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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 17:35

C.pnges derniers mois, la France mais en réalité l’Europe toute entière connaît de profonds bouleversements en matière d’éthique et de questions sociales. Les lois, entre autres, touchant les questions de bioéthiques évoluent très rapidement sans que l’on en prenne forcément conscience. C’est pourquoi il me semble intéressant pour ne pas dire très important de nous replonger dans un texte qui date un peu puisqu’il a été rédigé en 1995 par Jean Paul II mais qui pourtant n’a pas perdu de son actualité. Il s’agit bien entendu de l’encyclique Evangelium Vitae  (Encyclique sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine) qui veut nous mettre en garde contre « la culture de mort » en nous invitant à redécouvrir, approfondir et annoncer l’Evangile de la vie. Problématique fondamentale qui nous plonge au cœur de notre liberté humaine et du discernement moral et spirituel. Avons-nous encore une conscience claire de ce qui est bien et mal ? de ce qu’est l’homme ?  ou comme le souligne le pape Jean Paul II notre conscience est-elle à tel point obscurcie que certains « attentats » et « violences » contre la vie humaine ont perdu « dans la conscience collective, leur caractère de « crime » » et ont pris «  paradoxalement celui de « droit », au point que l’on prétend à une véritable et réelle reconnaissance légale de la part de l’Etat, et par suite, à leur mise en œuvre grâce à l’intervention gratuite des personnels de santé eux-mêmes. ». Ne confondons-nous pas légalité et moralité ? Sommes-nous prêt à former et éveiller notre conscience à la vérité pour si besoin, telle Antigone se dresser contre certaines pratiques et mêmes lois positives au nom de la loi naturelle ou révélée ?  L’homme doit choisir entre la vie et la mort… Dieu est Vie, en Lui tout est vie. Le Christ lui-même, par son Incarnation et le don de sa vie nous donne la « vie nouvelle » et la « vie éternelle ». Nous sommes tous appelés à participer à la vie divine. Que choisirons-nous ?  « Je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c'est là que se trouve la vie ». (Dt 30, 19-20)


Revenons à notre texte, il s’agit en premier lieu d’une lettre encyclique. Qu’est-ce qu’une encyclique ?  Comme je vous l’avais déjà écrit, tous les textes pontificaux ou magistériels n’ont pas tous la même valeur ou le même poids. L’encyclique est le texte qui revêt le plus d’autorité. Si l’encyclique n’énonce pas un nouveau dogme, en revanche, elle approfondie, actualise un enseignement fondamental ou dogme de l’Eglise. "Le mot "encyclique" vient du grec enkuklios, c'est-à-dire "circulaire". Il s’agissait au départ d’un document rédigé par le pape à l’adresse des évêques. Petit à petit, le champ des destinataires s’est élargi. Rédigée en latin, elle est ensuite traduite dans une multitude de langues.

Avec Evangelium Vitae, nous sommes au cœur du grand message de Jean Paul II, le combat pour la vie. Elle a été signée, le 25 Mars, jour de l’Annonciation, tout un symbole. Il s’agit d’un texte à caractère « moral » qui est en réalité davantage  un appel à la conversion. Ce n’est pas seulement un texte qui dénonce les dérives actuelles mais qui s’adresse à chacun de nous pour retrouver le chemin d’une conscience éclairée. Le pape s’il dénonce les différentes atteintes à la vie nous invite surtout à redécouvrir la vie comme un don. L’enfant à naître par exemple ne peut ni être compris comme nous appartenant et encore moins comme un droit. C’est un don, un « hôte à accueillir » (expression de Xavier Thévenot que j’aime tout particulièrement). Bref, ce texte est une proclamation de la valeur de la vie, qui n’appartient qu’à Dieu qui est Vie et auteur de toute vie, un refus des violences portant atteintes à la dignité humaine… Ce n’est qu’admiration pour le mystère de la vie.Tout le texte s’appuie sur l’Ecriture Sainte, c’est une véritable méditation spirituelle de Jean Paul II qui nous est livrée. Le document est construit en quatre chapitres :

-Les menaces contre la vie actuelle.

-Le message chrétien sur la vie

- La loi sainte de Dieu.

- Pour une nouvelle culture de la vie humaine.

 

Intéressons-nous aujourd’hui à l’Introduction (n° 1 à 6). Le saint Père commence par nous rappeler que l’Evangile de la Vie est au cœur du message évangélique. Cet évangile de la Vie est associé à la joie,  joie particulièrement manifeste à Noël, à la naissance du Sauveur. Cet évènement nous éclaire cependant sur le mystère de notre propre naissance : « à Noël, le sens plénier de toute naissance humaine se trouve également révélé, et la joie messianique apparaît ainsi comme le fondement et l’accomplissement de la joie qui accompagne la joie de tout enfant » La naissance d’un enfant en effet n’est-elle pas toujours une joie ? N’oublions-nous pas parfoisque c’est Dieu créateur qui donne la vie à chaque être ? Nous ne sommes que « pro-créateurs ». La valeur d’une vie d’un enfant à naître ne se mesure pas au sérieux du projet parental, à l’amour que ses parents pourront lui donner ou encore à ses capacités physiques et intellectuelles. Enfin, le mystère de la vie s’éclaire aussi dans le mystère de la Rédemption, c’est-à-dire dans le don que Jésus-Christ fait de sa vie. Par ce don, il nous ouvre les portes de la vie nouvelle et éternelle. Don qui n’est pas réservé à quelques élus mais à tous les hommes.

Jean Paul II poursuit son introduction en rappelant la valeur de toute vie humaine. Point important dans nos sociétés ou nous confondons souvent l’ « être »avec le « bien-être » où parfois aux yeux de nos contemporains, il vaut mieux ne pas « naître ». Le texte nous rappelle la vocation surnaturelle de l’homme, c’est-à-dire cet appel à vivre dans la communion  avec le Père. Cette vocation surnaturelle nous aide à comprendre la valeur de cette vie terrestre temporelle mais en même temps de la relativiser : « En effet, la vie dans le temps est une condition fondamentale, un moment initial et  une partie intégrante du développement entier et unitaire de l’existence humaine. Ce développement de la vie de manière inattendue et immérité, est éclairé par la promesse de la vie divine et renouvelé par le don de cette vie divine ; il atteindra son plein accomplissement dans l’éternité (1jn 3, 1-2). En même temps, cette vocation surnaturelle souligne le caractère relatif de la vie terrestre de l’homme et de la femme. ». C’est une réalité « avant-dernière », une réalité sacrée qui nous est confiée (…) »

 L’introduction se termine en énonçant les menaces et les nouvelles menaces contre la vie humaine. Appelalarmant car ces menaces tendent, malgré les avancées sociales, à s’aggraver et « défigurent le visage de la personne humaine. ». La gravité de la situation porte non seulement sur les atteintes à la vie mais surtout sur l’obscurcissement des consciences et sur la difficulté actuelle à percevoir le bien et le mal. 

     
  SaintPierre.png 
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