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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 14:26

P.pngoursuivons notre mise à jour de nos séances de catéchisme. Voici le résumé de notre rencontre d’octobre 2013 sur les sacrements. Je reprends ici les questions posées au cours de la réunion.

 

Qu’est-ce qu’un sacrement ? Quels sont-ils ? D’où nous viennent-ils ?

Dieu agit sans cesse dans le monde, Il nous guide, nous éclaire, nous accompagne, Il crée, Il nous donne son Amour, la vie… Mais Il va agir d’une manière toute particulière dans les sacrements. Les sacrements ce ne sont pas une action « magique » de Dieu où l’homme n’agirait plus, ils sont d’autant plus efficaces que l’homme les « accueille » dans la foi. Les sacrements sont cependant bien le moyen, le mode privilégié selon lequel Dieu atteint l’homme au plus intime de lui-même. Dieu établit sa demeure en nous : Jn1, 14.

D’une manière générale, un sacrement est le signe visible  et efficace de la grâce (= du don) de Dieu. Ils sont porteurs de "grâce" c'est à dire qu'ils aident le chrétien à vivre, à avancer sous le regard de Dieu, dans l'état qu'il a choisiUn sacrement, c’est le signe visible de l’action de Dieu dans l’homme, dans le monde. On parle d’ « efficacité » parce que c’est Dieu qui agit en nous et que les sacrements opèrent en nous une véritable transformation qui ne dépend pas de notre disposition psychologique. Les sacrements nous font grandir dans la foi, dans notre vie spirituelle et nouvelle d’enfant de Dieu.

 Le Christ et l’Eglise comme sacrements.

            Selon cette définition, on se rend compte que le premier des sacrements est le Christ, signe visible de l’action de Dieu dans le monde et dans le monde. Le Christ est en quelque sorte le « sacrement-source ».

 

Dans cette perspective, le deuxième concile du Vatican a pu définir l’Église comme le sacrement du Christ. En effet, l’Eglise « étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen, de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain » (Constitution dogmatique sur l’Église, Lumen Gentium, n° 1).

A l’Ascension (40 jours après Pâques), Jésus monte au ciel, Il est assis à la droite du Père et se trouve dans le monde invisible. Mais Il continue à vivre visiblement dans le monde, parmi les hommes par son Eglise. L’Eglise est bien corps du Christ. Le Christ est « la tête » de l’Eglise. L’Eglise est formée de l’ensemble des baptisés, ce n’est pas seulement une institution.

            Le Christ confie à l’Eglise entre autres la célébration des sacrements. La Tradition catholique en a retenu sept. Les sacrements ont deux effets:  ils produisent la grâce qui rend l’homme capable d’accomplir la volonté de Dieu et  ils marquent l’âme de l’homme du sceau du Christ. Ainsi, les sacrements donnent, font grandir ou restaurent la vie divine.

 Les 7 sacrements.

Comme la vie de la grâce est liée à la vie naturelle de l’homme, les sacrements sanctifient les principales étapes de la vie humaine et ses principaux états.

On trouve :

les sacrements de l’initiation chrétienne :  le baptême, la confirmation et l’eucharistie.Les sacrements de guérison : la réconciliation (ou pénitence) et l’onction des malades (ou sacrement des malades).Les sacrements au service de la communion et de la mission : l’ordre et le mariage.

 

Parmi ces sacrements, certains sont appelés sacrement à caractère. Qu’est-ce que cela signifie ? Le mot caractère signifie « marque », « empreinte » ou encore le « sceau ». Ces sacrements nous marquent d’une empreinte en quelque sorte indélébile, nous pouvons « perdre » la grâce liée au sacrement mais jamais l’empreinte spirituelle qui est « scellée » dans notre âme. Ce sont des sacrements qu’on ne reçoit qu’une fois dans sa vie. Il s’agit du baptême, de la confirmation et de l’ordre.

 

Les sacrements sont d’un signe ou un geste et des paroles. Par exemple, pour le baptême, le geste-signe est le fait de verser trois fois de l’eau sur le catéchumène (personne qui se prépare à recevoir le baptême) et la parole est «  N…., je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Pour l’eucharistie, le signe serait le pain et le vin et les paroles  sont celles que le Christ a prononcées le soir du  jeudi saint au cours de son dernier repas (la Cène). D’autres signes existent comme l’imposition des mains et l’onction d’huile. Les huiles sacramentelles (huile des catéchumènes, huile des malades, saint chrême) sont bénies par l’évêque de chaque diocèse lors de la messe chrismale qui est célébrée au cours de la semaine sainte.

 D’où nous viennent les sacrements ? Ils nous sont donnés par le Christ et sont des lieux de l’action de l’Esprit-Saint. L’auteur des sacrements est bien Jésus-Christ qui agit à travers un ministre.  Le ministre ordinaire est le prêtre sauf pour l’ordre où c’est l’évêque. Le diacre peut baptiser. En cas d’extrême urgence, un fidèle laïc et même un non-baptisé peut donner le sacrement du baptême. Pour le mariage, ce sont les deux époux qui échangent leurs consentements devant le diacre ou le prêtre.  La confirmation est réservée à l’évêque mais il peut arriver que celui-ci « délègue » au vicaire général ou même à un vicaire épiscopal.

