicite. ». Notre société a redécouvert et approfondi en effet la notion de « relation ». L’homme est de fait un être relationnel qui communique, qui dialogue. La médecine, la psychologie nous ont bien montré aussi qu’un petit d’homme privé de relations verbales et affectives développera des retards affectifs, psycho-moteurs qui peuvent aller jusqu’à de véritables handicaps( sociaux, mentaux, psychologiques…). Mais cette logique en a conduit beaucoup à réduire la dignité humaine à cette capacité de relation. Qu’en est-il alors d’une personne dans le coma, en état végétatif, d’un fœtus non-voulu dont la mère refuse l’existence ? Ces personnes perdraient alors leur dignité… On voit le même cas pour les embryons congelés qui « existent » seulement lorsqu’un projet parental existe et qui sont alors des bébés en devenir mais qui ne deviennent qu’amas cellulaires s’il n’y a plus de projet parental suite à un changement de décision des parents, d’un divorce ou encore d’un décès. Surprenant ! Au même stade de l’évolution fœtale vous pouvez avoir un bébé (in utero) ou un fœtus qui n’est rien , ou tout du moins pas grand-chose, que l’on peut détruire selon le fameux droit de la femme à disposer de son corps… Droit qui est en réalité disposition de disposer de la vie d’autrui. 

Cette conception très individualiste et subjectiviste de la liberté ne favorise en réalité peu ou pas « la solidarité ou le service du prochain. » pourtant mis en avant dans notre société.

Le pape répond à la question de Caïn : « Oui, tout homme est le « gardien de son frère », parce que Dieu confie l’homme à l’homme. Et c’est parce qu’il veut confier ainsi l’homme à  l’homme que Dieu donne à tout homme la liberté, qui comporte une dimension relationnelle essentielle. C’est un grand don du Créateur, car la liberté est mise au service de la personne et de son accomplissement par le don d’elle-même et l’accueil de l’autre ; au contraire, lorsque sa dimension individualiste est absolutisée, elle est vidée de son sens premier, sa vocation et sa dignité sont démenties. » La liberté individuelle n’est donc pas revendications de droits individuels et d’intérêts personnels mais source de solidarité, de service et d’accueil de l’autre par le don de soi. La liberté est liée à la vérité.  Autre idée plus que refusée par nos sociétés contemporaines où règne le relativisme. Il existe donc  une vérité objective et universelle qui nous aide à prendre des décisions, à discerner le bien du mal et donc à exercer droitement notre liberté. Sinon nous sommes à la merci de l’égoïsme, de l’incertitude et des caprices humains.

Cette conception faussée de la liberté non seulement fausse nos relations aux autres mais altère la vie en société ( n°20). L’autre est un ennemi dont il faut se défendre  et ainsi : «  chacun veut s’affirmer indépendamment de l’autre, ou plutôt veut faire valoir ses propres intérêts. »  Ce n’est pas pour rien en effet que notre époque voit s’épanouir avec force les communautarismes. Chaque groupe ne se référant plus à un bien commun mais à ses intérêts propres où l’autre est perçu comme un ennemi à combattre, un obstacle à ses intérêts appelés « droits » : «  C’est le résultat néfaste d’un relativisme qui règne sans rencontrer d’opposition : le « droit » cesse d’en être un parce qu’il n’est plus fondé sur la dignité inviolable de la personne mais qu’on le fait dépendre de la volonté du plus fort. Ainsi la démocratie, en dépit de ses principes, s’achemine vers un totalitarisme caractérisé. L’Etat n’est plus la « maison commune » où tous peuvent vivre selon les principes d’égalité fondamentale, mais il se transforme en Etat tyran qui prétend pouvoir disposer de la vie des plus faibles et des êtres sans défense, depuis l’enfant non encore né jusqu’au vieillard, au nom de l’utilité publique qui n’est rien d’autre que l’intérêt de quelques-uns. » Vous pouvez à ce sujet, relire vos vieux livres d’histoire du lycée et reprendre les caractéristiques d’un état totalitaire. Voyez si vous pouvez l’appliquer à nos systèmes démocratiques ? C’est encore une fois bien surprenant…

Bref, comme le souligne Jean Paul II, nous avons l’apparence de l’égalité mais en fait ce n’est que trahison des fondements de la dignité humaine.

            Après son analyse de la liberté, le pape parvient à la question de l’éclipse du sens de Dieu et du sens de l’homme. Il s’appuie pour cela d’une formule du Concile Vatican II : « la créature sans son Créateur s’évanouit… Et même, la créature elle-même est entourée d’opacité, si Dieu est oublié. »

La première des conséquences est que l’homme perd son caractère « sacré » ou « de mystère ». Il n’est plus qu’un vivant parmi les vivants, un mammifère parmi les mammifères. Il parvient parfois avoir la place la plus élevée mais ce n’est pas systématique… Il est réduit à sa matérialité physique, à son immanence et il a perdu sa transcendance. Au sein de l’Eglise même, beaucoup ont oublié que la croix se constituait aussi d’une branche verticale et la charité et autres vertus chrétiennes ne sont réduites qu’à l’horizontalité. La vie n’est donc plus un don mais une « chose », une « propriété » qui m’appartient que je peux manipuler et dominer. (n° 22) : «  Ainsi, devant la vie qui naît et la vie qui meurt, il n’est plus capable de se laisser interroger sur le sens authentique de son existence ni d’en assumer dans une véritable liberté les moments cruciaux. Il ne se soucie que « du faire », et, recourant à toutes les techniques possibles, il fait de grands efforts pour programmer, contrôler et dominer la naissance et la mort. Ces réalités, expériences originaires qui demandent à être « vécues », deviennent des choses que l’on prétend simplement « posséder » ou « refuser ». ». Notre conception même de la nature est faussée puisqu’elle est soit réduire à l’état de « matériau » disponible à loisir soit diviniser. Quel sont donc alors le sens et le mystère du monde, de la vie et de l’homme ? que comprendre sans la dimension transcendante, sans le sens de Dieu ? C’est bien entendu l’avènement du matérialisme pratique si souvent combattu par Jean Paul II. De là découlent, l’utilitarisme, l’hédonisme et enfin l’individualisme (n°2 ») : « La seule fin qui compte est la recherche du bien-être matériel personnel. La prétendue « qualité de vie » se comprend essentiellement ou exclusivement comme l’efficacité économique, la consommation désordonnée, la beauté et la jouissance de la vie physique, en oubliant les dimensions  plus profondes de l’existence, d’ordre relationnel, spirituel et religieux. »

Dans ce contexte, le pape relève quelques implications concrètes de ces idéologies : une certaine négation de la souffrance combattue à n’importe quel prix même celui de la vie, le corps est réduit à sa matérialité, la sexualité est « dépersonnalisée et exploitée », la procréation est un « ennemi à éviter dans l’exercice de la sexualité »… bref, ce sont les « relations interpersonnelles » qui s’en « trouvent gravement appauvries. »

