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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 14:38

D.pngemain, les cardinaux électeurs seront « enfermés » dans la chapelle Sixtine et une partie de la Cité de saint Pierre, au Vatican, pour procéder à l’élection du nouveau souverain pontife. Cette élection est pour nous aujourd’hui l’occasion de clarifier un peu le fonctionnement de ce qu’on appelle la curie romaine.  Pour nous aider, il existe entre autres un document que l’on appelle le Code de Droit Canon.

 

 

       Le pape, tout d’abord, est à la fois évêque de Rome et chef de l’Eglise catholique. Il est aussi chef d’état, chef du Vatican. Il est élu par les cardinaux. Il lui faut obtenir les deux-tiers des voix en sachant que contrairement aux élections présidentielles, il n’y a pas de candidat ni de campagne.

Pour aider le pape dans sa mission et sa fonction, il y a ce qu’on appelle donc la curie romaine qui est en résumé l’ensemble des organismes appelés dicastères. : « Dans l'exercice de son pouvoir suprême, plénier et immédiat sur l'Eglise universelle, le Pontife Romain se sert des Dicastères de la Curie romaine; c'est donc en son nom et par son autorité que ceux-ci remplissent leur charge pour le bien des Eglises et le service des Pasteurs. »(Christus dominus,9)

 

       Le dicastère le plus proche du pape pour l’aider dans sa mission est la secrétairerie d’Etat qui existe au moins depuis le XVème siècle. Si le Concile Vatican II apporta de nombreux changements dans l’organisation de la curie, c’est le pape Jean Paul II qui la réforma avec la constitution Pastor Bonus. Il divisa entre autres la Secrétairerie d’Etat en en deux sections : la Section pour les Affaires Générales et la Section pour les Relations avec les Etats, où vint se fondre le Conseil pour les Affaires Publiques de l'Eglise. La Secrétairerie d'Etat est présidée par un Cardinal qui prend le titre de Secrétaire d'Etat. Premier collaborateur du Pape dans le gouvernement de l'Eglise universelle, il peut même en certaines circonstances représenté le pape en personne.

La section pour les Affaires générales est quant à elle dirigée par un Archevêque, le Substitut pour les Affaires générales, aidé par un Prélat, l'Assesseur pour les Affaires générales. La section pour les relations avec les Etats et elle dirigée par dirigée par un Archevêque, le Secrétaire pour les Relations avec les Etats, aidé par un Prélat, le Sous-Secrétaire pour les Relations avec les Etats, et assisté par des Cardinaux et par des Evêques. Pour leurs rôles spécifiques, vous pouvez consulter les articles 41 à 47 de Pastor Bonus.

 

          Après la secrétairerie d’Etat, il existe   9 congrégations.

En premier lieu, relevons la congrégation pour la doctrine de la foi qui est la plus ancienne et appelée pendant très longtemps « Sacrée Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle ». Pie X, au début du vingtième siècle en avait déjà changé le nom en « Sacrée Congrégation du Saint-Office ». Quel est son rôle ? Il s‘agit de « de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique: tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence».

La Congrégation est constituée, pour le moment, de 23 membres cardinaux, archevêques et évêques provenant de 17 nations diverses. On trouve un « préfet », un « secrétaire », un « sous-secrétaire » et « un promoteur de Justice. ». Cette congrégation comporte aussi 47 autres personnes, "Ufficiali", "Scrittori", "Ordinanze" ; ainsi qu’un d'un collège de 28 consulteurs, professeurs des Universités pontificales romaines, experts dans les diverses disciplines ecclésiastiques et originaires de différents pays.

Elle est divisée en trois sections qui sont en fait trois secteurs de compétence : doctrinale, disciplinaire et matrimoniale. Notez enfin que le préfet de le Congrégation pour la Doctrine de la foi est aussi président de La commission Biblique Pontificale et de la Commission Théologique Internationale.

Un certain nombre de commissions dépendent de cette congrégation : la commission biblique pontificale, la CTI ( Commission théologique internationale), la commission pontificale « ecclesia dei », la commission interdicastériale pour le Catéchisme de l’Eglise Catholique que nous ne pouvons pas détailler aujourdhui.

 

Voici ensuite les huit autres congrégations : pour le clergé, pour les évêques, pour les églises orientales, pour le culte divin et discipline des sacrements, pour la cause des saints, pour l’évangélisation des peuples qui comprend les œuvres pontificales missionnaires, pour l’éducation catholique et  pour les instituts pour la vie consacrée et sociétés de vie apostolique.