Les Pères de l’Eglise ont vu dans le récit de la Passion, au moment où l’eau et le sang jaillirent du côté transpercé de Jésus, l’origine des sacrements, en particulier celui du baptême et de l’eucharistie : « "Des soldats vinrent donc et rompirent les jambes du premier et de l'autre qu'on avait crucifié avec lui. Et s'approchant de Jésus, quand ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui rompirent point les jambes ; mais un des soldats lui ouvrit le côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau" (Jn 19, 32, 34). L'Evangéliste s'est servi d'une expression choisie à dessein ; il ne dit pas : il frappa ou il blessa son côté, ou toute autre chose semblable ; mais : "Il ouvrit son côté", pour nous apprendre qu'il ouvrait ainsi la porte de la vie d'où sont sortis les sacrements de l'Eglise, sans lesquels on ne peut avoir d'accès à la véritable vie. Ce sang a été répandu pour la rémission des péchés ; cette eau vient se mêler pour nous au breuvage du salut ; elle est à la fois un bain qui purifie et une boisson rafraîchissante. Nous voyons une figure de ce mystère dans l'ordre donné à Noé d'ouvrir sur un des côtés de l'arche une porte par où pussent entrer les animaux qui devaient échapper au déluge et qui représentaient l'Eglise (Gn 6, 16). C'est en vue de ce même mystère que la première femme fut faite d'une des côtes d'Adam pendant son sommeil, et qu'elle fut appelée la vie et la mère des vivants. (Gn 2, 22). Elle était la figure d'un grand bien, avant le grand mal de la prévarication (action de s’écarter de la justice). Nous voyons ici le second Adam s'endormir sur la croix, après avoir incliné la tête, pour qu'une épouse aussi lui fût formée par ce sang et cette eau qui coulèrent de con côté après sa mort. O mort, qui devient pour les morts un principe de résurrection et de vie ! » (Saint Augustin, Tr 120, 2)

 

Peut-on se passer des sacrements ? Y a-t-il un âge pour les recevoir ? Comment nourrissent-ils notre foi ? Comment nous font-ils grandir dans notre relation à Dieu ?

Peut-on se passer de sacrements ? En réalité non. Ce sont eux vraiment qui nous

introduisent dans la vie divine et qui nourrissent avec la prière et la Parole de Dieu (qui sont du reste toujours présent dans les sacrements) notre foi. Ils nous font grandir et nous nourrissent. Se passer de sacrement, c’est quelque part « dépérir ». C’est se couper de la source.

A quel âge peut-on recevoir les sacrements ? pour chacun d’eux, il n’y a pas de limite

d’âge mais on peut trouver quelques conditions spécifiques. Pour recevoir les sacrements, il faut déjà avoir été baptisé (entrer dans la vie divine, devenir Fils adoptif de Dieu, recevoir l’Esprit Saint, être lavé du péché originel, entrer dans l’Eglise).  Au baptême nous mourrons avec le Christ pour renaître d’en haut, pour renaître avec l’Esprit. Il n’y a aucun âge pour recevoir le baptême.

 Puis viennent les deux autres sacrements de l’initiation chrétienne. A l’origine, on reçoit la confirmation avant l’Eucharistie où l’on reçoit l’Esprit Saint en plénitude. Nous participons alors au mystère de la Pentecôte en recevant les 7 dons de l’Esprit Saint. Nous devenons comme les apôtres des témoins.  Il n’y a pas d’âge limite en revanche, en occident,  nous  avons reculé l’âge de la confirmation que l’on reçoit en général à partir de l’adolescence.

 Pour l’initiation des adultes, la personne reçoit les trois sacrements à la fois et dans l’ordre originel : baptême, confirmation et eucharistie.

Pour l’eucharistie (première communion) comme pour la confession (= réconciliation), on attend que l’enfant ait conscience du bien et du mal, le désir de communier, la compréhension des choses. On parle d’âge de raison ou d’âge de la discretio (discernement). Traditionnellement, on parle de 7 ans.

Une fois que l’on a reçu ces sacrements de l’initiation chrétienne, on peut recevoir les autres sacrements. Il existe une exception en France qui ne demande plus l’obligation du sacrement de confirmation pour le mariage. Cependant, on ne pourra être parrain ou marraine (seulement  être témoin) de baptême ou de confirmation si on n’a pas reçu les sacrements de l’initiation chrétienne.


Comment nourrissent-ils notre foi ? Comment nous font-ils grandir dans notre relation à Dieu ?

Le Concile Vatican II, dans sa Constitution sur la sainte liturgie  résume bien l’essentiel des sacrements : « 59. Les sacrements ont pour fin de sanctifier les hommes, d’édifier le Corps du Christ, enfin de rendre le culte à Dieu ; mais, à titre de signes, ils ont aussi un rôle d’enseignement. Non seulement ils supposent la foi, mais encore, par les paroles et les choses, ils la nourrissent, ils la fortifient, ils l’expriment ; c’est pourquoi ils sont dits sacrements de la foi. Certes, ils confèrent la grâce, mais, en outre, leur célébration dispose au mieux les fidèles à recevoir fructueusement cette grâce, à rendre à Dieu le juste culte, et à exercer la charité. Il est donc de la plus grande importance que les fidèlescomprennent facilement les signes des sacrements et fréquentent de la façon la plus assidue les sacrements qui nourrissent la vie chrétienne. »