 

Cette perte du sens de Dieu est avant tout à rechercher non dans la culture ou la société mais au plus intime de chaque être humain. C’est la « conscience de chaque personne qui est en cause. » Encore  une fois le saint Père ne nous invite pas une révolte stupide contre un système mais à une véritable conversion personnelle.  Dans ma conscience, je suis face à Dieu, quelle place je lui laisse. Bien sûr, notre société et les médias ne nous facilitent pas le discernement entre autres entre le bien et le mal  mais c’est d’abord nous que nous devons interroger. Est-ce que je prends la peine de former et d’éduquer ma conscience dans un contexte peu porteur ? « Cependant, toutes les influences et les efforts pour imposer le silence n’arrivent pas à faire taire la voix du Seigneur qui retentit dans la conscience de tout homme ; car c’est toujours à partir de ce sanctuaire intime de la conscience que l’on peut reprendre un nouveau cheminement d’amour, d’accueil et de service de la vie humaine. »

Nous parvenons à la fin de ce premier chapitre et dans les trois derniers numéros le saint Père va nous donner de quoi espérer et il relève tous les signes en faveur de la culture de vie. Respirons un peu, reprenons confiance… Il part pour cela du sacrifice de Jésus sur la Croix. Le sang d’Abel,, l’innocent à crier vers le Père et à sa suite le sang de beaucoup d’innocents. Ce sang d’Abel n’est en fait qu’une figure prophétique du sang de Jésus répandu sur la Croix en particulier celui qui coulera de son côté transpercé ( Jn 19, 34). Dans ce sacrifice nous entrons dans une logique de « justice », de « rédemption » et de « miséricorde ». Ce sang est don de vie nouvelle, il « révèle la grandeur de l’amour du Père, manifeste que l’homme est précieux aux yeux de Dieu et que la valeur de sa vie est inestimable. » Quelle valeur a en effet ce corps humain pour que Dieu est pris chair ? Quelle valeur à cette vie humaine pour que le Verbe fait chair est accepté par amour de mourir sur une croix ? Dans ce mystère de la Croix, c’est le mystère de l’homme qui est révélé : grandeur de l’homme, de vocation… Cette grandeur passe par le don total de soi. Ce don du Christ sur la Croix et dans l’eucharistie est un appel pour l’homme à s’engager en faveur de la vie…. Ne devons-nous pas imiter le Christ ? Qu’a fait le Christ ? Il ‘est donné pour combattre la mort, le péché, le mal et la souffrance. Il s’est donné pour que tous les hommes aient la vie nouvelle et éternelle. Nous devons donc nous aussi combattre en faveur de la vie.

Ainsi, au n°26 et 27, Jean Paul II dénombre tous les signes annonciateurs de cette victoire sur la mort dans nos sociétés : le don des époux dans le mariage, les parents qui accueillent l’enfant comme un don, les familles qui vivent le service quotidien aux plus pauvres, aux handicapés…, les bénévoles qui s’engagent pour accueillir les enfants, dans le milieu éducatif… ; la médecine et toutes les professions médicales qui travaillent à l’accompagnement des personnes et à la diminution de la souffrance, des institutions ou organisations qui travaillent à la justice et à la solidarité, les mouvements en faveur de la vie et enfin toutes ces personnes qui pratiquent des « gestes quotidiens d’accueil, de sacrifice, de soins désintéressés.. ». C’est l’exemple de Jésus, le Bon Samaritain.  Puis, le pape relève les changements positifs dans l’opinion : les oppositions à la guerre et aux différentes formes de violence, le refus de la peine de mort, l’attention à la qualité de l’écologie, le développement de la bioéthique et de la réflexion sur l’éthique au sujet de la vie…

            Le saint Père conclue ce premier chapitre avec la phrase du Deutéronome : « Vois, je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur (…) Choisis donc la vie pour que toi et ta prospérité vous viviez. »Finissons avec une parole du pape : « Ce panorama fait d’ombres et de lumières doit nous rendre tous pleinement conscients que nous nous trouvons en face d’un affrontement rude et dramatique entre le mal et le bien, entre la mort et la vie, entre la « culture de mort » et la « culture de vie ».Nous nous trouvons non seulement « en face », mais inévitablement « au milieu » de ce conflit : nous sommes tous activement impliqués, et nous ne pouvons éluder notre responsabilité de faire un choix inconditionnel en faveur de la vie. » (n°28)

 

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 17:31

I.pngnterrompons aujourd’hui notre lecture d’Evangelium Vitae pour lire le discours du pape François, le 15 juin dernier aux parlementaires français. Il s’agissait d’une délégation du groupe amitié France-Saint Siège. Vous pouvez bien entendu retrouver le discours sur le site du saint Siège, dans la rubrique « François »- « discours ».

Dès le premier paragraphe après les formules de salutation d’usage, le saint Père aborde la notion de « principe de laïcité » si chère aux français. Il rappelle que laïcité ne signifie pas laïcisme c’est-à-dire « hostilité à la réalité religieuse ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l’animent. » Les médias ont parlé de « discours ambigu » du saint Père mais lorsque l’on songe à l’actualité de ces derniers mois et au peu d’écoute du gouvernement face aux interpellations des grandes religions cela semble pourtant extrêmement clair ! Et le saint Père continue : « On peut se féliciter que la société française redécouvre des propositions faites par l’Église, entre autres, qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du bien commun. L’Église désire ainsi apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin, de la société et de son destin. Cette contribution ne se situe pas uniquement dans le domaine anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique,  économique et culturel. »

 

François nous rappelle ici que les chrétiens ne peuvent s’exclure de la vie politique et économique et que la neutralité laïque de l’Etat ne peut se faire sans l’écoute et la participation active de l’Eglise. Paragraphe d’une grande force où il nous est rappelé que nous devons saisir l’homme dans sa vocation intégrale et selon sa dignité,  que certaines décisions et lois tendent à déstructurer non seulement l’homme mais aussi toute la société et son avenir. Il se félicite que la « société française redécouvre des propositions faites par l’Eglise », ne s’agirait-il pas des grandes manifestations et débats qui ont eu lieu au cours de l’année autour de la question du « mariage pour tous » et où beaucoup de français croyants ou non ont pris la peine d’interroger leur conscience, de s’informer réellement et de prendre position pour une question non d’intérêt personnel (salaire, retraite, conditions de travail…)  mais de bien commun ? L’Eglise a alors un grand rôle à jouer. Elle peut et doit apporter des réponses à ces questions de société délicates. L’Eglise cela signifie bien évidemment le magistère, le clergé mais tous les baptisés qui ont le devoir de se former (intellectuellement et dans la prière) et d’éclairer leurs consciences. Ils doivent le faire pour eux mais aussi pour tous les autres qu’ils sont appelés à rencontrer dans leur quotidien. 