Elles sont toutes structurées un peu de la même manière, en général un cardinal-préfet accompagné d’un secrétaire puis composée de cardinaux, archevêques, évêques. Précisons le rôle de la congrégation pour les églises orientales qui a pour but de : « de se mettre en liaison avec les Églises orientales catholiques pour en favoriser la croissance, en sauvegarder les droits, et maintenir vivants et intègres dans l'Église Catholique, à côté du patrimoine liturgique, disciplinaire et spirituel de l'Église latine, ceux aussi des différentes traditions chrétiennes orientales. ». Elle est dirigée par un cardinal préfet accompagné d’un secrétaire. Elle est composée de 27 Cardinaux, un Archevêque et 4 Évêques, désignés par le Pape ad quinquennium. Sont membres de droit les Patriarches et les Archevêques Majeurs des Églises Orientales et le Président du Conseil Pontifical pour la promotion de l'unité des Chrétiens.

 

      Après les congrégations, nous trouvons trois tribunaux : la pénitencerie apostolique, le tribunal suprême de la signature apostolique et le tribunal de la Rote Romaine.

Qu’est ce que la pénitencerie apostolique ? « la compétence du Tribunal de la Pénitencerie comprend tout ce qui touche au for interne même non sacramentel et en outre tout ce qui a trait aux concessions et à l'usage des indulgences, sauf le droit de la Congrégation de la Doctrine de la Foi d'examiner tout ce qui regarde la doctrine dogmatique autour des indulgences. » . Comment fonctionne t’elle ? « Le Régent avec deux Officiels examine chaque pratique dans le Congrès quotidien; les Prélats de la Pénitencerie se réunissent périodiquement sous la présidence du Cardinal Pénitencier Majeur, avec lequel ils forment le Conseil, dans l'assemblée dite  Signatura Paenitentiariae Apostolicae, pour examiner les pratiques qui, présentant des difficultés particulières, requièrent une étude approfondie. »

 

            Il existe par ailleurs des conseils pontificaux : pour les laïcs, pour la Promotion de l’unité des chrétiens, pour la famille, « Justice et paix », « Cor unum », pastorale des migrants et des personnes en déplacement, pastorale des service de la santé, textes législatifs, dialogue inter-religieux, Culture, communications sociales, promotion de la nouvelle évangélisation. Notez que ces conseils se retrouvent sous un peu près les mêmes formes dans les services diocésains. Pour chaque conseil, on trouve encore une fois un président, un secrétaire et un sous-secrétaire ainsi que des cardinaux, archevêques et évêques ainsi que d’autres personnes. Par exemple, le conseil pontifical pour la famille comprend à l’heure actuelle 19 couples mariés et des « consulteurs ».

 

            Dans les institutions, on prend aussi en compte le synode des évêques, c’est-à-dire l’ensemble des évêques du monde entier : « D'une manière générale, on peut définir le Synode comme une assemblée d'évêques représentant le Corps épiscopal de l’Église catholique dont la tâche est d'aider le Pape, en vertu de ses fonctions d’Évêque de Rome et de Tête du Collège épiscopal, dans le gouvernement de l'Église universelle en lui apportant leurs conseils. »

 

            Nous en avons déjà parlé au moment des congrégations, ce sont les commissions. En voici la liste complète : « ecclesia dei », commission pontificale pour l’archéologie sacrée, Commission Pontificale Biblique, Commission théologique internationale, commission interdicastériale pour le catéchisme catholique, commission pontificale pour l’Amérique latine.

 

           Il existe bien entendu des services administratifs, la garde suisse pontificale et un bureau central du travail.

 

         Enfin parlons des académies pontificales : académie pontificale des Sciences, académie pontificale des sciences sociales, académie pontificale pour la vie, académie pontificale saint Thomas d’Aquin, académie pontificale de Théologie, académie pontificale de l’Immaculée, académie pontificale mariale internationale, académie pontificale romaine d’archéologie, académie pontificale « cultorum martyrum », académie pontificale ecclésiastique,  académie pontificale de Latinité et l’Insigne Académie pontificale des Beaux-arts et des lettres des virtuoses au Panthéon.

 

 

Tout cela peut vous paraître fasitidieux mais cela nous aide à comprendre la collégiallité et aussi bien saisir que le pape ne décide pas seul arbitrairement comme semble le croire bon nombre de personnes. Il est aidé par de  nombreux conseillers, spécialistes, théologiens...

 

SaintJeanBaptiste.png

 

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commentaires

J
Article magistral !!!! Il faudra que je le relise pour bien l'assimiler ( et même que je le rerelise ) . Je crois que très peu de catholiques savent ce que tu as rédigé. C'est très dense et très<br /> concis à la fois ..... Merci Jacquotte<br /> Union en Christ jean jacques
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