 

Pour réfléchir sur cette question, je vous invite à lire de Benoît XVI les  messages pour les journées mondiales de la jeunesse de 2008 et du 5 Avril 2009. En voici un très court extrait : « Je voudrais encore ajouter une parole sur l’Eucharistie. Pour croître dans la vie chrétienne, il est nécessaire de se nourrir du Corps et du Sang du Christ: en effet, nous sommes baptisés et confirmés en vue de l’Eucharistie (cf. CCC, 1322; Exhort. apost. Sacramentum caritatis, n. 17). «Source et sommet» de la vie ecclésiale, l’Eucharistie est une «Pentecôte perpétuelle», parce que chaque fois que nous célébrons la Messe, nous recevons l’Esprit Saint, qui nous unit plus profondément au Christ et qui nous transforme en Lui. Chers jeunes, si vous participez fréquemment à la célébration eucharistique, si vous prenez un peu de votre temps pour l’adoration du Saint-Sacrement, alors, de la Source de l’amour qu’est l’Eucharistie, vous sera donnée la joyeuse détermination à consacrer votre vie à la suite de l’Évangile. Vous ferez en même temps l’expérience que là où nous ne réussissons pas par nos propres forces, l’Esprit Saint vient nous transformer, nous remplir de sa force et faire de nous des témoins remplis de l’ardeur missionnaire du Christ ressuscité. (…) »

 

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 10:53

V.pngoici un résumé,  pour ceux qui suivent le catéchisme pour adulte, de la séance de septembre sur Marie. Il était bien intéressant de réfléchir ensemble sur la Vierge Marie qui tient une place si importante dans notre vie de foi, dans notre Eglise.

Qui est Marie et quel est le rôle de Marie dans l’histoire du salut, dans notre foi, dans l’Eglise ?

Marie est une jeune fille de Nazareth. Ses parents sont Anne et Joachim. L’Eglise fête sa nativité, le 8 septembre. C’est une jeune fille juive de son époque. Pour cela, selon la tradition juive, elle reçoit son nom quelque jours après, c’est la fête du saint nom de Marie que l’on célèbre aujourd’hui le 12 septembre (aujourd’hui ce n’est plus qu’une messe votive c'est-à-dire une messe pour une dévotion particulière) et sera présentée au Temple à Jérusalem : fête célébrée le 21 novembre.

Il faut noter que les évangiles ne nous disent rien de l’enfance de Marie. On ne connaît Marie qu’à partir de l’Annonciation (célébrée le 25 mars, 9 mois avant Noël). Il existe cependant ce qu’on appelle des récits apocryphes qui parlent de Marie, en particulier le protoévangile selon Jacques (texte de la deuxième moitié du II siècle).

            Marie est déjà évoquée au début de l’évangile selon Mt 1, 16 : «  Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie de laquelle naquit Jésus que l’on appelle Christ. » ( voir aussi Lc 3,23). Elle est évoquée dans le cadre de la généalogie de Jésus. On situe Jésus, par son père « légal », Joseph, dans la lignée de David, Salomon…

Marie est ensuite évoquée plus longuement lorsque Jésus est conçu de l’Esprit Saint. Il s’agit des récits de l’Annonciation (l’ange Gabriel vient annoncer à Marie qu’elle serait la mère du Sauveur.) : Mt 1,18-25 (il s’agit ici de l’apparition de Gabriel à Joseph qui assume la paternité de Jésus) et surtout en Luc 1, 26- 38.

Marie accepte, c’est le « oui » de Marie, le « fiat » de Marie : «  Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole. ». Elle mettra donc au monde, un fils, Jésus ou l’Emmanuel, le Sauveur, Dieu fait homme. C’est pourquoi, elle sera appelée Mère de Dieu. C’est un des premiers titres que lui reconnait officiellement l’Eglise lors du concile d’Ephèse en 431 ( marie est théotokos). Le Verbe a pris chair en la Vierge Marie par l’action de l’Esprit Saint. Elle est mère de l’homme Jésus mais en même temps de la personne divine du Fils éternel qui s’est fait homme.

            Quand les évangiles nous parlent-ils de Marie ? Au cours des évangiles sur l’enfance de Jésus : nativité, visitation, recouvrement de Jésus au Temple… en Mt et Lc.  Puis elle est évoquée en saint Jean 2,1-12 lors des noces de Cana, au sujet des questions posées par la foule ( Mt 13, 46-50 ; Mc 3 ; 31-35 ; 6,3 ; Lc 4,22 ; 8,19-21 et Jean 6,42. Enfin, elle est présente le vendredi saint au pied de la croix ( Jn 19, 25-27). Les récits autour de la résurrection et de l’ascension n’en parlent pas. Les actes des Apôtres en parlent une fois, Ac 1,14 pour dire qu’elle est présente au Cénacle avec les apôtres. Souvent, on la représente avec les apôtres lors de la Pentecôte mais le texte des Ac n’en parle pas explicitement.