Vient ensuite le fameux paragraphe polémique où le souverain pontife parle d’ « amender ou d’abroger » certaines loi : « En tant qu’élus d’une Nation vers laquelle les yeux du monde se tournent souvent, il est de votre devoir, je crois, de contribuer de manière efficace et continue à l’amélioration de la vie de vos concitoyens que vous connaissez particulièrement à travers les innombrables contacts locaux que vous cultivez et qui vous rendent sensibles à leurs vraies nécessités. Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger. Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine. »

Ne pas suivre les modes et les lobbies du moment mais songer aux conséquences et à la construction de l’être humain. Il s’agit de faire grandir l’homme, de «  l’anoblir ». Quels comportements et quelles lois favorisent cette « élévation » de l’être humain ? Voici une véritable question non seulement pour tous les élus mais pour tous les citoyens.

Puisque nous sommes ces jours-ci dans la lecture d’Evangelium Vitae, nous pouvons faire un lien avec le n°73 de cette dernière, je vous cite le § en son entier :

« L'avortement et l'euthanasie sont donc des crimes qu'aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s'y opposer par l'objection de conscience. Dès les origines de l'Eglise, la prédication apostolique a enseigné aux chrétiens le devoir d'obéir aux pouvoirs publics légitimement constitués (cf. Rm 13, 1-7; 1 P 2, 13-14), mais elle a donné en même temps le ferme avertissement qu'« il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Ac 5, 29). Dans l'Ancien Testament déjà, précisément au sujet des menaces contre la vie, nous trouvons un exemple significatif de résistance à un ordre injuste de l'autorité. Les sages-femmes des Hébreux s'opposèrent au pharaon, qui avait ordonné de faire mourir tout nouveau-né de sexe masculin: « Elles ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte et laissèrent vivre les garçons » (Ex 1, 17). Mais il faut bien voir le motif profond de leur comportement: « Les sages-femmes craignirent Dieu » (ibid.). Il n'y a que l'obéissance à Dieu — auquel seul est due la crainte qui constitue la reconnaissance de son absolue souveraineté — pour faire naître la force et le courage de résister aux lois injustes des hommes. Ce sont la force et le courage de ceux qui sont prêts même à aller en prison ou à être tués par l'épée, dans la certitude que cela « fonde l'endurance et la confiance des saints » (Ap 13, 10).

Dans le cas d'une loi intrinsèquement injuste, comme celle qui admet l'avortement ou l'euthanasie, il n'est donc jamais licite de s'y conformer, « ni ... participer à une campagne d'opinion en faveur d'une telle loi, ni ... donner à celle-ci son suffrage ».

Un problème de conscience particulier pourrait se poser dans les cas où un vote parlementaire se révélerait déterminant pour favoriser une loi plus restrictive, c'est-à-dire destinée à restreindre le nombre des avortements autorisés, pour remplacer une loi plus permissive déjà en vigueur ou mise aux voix. De tels cas ne sont pas rares. En effet, on observe le fait que, tandis que dans certaines régions du monde les campagnes se poursuivent pour introduire des lois favorables à l'avortement, soutenues bien souvent par de puissantes organisations internationales, dans d'autres pays au contraire — notamment dans ceux qui ont déjà fait l'expérience amère de telles législations permissives — se manifestent les signes d'une nouvelle réflexion. Dans le cas ici supposé, il est évident que, lorsqu'il ne serait pas possible d'éviter ou d'abroger complètement une loi permettant l'avortement, un parlementaire, dont l'opposition personnelle absolue à l'avortement serait manifeste et connue de tous, pourrait licitement apporter son soutien à des propositions destinées à limiter les préjudices d'une telle loi et à en diminuer ainsi les effets négatifs sur le plan de la culture et de la moralité publique. Agissant ainsi, en effet, on n'apporte pas une collaboration illicite à une loi inique; on accomplit plutôt une tentative légitime, qui est un devoir, d'en limiter les aspects injustes. »

 

 

            Ce discours nous rappelle que ce n’est pas parce qu’une loi a été votée qu’elle est acquise pour toujours. On peut revenir dessus… La loi interdisant aux femmes de se promener dans la rue et dans un lieu public en pantalon n’a-t-elle pas été abrogée récemment ? Il nous rappelle aussi que le « légal » n’est pas le « légitime » et le « moral ». Nous pouvons nous opposer en conscience à certaines lois.  Cette conscience qui est comme l’écrivait le cardinal Newman, « le premier de tous les vicaires du Christ »,   notre grillon si vous voulez… allons-nous faire comme Pinocchio et la jeter contre le mur où elle tombera « raide morte » ?

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 16:42

P.pngoursuivons notre lecture de l’encyclique Evangelium Vitae. Le pape Jean Paul II après avoir présenté le texte du meurtre fratricide d’Abel et essayé de comprendre les racines mêmes de la violence va, dans ce second paragraphe du chapitre 1, traiter de « l’éclipse de la valeur de la vie. ». Il s’agit des numéros 10 à 17.Il s’appuie pour cela de la question du Seigneur à Caïn : «  Qu’as-tu fais ? ». C’est une question éthique importante. Il s’agit d’effectuer une relecture de notre agir moral et d’essayer d’en peser toutes les conséquences et peut être de modifier cet agir : réparation, demande de pardon, ajustement… Cette question pourrait être liée à ce qu’on appelle la conscience conséquente.  St Paul déjà distinguait la conscience antécédente et la conscience conséquente.  La première nous éclaire avant l’action, la seconde nous aide à prendre conscience de ce que nous avons faits. Cette conscience conséquente existait déjà dans l’Antiquité grecque où l’on peut voir nos héros homériens et surtout tragiques éprouvant le remords  ou la culpabilité.  C’est aussi le cas d’Adam et Eve qui tout de suite après avoir croqué du fruit défendu éprouvent de la honteCette question a toute son actualité comme l’écrit Jean Paul II au numéro 10 : « La question du Seigneur «  Qu’as-tu fait ? », à laquelle Caïn ne peut se dérober, est aussi adressée à l’homme contemporain, pour qu’il prenne conscience de l’étendue et de la gravité des attentats contre la vie dont l’histoire de l’humanité continue à être marquée ; elle lui est adressé afin qu’il recherche les multiples causes qui provoquent ces attentats et qui les alimentent, et qu’il réfléchisse très sérieusement aux conséquences qui en découlent pour l’existence des personnes et des peuples. » Cet appel à la réflexion est on le voit plus que nécessaire. Si traditionnellement la bonté et la malice d’un acte se mesure à son intention (fin), à son objet et à ses circonstances ; il ne faut pas en réalité en oublier les conséquences. Celles-ci sont extrêmement difficiles à saisir, à anticiper parce qu’infinies quelque part et il est vrai que les écoles de moralité se sont bien arrachées les cheveux sur ces questions… Cela ne doit pas nous empêcher pour autant de prendre conscience que nos actes non seulement politiques (posés en société) mais aussi individuels ont tout une série de conséquences qui ne nous concernent pas exclusivement. Nous avons cette impression pour ne pas dire conviction que nos actes et nos choix de vie ne concernent que nous et parfois nos proches alors qu’ils ont une répercussion sur la société, les peuples, l’homme en général. En cela aussi nous sommes responsables de l’homme. Pour reprendre une grande idée de la morale, est ce que mon agir individuel peut être érigé en norme universelle et cela pour le bien de l’homme ? Est-ce que mon agir fait grandir non seulement mon être mais l’être humain ?

Nous sommes bien dans la confrontation des trois normes de la morale : singulière, particulière et universelle. Je peux comprendre à titre singulier, dans certaines circonstances pourquoi une jeune fille victime d’un viol se fasse avorter mais en réalité qu’est-ce que je dis de la vie, de l’embryon et donc de l’être humain ? Est-ce que je peux éliminer, sacrifier une vie humaine pour le « bien-être » ou l’ « amélioration » d’une autre ?  Quels sont alors les critères qui me permettent alors de justifier ou non, dans tel ou tel cas un avortement ? La difficulté est bien d’ajuster le singulier, le particulier et l’universel. L’agir moral renvoie toujours à ces trois dimensions et souvent nous oublions les deux autres dimensions ce qui nous conduit soit au relativisme (seul le singulier compte), au légalisme (seul le particulier compte) soit à une sorte d’utopie toute puissante et naïve (seul l’universel compte). Vous pouvez lire à ce sujet le chapitre que consacre Xavier Thévenot à ces trois dimensions dans le livre  Moral Fondamentale, Ed. Don Bosco. C’est d’une grande clarté.

 

Notez que si la vie de la mère est en danger, la question ne se pose pas en ces termes puisqu’il s’agit de choisir entre deux vies. Le choix est alors laissé à la mère en lien avec le père s’il est connu et vivant. L’avortement dans ce cas n’est pas puni comme les autres types d’avortement car en réalité c’est plus le traitement ou l’intervention chirurgicale pour sauver la mère qui provoque la perte de l’enfant.

  Jean Paul II part donc à la recherche des causes de ces attaques et types de violences contre la vie.  Il en relève de plusieurs types : menaces qui viennent de la nature mais qui peuvent et sont souvent aggravées par le comportement et la négligence de l’homme, menaces qui sont « le fait de situations de violence, de haine ou bien d’intérêts divergents, qui poussent des hommes à agresser d’autres homes. ». Il s’agit ici des meurtres, guerres, massacres et homicides. Il relève ensuite toutes les violences liées à la famine, malnutrition, misère, mauvaise distribution des richessesen particulier à l’égard des enfants. Puis d’une manière plus générale d’autres comportements qui propagent « les germes de mort » : trafic d’armes, de drogues, commerce sexuel et comportements sexuels destructeurs et déviants, dégradation de l’équilibre écologique… etc. Le pape insiste alors sur d’autres types d’attentats contre la viequi concentrent en réalité toute son attention dans cette encyclique : ce sont les attentats qui se situent au début et à la fin de la vie humaine : euthanasie, avortement. Pourquoi cet intérêt particulier ?   Car ils « présentent des caractéristiques nouvelles par rapport au passé et qui soulèvent des problèmes d’une particulière gravité : par le fait qu’ils tendent à perdre, dans la conscience collective, leur caractère de « crime » et à prendre paradoxalement celui de « droit », au point que l’on prétend à une véritable et réelle reconnaissance légale de la part de l’Etat et, par suite, à leur mise en œuvre grâce à  l’intervention gratuite des personnels de santé eux-mêmes. » Cet engourdissement de la conscience est très intéressant. En effet si l’avortement par exemple posait encore question il y a une vingtaine d’années, qu’en est-il aujourd’hui ? et cela même chez les catholiques pratiquants convaincus ? Qu’en sera-t-il alors de l’euthanasie dont les lois en faveur sont en train de passer tout doucement ? N’oublions pas que même si le droit français l’autorise cela reste un « crime » pour l’Eglise.

Quelles sont les raisons de cette évolution ?  Le saint Père évoque bien entendu la crise de la culture qui a abouti au scepticisme et au relativisme des valeurs, du savoir et donc de l’éthique. Comment dans ce contexte avoir « une perception claire du sens de l’homme, de ses droits et devoirs ? ». Vient ensuite les « difficultés existentielles et relationnelles les plus diverses (…) » où « les couples et les familles restent souvent seuls face à leurs problèmes. » Cela est par exemple très flagrant lors d’un dépistage d’une maladie génétique in utéro ou d’un handicap grave. On proposera systématiquement à la mère une IMG (intervention médicale de grossesse) avec en arrière fond la question du « bien-être » de l’enfant et de la qualité de vie. Si le couple décide de garder l’enfant, il devra souvent faire face seul à des nombreux problèmes (matériel, médical, d’éducation…etc.) et faire preuve d’ « héroïsme » pour continuer à vivre et supporter le regard des autres et de la société. Heureusement, de nombreuses associations se créent pour aider ces familles mais par définition cela ne relève donc pas d’une démarche de la société ou de l’Etat pour qui une IMG est moins coûteuse… Bref, la vie est éclipsée et tend à perdre son caractère sacrée et intangible(n°11).


Au n°12, Jean Paul II utilise une expression bien particulière pour évoquer cette « culture de mort ». Il parle de  « structure du péché ».  C’est une expression qui nous vient de la théologie de la libération qui a pris naissance dans les années soixante en Amérique latine. Théologie qui a pu être contestée sur tel ou tel autre point. Elle envisage un « péché social » compris comme l’accumulation et la concentration des péchés personnels. Ici, le pape détourne cette expression de son contexte socio-économique pour l’appliquer à la « culture de mort ». C’est en réalité un appel à interroger notre conscience : comment je participe par mon péché personnel au développement de la « culture de mort » ?  On pourrait par exemple dans le débat sur le mariage pour tous réfléchir à titre individuel sur notre façon de vivre le sacrement du mariage, la sexualité, la paternité et maternité responsables ? Je défends le mariage mais je suis incapable de m’engager dans une relation durable et de vivre le sacrement proposé par l’Eglise ?j’ai des relations sexuelles (hétérosexuelles ou homosexuelles) hors mariage ? je pratique l’adultère ?...etc. bref, il ne s’agit pas seulement d’accuser et de juger les autres mais de regarder notre agir et notre péché en conscience et si nous sommes croyants face au Seigneur. Dans cette « structure du péché », le bienheureux Jean Paul II note des courants politiques, culturels et économiques peu porteurs qui contribuent à développer, l’expression est forte « une conspiration contre a vie » qui « ne concernent pas uniquement les personnes dans  leurs rapport individuels, familiaux ou de groupe, mais elle va bien au-delà, jusqu’à ébranler et déformer, au niveau mondial, les relations entre les peuples et les Etats. »