            On constate donc que Marie a à la fois une place discrète et omniprésente dans l’Eglise. Marie a reçu une grâce toute particulière et a l’a acceptée dans la foi. Elle est donc l’image du croyant et de l’humanité nouvelle (souvent, elle recevra du reste le titre de « nouvelle Eve ») rachetée par son Fils. Le Concile Vatican II parle de Marie à la fin de sa constitution sur l’Eglise (Lumen Gentium). Pourquoi ? parce que Marie concentre en elle tout le mystère de l’Eglise.   C’est le chapitre VIII, La bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Eglise.

C’est important de bien comprendre la place de Marie dans l’Eglise. Marie n’est pas un « autre Dieu » ou une personne de la Trinité mais elle revêt une place toute particulière dans notre foi. 


Quelques autres points importants concernant Marie. Pourquoi prier Marie ?

Marie est le témoin de l’Amour de Dieu.

Si Marie est déclarée « Mère de Dieu », elle est dite aussi « toujours Vierge » et aussi « Immaculée Conception ». Qu’est-ce que cela signifie ? Quelle différence entre les deux.

            La virginité de Marie. La virginité de Marie est liée bien entendu à la conception par l’Esprit Saint.  Jésus est bien le Messie, le Fils de Dieu, le Verbe incarné, il n’est donc pas né de volonté d’homme. Il n’est pas créé ni issue de la procréation humaine, il est engendré. C’est un don exceptionnel de Dieu fait à l’humanité. Certains veulent bien reconnaître la virginité de Marie au moment de la naissance de Jésus mais pensent qu’ensuite Marie auraient eu des enfants. Ce sont les fameux « frères et sœurs de Jésus » dont on parle en Mc 3, 31-35. En fait, il s’agit des parents proches de Jésus (cousins…etc), c’est une expression utilisée dans la Bible à plusieurs reprises. Par la foi, nous aussi nous pouvons dire que nous sommes « frères et sœurs de Jésus » ( par le baptême.). Marie est toujours Vierge c'est-à-dire durant toute sa vie.

            L’immaculée Conception. Marie reçoit une grâce particulière. En prévision de sa mission, le Père fait qu’elle soit « immaculée » à sa conception, cela veut dire sans tache, sans péché originel. Nous nous sommes tous marqués par le péché originel, il nous faut la grâce du baptême pour « retrouver » notre état. Par la grâce de Dieu, Marie a été aussi préservée du péché durant toute sa vie. Marie n’a jamais péché ! Elle est donc « pleine de grâce » et « toute sainte ». C’est Pie IX qui proclame le dogme de l’Immaculée Conception en 1854, nous le fêtons le 8 décembre. Marie, nouvelle Eve, est la figure du croyant obéissant dans la foi, cad dans la confiance, elle n’a jamais opposé de refus au projet de Dieu.

            L’assomption. Ce dogme a été proclamé en 1950 par Pie XII. On peut le rapprocher de la fête chez les orthodoxes de la Dormition. Ce dogme n’a pas posé de problèmes car l’Eglise y croyait depuis des siècles. Qu’est-ce que cela veut dire ? «  Marie a été élevée en son âme et son corps à la gloire céleste ». En Marie opère la puissance de la résurrection de Jésus. Le Christ ressuscité a associé sa mère à sa condition glorieuse en transformant son corps mortel en corps glorieux, préfigurant ce qui nous arrivera un jour…

            Marie est mère de l’Eglise.  C’est une icône de l’Eglise pourrait-on dire. En Marie est réalisé déjà tout le dessein que Dieu a sur l’humanité : l’arracher à la mort et au péché et l’associer à sa propre gloire, à sa vie éternelle. Marie, mère de Dieu est aussi mère de l’Eglise, cf Jn 19, 25-27.  Marie peut être évoquée par tous croyants comme mère. C’est la figure de l’Eglise, sa plus parfaite réalisation. Marie est par extension,  mère des hommes puis par la suite mère des chrétiens, de tous ceux qui reconnaissent son Fils comme le messie. Marie est celle qui fait preuve de persévérance dans la foi. Les chrétiens voient en elle, le disciple par excellence. En elle, se manifeste tout ce que Dieu peut réaliser en l'homme qui accueille l'Esprit-Saint. Avec Marie, nous pouvons apprendre à rendre grâce à Dieu et à dire: "Dieu fit pour moi des merveilles!"

Elle est donc  notre mère, et nous pouvons nous confier à son intercession. En nous tournant vers Marie, le croyant peut se rendre compte que croire, espérer et aimer est chose simple, vraie, humaine… Invoquer Marie, c'est faire appel à sa proximité avec Jésus, à son intercession auprès de Dieu. Depuis des générations, les catholiques confient à Marie leurs soucis, leurs préoccupations pour le monde, leur désir d'avancer dans la foi. Préservée du péché, élevée dans la lumière, elle intercède pour nous auprès de Dieu tout en étant proche de notre humanité. Visage de tendresse, d'amour et de miséricorde, elle ne cesse de nous conduire vers Jésus.

Certains font mémoire des événements de la vie du Christ en égrenant le chapelet et en récitant le "Je vous salue Marie". Marie nous précède sur le chemin. Avant nous, elle a vécu son "pélerinage de la foi". Les chrétiens prient particulièrement Marie au mois de mai, le mois de Marieet aussi au mois d’octobre, le mois du rosaire. Nous fêtons Notre Dame du Rosaire, le 7 octobre.