  Dans les numéros 13 à 15, le pape expose clairement les questions autour de la vie naissante ( avortement, contraception, reproduction médicalement assistée, diagnostic prénatal et euthanasie.). Il sera bon dans ce contexte de lire en parallèle au moins les articles du CEC qui sont consacrées à ces questions. Il s’agit des numéros 2270 à 2283. Nous reviendrons plus en détails plus tard sur ces points précis mais l’encyclique réaffirme la dignité et le respect dû à la vie humaine. Elle rappelle que nous devons accueillir la vie quoiqu’il arrive et que qu’on ne peut la refuser sous prétexte d’handicap. En évoquant la question de l’euthanasie (n°15), le pape aborde la très délicate question de la souffrance. Il rappelle que si la souffrance est un non-sens qu’il faut combattre à tout prix, il faut faire attention à la tentation de vouloir supprimer la vie pour supprimer la souffrance. La foi nous aide à percer le mystère de la souffrance.  Le pape écarte bien entendu les arguments utilitaristes et économiques qui tendent à légitimer l’euthanasie… Comment peut-on « estimer » matériellement et économiquement une vie humaine, unique ?  Enfin au numéro 16, il met en garde contre certaines politiques démographiques favorisant la contraception, la stérilisation et l’avortement au lieu d’ « affronter et de résoudre ces graves problèmes dans le respect de la dignité des personnes et des familles, ainsi que du droit inviolable de tout homme à la vie. »

Ce paragraphe ce termine (au numéro 17) contre une mise en garde des médias qui ont souvent « été complices de cette conjuration, en répandant dans l’opinion publique un état d’esprit qui présente le recours à la contraception, à la stérilisation, à l’avortement et même à l’euthanasie comme un signe de progrès et une conquête de la liberté, tandis qu’il dépeint comme des ennemis de la liberté et du progrès les positions inconditionnelles en faveur de la vie. »

 Nous pourrons terminer notre lecture de ce premier chapitre au cours de notre prochaine note.

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 16:20

N.pngous allons nous intéresser aujourd’hui au premier chapitre d’Evangelium Vitae qui présente les différentes menaces contre la vie humaine. Le tableau dressé semble assez noir, heureusement dans les derniers paragraphes, le pape Jean Paul II relève aussi tous les signes positifs en faveur de la « culture de la vie ». La question de fond de ce chapitre est bien le choix individuel et responsable que nous devons faire en faveur du bien, en faveur de la vie. Le pape constate puis analyse avec finesse les causes et les conséquences de cette « culture de mort ». Il ne s’agit pas d’une simple condamnation morale de certains comportements (contraception, avortement, euthanasie, AMP…) car Jean Paul II tend à nous placer avant tout face à notre conscience dans la liberté.  

Comme nous l’avons déjà souligné lors de notre précédente note, l’encyclique s’appuie sur la Parole de Dieu. Le texte de référence pour ce premier chapitre est le meurtre d’Abel par son frère Caïn en Gn 4, 2-16. Je vous invite en tout premier lieu à lire et méditer ce texte biblique.  Je vous en rappelle rapidement les grandes lignes : les deux frères offrent un sacrifice à Dieu. Pour une raison que l’on ignore, le Seigneur va préférer le sacrifice d’Abel. Caïn laisse grandir en lui jalousie et ressentiment et cela malgré l’avertissement de Dieu contre le péché et la tentation ( Caïn est libre, il doit choisir entre le bien et le mal). Caïn succombe à la tentation et tue avec violence son frère… Dieu pose alors deux questions à Caïn : «  Où est ton frère Abel ? » et « qu’as-tu fait ? » (qui est en fait une exclamation…) mais Caïn s’enferme dans son péché et dans le mensonge- « suis-je le gardien de mon frère ? ». Le meurtre ne peut rester impuni et Caïn sera chassé… Cependant, Dieu ne rompt jamais totalement le dialogue et Il met « un signe sur Caïn » pour le protéger, la loi du talion est interdite…

Ce texte et les interrogations qu’il soulève ponctuent donc notre premier chapitre qui va être ainsi divisé en  cinq paragraphes que je vous propose à présent de lire ensemble.

 

« Caïn se jeta contre son frère Abel et le tua » (Gn 4, 8) : à la racine de la violence contre la vie.(numéros 7 à 9)

Le saint Père débute en reformulant une des grandes vérités de la foi : Dieu n’a pas fait la mort mais la mort est entrée dans le monde. Bref, l’homme est créé pour la vie et même pour participer à la vie divine. Tout depuis les origines n’est qu’une proclamation de cet « Evangile de la vie » annoncé dans cette encyclique.

Dans un deuxième temps, Jean Paul II essaie d’analyser le choix de Caïn : l’homme dans sa liberté est placé devant un choix : le choix du bien ou du mal.  Ce passage est capital car il montre que Caïn et l’homme en général ne sont pas  « prédestinés » à faire le mal. En revanche, la tentation existe.  Dieu est là, présent, qui dans sa pédagogie et son amour avertit l’homme du danger mais cependant le laisse libre de choisir. L’homme est ainsi responsable de ses choix : «  Le Seigneur dit à Caïn : «  Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu es bien disposé, ne relèveras-tu pas la tête ? Mais si tu n’es pas bien disposé, le péché n’est-il pas à la porte, une bête tapie qui te convoite ? Pourras-tu la dominer ? »

Caïn succombe à la tentation et tue son frère par « jalousie et convoitise, conséquences du péché originel. L’homme est devenu l’ennemi de son semblable. » (cf. CECn° 2259). Il s’agit ici d’un fratricide mais ce texte nous rappelle que nous possédons tous une parenté spirituelle. Notre prochain est aussi notre « frère », « tous participant du même bien unique fondamental » (n°8).

Cette parenté est exprimé par exemple dans la prière du Pater noster, il s’agit bien de « notre Père » et non de « mon Père » comme pouvait l’appeler Jésus.

Ainsi à la source de toute violence, c’est toujours le fait de « céder à la logique du mauvais ». Le mal prolifère alors une vitesse surprenante. Adam et Eve se sont révoltés contre Dieu, ils connaissent alors la tentation de la domination réciproque, dans ce récit, on voit apparaître la convoitise, la jalousie, la colère puis extrême violence : le premier homicide. Nous sommes entrés dans la lutte de l’homme contre l’homme. De quelle manière nos choix et  nos comportements actuels participent à cette lutte ? sont-ils une violence contre l’homme ? participent-ils à la destruction de l’humain ? L’escalade du mal n’est cependant pas terminé puisque Caïn tente de « masquer son crime » et ment à Dieu :  « Il refuse d’assumer la responsabilité de l’homme vie à vis de l’autre. ». Fuite et peur de la responsabilité tellement courante de nos jours ! Ce manque de responsabilité vis-à-vis de l’autre est  particulièrement importante aujourd’hui à l’égard des plus faibles. Jean Paul II fait bien entendu ici référence implicite à l’être humain en devenir qu’est l’embryon ou encore le malade incurable ou le mourant.

Cette violence a pour conséquence de changer le cadre de vie de l’homme puisque le crime appelle une punition  et Caïn sera chassé, il deviendra un « errant. » Caïn en quelque sorte s’est exclu lui-même de la proximité de Dieu par son choix. Il n’a pas écouté l’avertissement divin et a cédé au  mal. Mal d’autant plus grave qu’il s’est attaqué à la vie même de l’autre. Le sang a coulé : dans l’Antiquité la tradition vétéro-testamentaire, le sang est le symbole de la vie. Or, la vie n’appartient qu’à Dieu. Ce crime crie donc justice. On le retrouve dans cette phrase : « Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol ! » qui a donné comme le souligne le pape l’expression : « péchés qui crient vengeance à la face de Dieu. ». Vous retrouvez cela dans le CEC au n°1867 et 2268.  Quels sont-ils ces péchés ? Je vous cite le CEC : «  le sang d’Abel, le péché des Sodomites,, la clameur du peuple opprimé en Egypte ; la plainte de l’étranger, de la veuve et de l’orphelin ; l’injustice envers le salarié. » Dans l’homicide ( au n°2268) le CEC relève la particulière gravité de l’infanticide, du fratricide, du parricide et du crime contre le conjoint car ils « brisent des liens naturels. »

Cependant comme nous l’avons déjà souligné, Dieu même s’il punit Caïn ne referme pas toutes les portes et continue le dialogue avec Caïn. Même meurtrier, Caïn conserve sa dignité.  Si vous voulez la ressemblance est ici profondément blessée mais l’image est intacte. Il va connaître l’éloignement de Dieu qui conduit à la peur, l’incertitude ou encore l’instabilité mais Dieu le « marque » et le protège. La justice miséricordieuse de Dieu n’est pas celle des hommes.

 

 

Nous poursuivrons notre lecture demain… Mais vous pouvez déjà constater que le texte même concis renvoie à beaucoup de choses.

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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 10:08

C.pnge 16 juin, nous célébrons la journée « Evangelium vitae ». L’homélie du pape François en ce dimanche porte donc sur ce thème de la Vie et de la Mort.

La Parole de Dieu est axée aujourd’hui sur le péché, le pardon et la miséricorde de Dieu.  La première lecture en effet, tirée du deuxième livre de Samuel, nous raconte comment le prophète Natan se rend auprès de David pour lui montrer combien il s’est détourné de Dieu. David reconnaît sa faute et sera pardonné : « David dit à Nathan : « J'ai péché contre le Seigneur ! » Nathan lui répondit : « Le Seigneur a pardonné ton péché, tu ne mourras pas. » Le Psaume 31 continue sur ce thème de la rémission des péchés :

 

« Je t'ai fait connaître ma faute,
je n'ai pas caché mes torts.
J'ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés.
Et toi, tu as enlevé l'offense de ma faute.
Tu es un refuge pour moi,
mon abri dans la détresse,
de chants de délivrance tu m'as entouré. »

La deuxième lecture extraite de l’épître aux Galates de saint Paul évoque un thème cher à l’apôtre des gentils : la justification non par la loi mais par la foi en Christ, mort sur la croix et ressuscité : « Ma vie aujourd'hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi. Il n'est pas question pour moi de rejeter la grâce de Dieu. »

 

Le saint Père s’appuie, après une brève introduction sur le don de la Vie et Dieu qui est Vie, sur ces lectures pour construire son homélie : «  Cette célébration a un très beau nom : l’Évangile de la Vie. Avec cette Eucharistie en l’Année de la Foi, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour le don de la vie, dans toutes ses manifestations ; et en même temps, nous voulons annoncer l’Évangile de la Vie. En partant de la Parole de Dieu que nous avons écoutée, je voudrais vous proposer trois points simples de méditation pour notre foi : d’abord, la Bible nous révèle le Dieu Vivant, le Dieu qui est Vie, et source de la vie ; en second lieu, Jésus-Christ donne la vie, et l’Esprit-Saint nous maintient dans la vie ; troisièmement, suivre le chemin de Dieu conduit à la vie, tandis que suivre les idoles conduit à la mort. »

 

Que nous apprennent ces lectures sur le Dieu vivant, le Dieu source de toute vie ? Les lectures en évoquant la question du péché nous parlent en réalité de la vie et de la mort. Le péché en effet est le chemin qui conduit l’homme à  la mort. Chemin qui nous détourne de Dieu, de notre vocation initiale, des autres. Quel est le péché de David ? Il s’agit ici d’un adultère que le roi veut cacher. Pour parvenir à ces fins, David avait même dressé un plan pour qu’Urie, le mari soit tué lors d’un combat. Comme le fait remarquer le pape François, « La Bible nous montre le drame humain dans toute sa réalité, le bien et le mal, les passions, le péché et ses conséquences. Quand l’homme veut s’affirmer soi-même, s’enfermant dans son égoïsme et se mettant à la place de Dieu, il finit par semer la mort. L’adultère du roi David en est un exemple. Et l’égoïsme porte au mensonge, par lequel on cherche à tromper soi-même et le prochain. »  La racine du péché est bien mise en lumière. Il s’agit de l’homme qui tente de se mettre à la place de Dieu en définissant lui-même ce qui est bien, ce qui est mal. Il pense pouvoir se passer de Dieu. Quelles en sont les conséquences ? Eternellement les mêmes : l’égoïsme qui conduit au mensonge et à la violence, bref à la mort. Mais bien entendu, si l’homme peut par orgueil, par obscurcissement de  sa conscience et son endurcissement de cœur, se mentir à soi-même et aux autres, peut-il tromper Dieu ? « Mais Dieu, on ne peut le tromper, et nous avons entendu comment le prophète dit à David : tu as fait ce qui est mal aux yeux de Dieu (cf. 2S 12,9). Le roi est mis en face de ses œuvres de mort - en vérité ce qu’il a fait est une œuvre de mort, et non de vie -, il comprend et demande pardon : « J’ai péché contre le Seigneur ! » (v.13), et le Dieu miséricordieux qui veut la vie et qui toujours nous pardonne, lui pardonne, lui rend la vie» La Parole de Dieu nous éclaire toujours sur Dieu, sur l’homme… Quelle image avons-nous de Dieu ? Que nous enseignent ces textes sur Dieu ? « Peut-être nous apparaît-il comme un juge sévère, comme quelqu’un qui limite notre liberté de vivre. Mais toute l’Écriture nous rappelle que Dieu est le Vivant, celui qui donne la vie et indique le chemin de la vie en plénitude » Qui est Dieu en effet pour nous ? C’est une question que nous devons tous nous poser ? Le grand architecte qui s’est retiré du monde ? Un juge sévère qui punit ses créatures ? Un Dieu indifférent qui nous laisse à notre misère et notre souffrance ? Le saint père en piochant ici et là dans la Bible nous rappelle que Dieu est dans la Genèse la source de vie. Il l’est encore actuellement. Il ne s’est pas contenté de donner la vie aux premiers hommes ou de lancer la « machine » au commencement. A chaque instant, Il donne Vie, Il maintient la vie ; « et c’est son souffle qui soutient le chemin de son existence terrestre. » Il est aussi au cours de l’Exode, le Dieu qui « est » ( lors de l’épisode du buisson ardent), le Dieu qui agit dans l’histoire, le Dieu qui libère l’homme de l’esclavage et de la mort. C’est aussi le Dieu pédagogue, qui donne une loi sur le mont Sinaï pour que l’homme ne soit pas abandonner à son propre jugement mais puisse avoir des repères pour marcher dans les voies du Seigneur. La loi est signe de la libération : « Je pense aussi au don des Dix Commandements : une route que Dieu nous indique pour une vie vraiment libre, pour une vie pleine ; ils ne sont pas un hymne au « non » - tu ne dois pas faire ceci, tu ne dois pas faire cela, …. Non ! -. Ils sont un hymne au « oui » à Dieu, à l’Amour, à la vie. Chers amis, notre vie atteint sa plénitude seulement en Dieu, parce lui seul est le Vivant ! »