 

Quels textes pour appronfondir la figure de Marie? 

Bien entendu, le texte du Concile Vatican II, le chapitre VIII de Lumen Gentium et la lettre encyclique "redemptoris mater" du pape Jean-Paul II. Il existe aussi une très belle catéchèse de Benoït XVI dite lors de l'audience générale du 19 décembre 2012 sur " la Vierge Marie, icône de la foi obéissante". C'est un début... vous trouverez tous ces textes en ligne sur le site du Vatican. Bonne lecture!

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 09:19

U.pngn grand changement -apparent- dans la liturgie française voit le jour. Les journaux l'ont annoncé, en ont parlé longuement, la prière du "Notre Père" va changer! En réalité, il s'agit d'une seule formule du "Notre Père"- " et ne nos inducas in tentationem"- que nous traduisons depuis quelques décennies par " et ne nous soumets pas à la tentation".

Le texte de la prière du Notre Père trouve sa source dans le Nouveau Testament. Il est présent dans les évangiles selon saint Matthieu ( Mt 6,13) et selon saint Luc (Lc 11,4). La formule a toujours posé souci aux traducteurs. Quel terme choisir pour rendre en français les termes grecs de " peirasmos" et de "eisphérô"? Le premier renvoyant plutôt à l'épreuve qu'à la tentation et le second signifiant littéralement "porter dans" ou "entrer dans". Mais comme l'écrit Monseigneur Giraud:" La tentation est vue comme un lieu dans lequel Dieu nous introduirait. Mais Dieu pourrait-il nous  « introduire » en tentation ? Ce verbe exprime un mouvement local vers un lieu où l’on pénètre. Il fait penser à Jésus, alors qu’il conduit par l’Esprit au désert pour y être tenté (Mt  4,11), ou encore à Gethsémani : « Priez pour ne pas entrer en tentation » (Mt 26,41)."

 

Plusieurs traductions ont donc été proposées. En voici quelques unes: "ne nous laisse pas succomber à la tentation", " ne nous laisse pas entrer en tentation" ou "ne nous fait pas entrer en tentation", "ne nous soumets pas à la tentation" ou encore " fais que nous n'entrions pas en tentation".

La TOB, traduction oecuménique de la Bible ainsi que la Bible de la liturgie dans un souci d'oeucuménisme et pour permettre aux catholiques de prier  le Notre Père avec les protestants et les orthodoxes avaient opté après le Concile Vatican II (en 1966) pour la formule " et nous soumets pas à la tentation". Formule qui pose non seulement des problèmes de traduction mais surtout des problèmes théologiques... Dieu ne soumet pas l'homme à la tentation! Dieu ne s'amuse pas à tenter l'homme pour voir si celui-ci est "résistant". Le Catéchisme de l'Eglise Catholique soulevait déjà ce problème:

"2846 Cette demande atteint la racine de la précédente, car nos péchés sont les fruits du consentement à la tentation. Nous demandons à notre Père de ne pas nous y " soumettre ". Traduire en un seul mot le terme grec est difficile : il signifie " ne permets pas d’entrer dans " (cf. Mt 26, 41), " ne nous laisse pas succomber à la tentation ". " Dieu n’éprouve pas le mal, il n’éprouve non plus personne " (Jc 1, 13), il veut au contraire nous en libérer. Nous lui demandons de ne pas nous laisser prendre le chemin qui conduit au péché. Nous sommes engagés dans le combat " entre la chair et l’Esprit ". Cette demande implore l’Esprit de discernement et de force.

2847 L’Esprit Saint nous fait discerner entre l’épreuve, nécessaire à la croissance de l’homme intérieur (cf. Lc 8, 13-15 ; Ac 14, 22 ; 2 Tm 3, 12) en vue d’une " vertu éprouvée " (Rm 5, 3-5), et la tentation, qui conduit au péché et à la mort (cf. Jc 1, 14-15). Nous devons aussi discerner entre " être tenté " et " consentir " à la tentation. Enfin, le discernement démasque le mensonge de la tentation : apparemment, son objet est " bon, séduisant à voir, désirable " (Gn 3, 6), alors que, en réalité, son fruit est la mort.

Dieu ne veut pas imposer le bien, il veut des être libres ... A quelque chose tentation est bonne. Tous, sauf Dieu, ignorent ce que notre âme a reçu de Dieu, même nous. Mais la tentation le manifeste, pour nous apprendre à nous connaître, et par là, nous découvrir notre misère, et nous obliger à rendre grâce pour les biens que la tentation nous a manifestés (Origène, or. 29).

2848 " Ne pas entrer dans la tentation " implique une décision du cœur : " Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ... Nul ne peut servir deux maîtres " (Mt 6, 21. 24). " Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse aussi agir " (Ga 5, 25). Dans ce " consentement " à l’Esprit Saint le Père nous donne la force. " Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter " (1 Co 10, 13).

Pour toutes ces raisons, de nombreuses traductions bibliques comme la Bible de Jérusalem ou encore la Bible Osty n'avaient pas choisi la formule "et ne nous soumets pas à la tentation" et de nombreux exégètes et traducteurs continuaient à travailler sur ce texte quelque peu confus. Ils ont fini par trancher et c'est la formule "ne nous laisse pas entrer en tentation" qui  a été retenue. Qu'est ce que cela implique concrètement? La formule sera officiellement reconnue à la fin du mois et d'ici 2014, les lectionnaires auront été changé puis les missels d'ici 2015. Bien entendu, les catéchistes peuvent dès maintenant apprendre la "nouvelle" formule aux enfants! 