Le saint Père parvient ainsi à son deuxième point de méditation : c’est le Christ Jésus qui donne la vie. Il s’appuie essentiellement sur l’évangile qui est celui de la femme pécheresse. Cette femme qui s’introduit dans la maison où Jésus est invité pour le repas et qui va laver, parfumer et essuyer de ses cheveux les pieds de Jésus. Il s’agit de la prostituée identifiée par la suite à saint Marie Madeleine. Dans l’art, en effet, cette dernière est souvent représentée avec de longs cheveux détachés, un vase de parfum à la main ou à ses pieds et en larmes ( ne dit-on pas « pleurer comme une madeleine…). Que dire ? Jésus comme à son habitude ne rejette pas le pécheur. Il condamne le péché mais jamais le pécheur… Il se laisse approcher… et pardonne…C’est ce qui se passe dans le sacrement de la réconciliation. Le pécheur doit reconnaître ses fautes, les regretter et celles-ci lui seront remises. Dieu attend que l’homme revienne à Lui. Il redonne « vie ». Aucun cas désespéré pour Dieu !

« Jésus est l’incarnation du Dieu vivant, Celui qui porte la vie face à tant d’œuvres de mort, face au péché, à l’égoïsme, à la fermeture sur soi-même. Jésus accueille, aime, soulage, encourage, pardonne et donne d’une façon nouvelle la force de marcher, redonne vie. Dans tout l’évangile, nous voyons comment Jésus, par les gestes et les paroles, porte la vie de Dieu qui transforme. C’est l’expérience de la femme qui oint avec du parfum les pieds du Seigneur : elle se sent comprise, aimée, et répond par un geste d’amour, se laisse toucher par la miséricorde de Dieu et obtient le pardon, elle commence une nouvelle vie. » Croyons-nous réellement que Dieu est ce Dieu vivant, infiniment miséricordieux ? Sommes-nous prêts à nous laisser transformer par le Christ ? à commencer une nouvelle vie ? 

Vous me direz, la femme pécheresse avait la possibilité de rencontrer le Christ et nous ? Nous pouvons suivre l’exemple de Paul, convertit après la mort, la résurrection et l’Ascension de Jésus. Il a malgré l’absence apparente de Jésus fait l’expérience de la rencontre avec le ressuscité. Jésus continue à nous donner la vie. Comment ? Déjà par les sacrements, par le don de sa Parole mais plus fondamentalement par ce que Dieu nous a fait don de son Esprit Saint. « Et qui nous introduit dans cette vie ? L’Esprit Saint, don du Christ ressuscité. C’est Lui qui nous introduit dans la vie divine comme vrais fils de Dieu, comme fils dans le Fils Premier-né, Jésus Christ. Nous, sommes-nous ouverts à l’Esprit Saint ? Nous laissons-nous guider par lui ? Le chrétien est un homme spirituel, et cela ne signifie pas qu’il soit une personne qui vit "dans les nuages", hors de la réalité (comme si elle était un fantasme). Non ! Le chrétien est une personne qui pense et agit dans la vie quotidienne selon Dieu, une personne qui laisse sa vie être animée, nourrie par l’Esprit Saint pour qu’elle soit remplie, en véritable enfant ; et cela signifie réalisme et fécondité. Celui qui se laisse conduire par l’Esprit Saint est réaliste, il sait évaluer et apprécier la réalité, et il est aussi fécond : sa vie génère la vie autour de lui. » Nous n’avons peut-être pas l’habitude de prier et de nous laisser guider par l’Esprit Saint… C’est peut être le point à approfondir cet été ? L’esprit saint est une école de la réalité et du concret. Nous l’avons reçu au baptême et en plénitude avec ses 7 dons à la confirmation. En vivons-nous ? Nous ne sommes peut-être pas confirmés ? Est-ce que nous savons qu’il n’ y a pas d’âge pour recevoir la confirmation et la première communion ?

 

  Nous parvenons au troisième temps de cette homélie : le chemin de Dieu conduit à la vie, le chemin des idoles conduit à la mort. Laissons la parole au saint père : « Dieu est le Vivant, Il est le Miséricordieux ! Jésus nous porte la vie de Dieu, l’Esprit Saint nous introduit et nous maintient dans la relation vitale de vrais enfants de Dieu. Mais souvent - nous la savons par expérience -  l’homme ne choisit pas la vie, n’accueille pas l’"Évangile de la Vie", mais se laisse guider par des idéologies et des logiques qui mettent des obstacles à la vie, qui ne la respectent pas, parce qu’elles sont dictées par l’égoïsme, par l’intérêt, par le profit, par le pouvoir, par le plaisir et elles ne sont pas dictées par l’amour, par la recherche du bien de l’autre. C’est l’illusion constante de vouloir construire la cité de l’homme sans Dieu, sans la vie et l’amour de Dieu – une nouvelle Tour de Babel ; c’est penser que le refus de Dieu, du message du Christ, de l’Évangile de la vie conduit à la liberté, à la pleine réalisation de l’homme. Le résultat est qu’au Dieu vivant, on substitue des idoles humaines et passagères, qui offrent l’ivresse d’un moment de liberté, mais qui à la fin sont porteuses de nouveaux esclavages et de mort. La sagesse du Psalmiste dit : « Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard » (Ps 19,9). Rappelons-nous : Dieu, le Vivant, est miséricordieux ! Le Seigneur est le Vivant, il est miséricordieux «  Dieu est un Père aimant qui pardonne, Il nous entraîne forcément vers le Bien, le Bonheur et la liberté…Pourquoi se leurrer de la sorte et penser que l’on peut vivre sans Dieu. Drôle de logique ou de pari nous rappellerait Pascal ? 