Ce choix, à mon avis plus judicieux, permettra de ne pas oublier que Dieu est avant tout infiniment bon et qu'Il n'est pas l'auteur du mal et que la tentation résulte avant tout de notre condition de créature et de notre liberté. Nous sommes cependant- à l'exemple de Jésus dans le désert - invités à repousser la tentation grâce à l'Esprit Saint. Cela implique pour nous discernement et vie de prière. Et si nous "succombons", n'oublions pas que Dieu qui est miséricordieux nous pardonnera et qu'Il n'est pas responsable de notre "chute" comme l'écrit saint Jacques dans son épître: " Que nul, quand il est tenté, ne dise "ma tentation vient de Dieu". Car Dieu ne peut être tenté de faire le mal et ne tente  personne. Car chacun est tenté par sa propre convoituse qui l'entraîne et le séduit." ( Jc 1, 13-14)

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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 14:38

D.pngemain, les cardinaux électeurs seront « enfermés » dans la chapelle Sixtine et une partie de la Cité de saint Pierre, au Vatican, pour procéder à l’élection du nouveau souverain pontife. Cette élection est pour nous aujourd’hui l’occasion de clarifier un peu le fonctionnement de ce qu’on appelle la curie romaine.  Pour nous aider, il existe entre autres un document que l’on appelle le Code de Droit Canon.

 

 

       Le pape, tout d’abord, est à la fois évêque de Rome et chef de l’Eglise catholique. Il est aussi chef d’état, chef du Vatican. Il est élu par les cardinaux. Il lui faut obtenir les deux-tiers des voix en sachant que contrairement aux élections présidentielles, il n’y a pas de candidat ni de campagne.

Pour aider le pape dans sa mission et sa fonction, il y a ce qu’on appelle donc la curie romaine qui est en résumé l’ensemble des organismes appelés dicastères. : « Dans l'exercice de son pouvoir suprême, plénier et immédiat sur l'Eglise universelle, le Pontife Romain se sert des Dicastères de la Curie romaine; c'est donc en son nom et par son autorité que ceux-ci remplissent leur charge pour le bien des Eglises et le service des Pasteurs. »(Christus dominus,9)

 

       Le dicastère le plus proche du pape pour l’aider dans sa mission est la secrétairerie d’Etat qui existe au moins depuis le XVème siècle. Si le Concile Vatican II apporta de nombreux changements dans l’organisation de la curie, c’est le pape Jean Paul II qui la réforma avec la constitution Pastor Bonus. Il divisa entre autres la Secrétairerie d’Etat en en deux sections : la Section pour les Affaires Générales et la Section pour les Relations avec les Etats, où vint se fondre le Conseil pour les Affaires Publiques de l'Eglise. La Secrétairerie d'Etat est présidée par un Cardinal qui prend le titre de Secrétaire d'Etat. Premier collaborateur du Pape dans le gouvernement de l'Eglise universelle, il peut même en certaines circonstances représenté le pape en personne.

La section pour les Affaires générales est quant à elle dirigée par un Archevêque, le Substitut pour les Affaires générales, aidé par un Prélat, l'Assesseur pour les Affaires générales. La section pour les relations avec les Etats et elle dirigée par dirigée par un Archevêque, le Secrétaire pour les Relations avec les Etats, aidé par un Prélat, le Sous-Secrétaire pour les Relations avec les Etats, et assisté par des Cardinaux et par des Evêques. Pour leurs rôles spécifiques, vous pouvez consulter les articles 41 à 47 de Pastor Bonus.

 

          Après la secrétairerie d’Etat, il existe   9 congrégations.

En premier lieu, relevons la congrégation pour la doctrine de la foi qui est la plus ancienne et appelée pendant très longtemps « Sacrée Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle ». Pie X, au début du vingtième siècle en avait déjà changé le nom en « Sacrée Congrégation du Saint-Office ». Quel est son rôle ? Il s‘agit de « de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique: tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence».

La Congrégation est constituée, pour le moment, de 23 membres cardinaux, archevêques et évêques provenant de 17 nations diverses. On trouve un « préfet », un « secrétaire », un « sous-secrétaire » et « un promoteur de Justice. ». Cette congrégation comporte aussi 47 autres personnes, "Ufficiali", "Scrittori", "Ordinanze" ; ainsi qu’un d'un collège de 28 consulteurs, professeurs des Universités pontificales romaines, experts dans les diverses disciplines ecclésiastiques et originaires de différents pays.

Elle est divisée en trois sections qui sont en fait trois secteurs de compétence : doctrinale, disciplinaire et matrimoniale. Notez enfin que le préfet de le Congrégation pour la Doctrine de la foi est aussi président de La commission Biblique Pontificale et de la Commission Théologique Internationale.

Un certain nombre de commissions dépendent de cette congrégation : la commission biblique pontificale, la CTI ( Commission théologique internationale), la commission pontificale « ecclesia dei », la commission interdicastériale pour le Catéchisme de l’Eglise Catholique que nous ne pouvons pas détailler aujourdhui.