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 17:35

C.pnges derniers mois, la France mais en réalité l’Europe toute entière connaît de profonds bouleversements en matière d’éthique et de questions sociales. Les lois, entre autres, touchant les questions de bioéthiques évoluent très rapidement sans que l’on en prenne forcément conscience. C’est pourquoi il me semble intéressant pour ne pas dire très important de nous replonger dans un texte qui date un peu puisqu’il a été rédigé en 1995 par Jean Paul II mais qui pourtant n’a pas perdu de son actualité. Il s’agit bien entendu de l’encyclique Evangelium Vitae  (Encyclique sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine) qui veut nous mettre en garde contre « la culture de mort » en nous invitant à redécouvrir, approfondir et annoncer l’Evangile de la vie. Problématique fondamentale qui nous plonge au cœur de notre liberté humaine et du discernement moral et spirituel. Avons-nous encore une conscience claire de ce qui est bien et mal ? de ce qu’est l’homme ?  ou comme le souligne le pape Jean Paul II notre conscience est-elle à tel point obscurcie que certains « attentats » et « violences » contre la vie humaine ont perdu « dans la conscience collective, leur caractère de « crime » » et ont pris «  paradoxalement celui de « droit », au point que l’on prétend à une véritable et réelle reconnaissance légale de la part de l’Etat, et par suite, à leur mise en œuvre grâce à l’intervention gratuite des personnels de santé eux-mêmes. ». Ne confondons-nous pas légalité et moralité ? Sommes-nous prêt à former et éveiller notre conscience à la vérité pour si besoin, telle Antigone se dresser contre certaines pratiques et mêmes lois positives au nom de la loi naturelle ou révélée ?  L’homme doit choisir entre la vie et la mort… Dieu est Vie, en Lui tout est vie. Le Christ lui-même, par son Incarnation et le don de sa vie nous donne la « vie nouvelle » et la « vie éternelle ». Nous sommes tous appelés à participer à la vie divine. Que choisirons-nous ?  « Je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c'est là que se trouve la vie ». (Dt 30, 19-20)


Revenons à notre texte, il s’agit en premier lieu d’une lettre encyclique. Qu’est-ce qu’une encyclique ?  Comme je vous l’avais déjà écrit, tous les textes pontificaux ou magistériels n’ont pas tous la même valeur ou le même poids. L’encyclique est le texte qui revêt le plus d’autorité. Si l’encyclique n’énonce pas un nouveau dogme, en revanche, elle approfondie, actualise un enseignement fondamental ou dogme de l’Eglise. "Le mot "encyclique" vient du grec enkuklios, c'est-à-dire "circulaire". Il s’agissait au départ d’un document rédigé par le pape à l’adresse des évêques. Petit à petit, le champ des destinataires s’est élargi. Rédigée en latin, elle est ensuite traduite dans une multitude de langues.

Avec Evangelium Vitae, nous sommes au cœur du grand message de Jean Paul II, le combat pour la vie. Elle a été signée, le 25 Mars, jour de l’Annonciation, tout un symbole. Il s’agit d’un texte à caractère « moral » qui est en réalité davantage  un appel à la conversion. Ce n’est pas seulement un texte qui dénonce les dérives actuelles mais qui s’adresse à chacun de nous pour retrouver le chemin d’une conscience éclairée. Le pape s’il dénonce les différentes atteintes à la vie nous invite surtout à redécouvrir la vie comme un don. L’enfant à naître par exemple ne peut ni être compris comme nous appartenant et encore moins comme un droit. C’est un don, un « hôte à accueillir » (expression de Xavier Thévenot que j’aime tout particulièrement). Bref, ce texte est une proclamation de la valeur de la vie, qui n’appartient qu’à Dieu qui est Vie et auteur de toute vie, un refus des violences portant atteintes à la dignité humaine… Ce n’est qu’admiration pour le mystère de la vie.Tout le texte s’appuie sur l’Ecriture Sainte, c’est une véritable méditation spirituelle de Jean Paul II qui nous est livrée. Le document est construit en quatre chapitres :

-Les menaces contre la vie actuelle.

-Le message chrétien sur la vie

- La loi sainte de Dieu.

- Pour une nouvelle culture de la vie humaine.

 

Intéressons-nous aujourd’hui à l’Introduction (n° 1 à 6). Le saint Père commence par nous rappeler que l’Evangile de la Vie est au cœur du message évangélique. Cet évangile de la Vie est associé à la joie,  joie particulièrement manifeste à Noël, à la naissance du Sauveur. Cet évènement nous éclaire cependant sur le mystère de notre propre naissance : « à Noël, le sens plénier de toute naissance humaine se trouve également révélé, et la joie messianique apparaît ainsi comme le fondement et l’accomplissement de la joie qui accompagne la joie de tout enfant » La naissance d’un enfant en effet n’est-elle pas toujours une joie ? N’oublions-nous pas parfoisque c’est Dieu créateur qui donne la vie à chaque être ? Nous ne sommes que « pro-créateurs ». La valeur d’une vie d’un enfant à naître ne se mesure pas au sérieux du projet parental, à l’amour que ses parents pourront lui donner ou encore à ses capacités physiques et intellectuelles. Enfin, le mystère de la vie s’éclaire aussi dans le mystère de la Rédemption, c’est-à-dire dans le don que Jésus-Christ fait de sa vie. Par ce don, il nous ouvre les portes de la vie nouvelle et éternelle. Don qui n’est pas réservé à quelques élus mais à tous les hommes.

Jean Paul II poursuit son introduction en rappelant la valeur de toute vie humaine. Point important dans nos sociétés ou nous confondons souvent l’ « être »avec le « bien-être » où parfois aux yeux de nos contemporains, il vaut mieux ne pas « naître ». Le texte nous rappelle la vocation surnaturelle de l’homme, c’est-à-dire cet appel à vivre dans la communion  avec le Père. Cette vocation surnaturelle nous aide à comprendre la valeur de cette vie terrestre temporelle mais en même temps de la relativiser : « En effet, la vie dans le temps est une condition fondamentale, un moment initial et  une partie intégrante du développement entier et unitaire de l’existence humaine. Ce développement de la vie de manière inattendue et immérité, est éclairé par la promesse de la vie divine et renouvelé par le don de cette vie divine ; il atteindra son plein accomplissement dans l’éternité (1jn 3, 1-2). En même temps, cette vocation surnaturelle souligne le caractère relatif de la vie terrestre de l’homme et de la femme. ». C’est une réalité « avant-dernière », une réalité sacrée qui nous est confiée (…) »

 L’introduction se termine en énonçant les menaces et les nouvelles menaces contre la vie humaine. Appelalarmant car ces menaces tendent, malgré les avancées sociales, à s’aggraver et « défigurent le visage de la personne humaine. ». La gravité de la situation porte non seulement sur les atteintes à la vie mais surtout sur l’obscurcissement des consciences et sur la difficulté actuelle à percevoir le bien et le mal. 

     
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