 

Voici ensuite les huit autres congrégations : pour le clergé, pour les évêques, pour les églises orientales, pour le culte divin et discipline des sacrements, pour la cause des saints, pour l’évangélisation des peuples qui comprend les œuvres pontificales missionnaires, pour l’éducation catholique et  pour les instituts pour la vie consacrée et sociétés de vie apostolique.

Elles sont toutes structurées un peu de la même manière, en général un cardinal-préfet accompagné d’un secrétaire puis composée de cardinaux, archevêques, évêques. Précisons le rôle de la congrégation pour les églises orientales qui a pour but de : « de se mettre en liaison avec les Églises orientales catholiques pour en favoriser la croissance, en sauvegarder les droits, et maintenir vivants et intègres dans l'Église Catholique, à côté du patrimoine liturgique, disciplinaire et spirituel de l'Église latine, ceux aussi des différentes traditions chrétiennes orientales. ». Elle est dirigée par un cardinal préfet accompagné d’un secrétaire. Elle est composée de 27 Cardinaux, un Archevêque et 4 Évêques, désignés par le Pape ad quinquennium. Sont membres de droit les Patriarches et les Archevêques Majeurs des Églises Orientales et le Président du Conseil Pontifical pour la promotion de l'unité des Chrétiens.

 

      Après les congrégations, nous trouvons trois tribunaux : la pénitencerie apostolique, le tribunal suprême de la signature apostolique et le tribunal de la Rote Romaine.

Qu’est ce que la pénitencerie apostolique ? « la compétence du Tribunal de la Pénitencerie comprend tout ce qui touche au for interne même non sacramentel et en outre tout ce qui a trait aux concessions et à l'usage des indulgences, sauf le droit de la Congrégation de la Doctrine de la Foi d'examiner tout ce qui regarde la doctrine dogmatique autour des indulgences. » . Comment fonctionne t’elle ? « Le Régent avec deux Officiels examine chaque pratique dans le Congrès quotidien; les Prélats de la Pénitencerie se réunissent périodiquement sous la présidence du Cardinal Pénitencier Majeur, avec lequel ils forment le Conseil, dans l'assemblée dite  Signatura Paenitentiariae Apostolicae, pour examiner les pratiques qui, présentant des difficultés particulières, requièrent une étude approfondie. »

 

            Il existe par ailleurs des conseils pontificaux : pour les laïcs, pour la Promotion de l’unité des chrétiens, pour la famille, « Justice et paix », « Cor unum », pastorale des migrants et des personnes en déplacement, pastorale des service de la santé, textes législatifs, dialogue inter-religieux, Culture, communications sociales, promotion de la nouvelle évangélisation. Notez que ces conseils se retrouvent sous un peu près les mêmes formes dans les services diocésains. Pour chaque conseil, on trouve encore une fois un président, un secrétaire et un sous-secrétaire ainsi que des cardinaux, archevêques et évêques ainsi que d’autres personnes. Par exemple, le conseil pontifical pour la famille comprend à l’heure actuelle 19 couples mariés et des « consulteurs ».

 

            Dans les institutions, on prend aussi en compte le synode des évêques, c’est-à-dire l’ensemble des évêques du monde entier : « D'une manière générale, on peut définir le Synode comme une assemblée d'évêques représentant le Corps épiscopal de l’Église catholique dont la tâche est d'aider le Pape, en vertu de ses fonctions d’Évêque de Rome et de Tête du Collège épiscopal, dans le gouvernement de l'Église universelle en lui apportant leurs conseils. »

 

            Nous en avons déjà parlé au moment des congrégations, ce sont les commissions. En voici la liste complète : « ecclesia dei », commission pontificale pour l’archéologie sacrée, Commission Pontificale Biblique, Commission théologique internationale, commission interdicastériale pour le catéchisme catholique, commission pontificale pour l’Amérique latine.

 

           Il existe bien entendu des services administratifs, la garde suisse pontificale et un bureau central du travail.

 

         Enfin parlons des académies pontificales : académie pontificale des Sciences, académie pontificale des sciences sociales, académie pontificale pour la vie, académie pontificale saint Thomas d’Aquin, académie pontificale de Théologie, académie pontificale de l’Immaculée, académie pontificale mariale internationale, académie pontificale romaine d’archéologie, académie pontificale « cultorum martyrum », académie pontificale ecclésiastique,  académie pontificale de Latinité et l’Insigne Académie pontificale des Beaux-arts et des lettres des virtuoses au Panthéon.

 

 

Tout cela peut vous paraître fasitidieux mais cela nous aide à comprendre la collégiallité et aussi bien saisir que le pape ne décide pas seul arbitrairement comme semble le croire bon nombre de personnes. Il est aidé par de  nombreux conseillers, spécialistes, théologiens...

 

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 17:18

N.pngous avons parlé ces derniers temps des couleurs liturgiques, des vêtements liturgiques, du dimanche. Tout cela pour arriver à un  point qui va nous intéresser un certain temps : la messe ou eucharistie. Ce mot « eucharistie » est un mot grec qui signifie « action de grâces » ou en français courant « merci ! »

L’eucharistie c’est comme le rappelle le Concile Vatican II la  « source et  (le) sommet de toute la vie chrétienne ». Nous ne  pouvons faire abstraction de l’eucharistie, c’est le cœur du mystère de l’Eglise, nous ne pouvons vivre pleinement notre foi, grandir spirituellement sans participer au « saint sacrifice de la messe. ». Le pape Jean Paul II a écrit à ce sujet une belle encyclique en 200 3 : ecclesia de eucharistia et de nombreux textes de Benoît ont approfondi l’eucharistie en particulier dans son rapport avec le baptême et la confirmation.

Si vous voulez vous plongez dans ces questions, quelques documents indispensables, cette encyclique de Jean Paul II, un missel romain, les textes du Concile que la sainte liturgie et l’instruction «  Redemptionis Sacramentum- La liturgie de l’eucharistie, sacrement de l’eucharistie. ».

Jean Paul II nous rappelle aussi que l’eucharistie est « le sacrement par excellence du mystère pascal ». Notre montée vers Pâques peut être une redécouverte de ce sacrement qui est notre véritable nourriture spirituelle avec la Parole de Dieu. Nous n’entrerons pas en détail de l’encyclique du pape aujourd’hui mais relevons ces têtes de chapitres qui nous éclairent sur le sens profond de l’eucharistie :

-          Chapitre I : mystère de la foi.

-          Chapitre II : l’eucharistie édifie l’Eglise.

-          Chapitre III : L’apostolicité de l’eucharistie et de l’Eglise.

-          Chapitre IV : l’eucharistie et la communion ecclésiale.

-          Chapitre V : la dignité de la célébration eucharistique.

-          Chapitre VI : A l’école de Marie, femme eucharistique.

Résumons, «  dans la très sainte Eucharistie, la Mère Eglise croit fermement et accueille avec joie, célèbre et adore le Sacrement de la Rédemption, en annonçant la mort de Jésus-Christ et en proclamant sa résurrection, jusqu’à ce qu’il vienne dans la gloire, comme Seigneur et Maître invincible, Prêtre éternel et Roi de l’univers, pour remettre entre les mains de la souveraine puissance du Père, le règne de la vérité et de la vie. »

 

Voyons aujourd’hui très simplement le déroulement d’une célébration eucharistique mais avant deux remarques. La première est que la  messe est présidée par un prêtre. Le diacre et les laïcs jouent un certain rôle en sachant que les rôles ne sont pas interchangeables. Les prêtres président in persona Christi. Les prêtres sont des hommes qui ont reçu le sacrement de l’ordination. Lors de la messe chrismale qui a lieu chaque année au moment de la semaine sainte, les prêtres renouvellent en quelque sorte leur engagement de célébrer « pieusement et fidèlement les mystères du Christ, tout spécialement dans le Sacrifice Eucharistique et le sacrement de réconciliation, selon la tradition de l’Eglise, pour la louange de Dieu et la sanctification du peuple chrétien. ». Sans prêtre, il n’y a pas de messe !

Où peut-on célébrer une messe ? La messe est célébrée dans un lieu consacré, sacré : église, chapelle… En certaines circonstances pastorales, elle peut avoir lieu en plein air (pensons aux camps de jeunes ou les grandes messes de pèlerinages) ou en un autre lieu (normalement avec accord de l’évêque du lieu) mais il faut que le lieu soit « décent ». On ne peut célébrer une messe dans un temple ou un lieu sacré d’une autre religion (mosquée, synagogue…)

Ces remarques faites, regardons le déroulement. La messe (nous parlons ici de la messe de rite « Paul VI », car il existe d’autres rites saint Pie V ou rites orientaux par exemple)  peut être divisée en quatre parties.

 

Première partie : L’ouverture

Le but de cette partie appelée parfois « temps de l’accueil » est de rassembler les chrétiens rassemblés : de faire « unité » et surtout de rendre capable à l’écoute de la Parole de Dieu et à la participation à l’eucharistie. Le but étant bien de faire « un seul corps ».

·         Procession et chant d’entrée. Nous verrons que la procession est déjà un acte

liturgique même si malheureusement beaucoup de communautés omettent les processions d’ouverture et d’envoi. Le prêtre opère ce mouvement de la porte vers l’autel pour « rassembler » les fidèles venus de divers horizons, tous nous tournons nos regards, nos cœurs vers le chœur où nous allons entendre la Parole de Dieu et célébrer l’eucharistie.

·         Salutation de l’assemblée : le prêtre invoque la présence du Christ, l’assemblée se

signe : ‘Au nom du Père, du Fils, du Saint Esprit. »

·         Préparation pénitentielle : c’est la préparation des cœurs à proprement parler. Elle

peut revêtir plusieurs formes et se termine par une prière de pardon.

·         Louange au Christ : habituellement, la préparation pénitentielle est suivi par le chant

de louange appelé Gloire à Dieu.

·         Prière d’ouverture : le prêtre dit cette prière qui conclue l’ensemble des rites de cette

première partie et ouvre sur la liturgie de la Parole qui va suivre. Cette prière est accompagnée d’un temps de silence.

 

 

Deuxième partie : la liturgie de la Parole

 Au cours de cette partie, nos regards convergent vers la table de la Parole ou ambon. C’est une sorte de pupitre exclusivement réservé à la lecture des textes saints, à l’homélie et à la Prière universelle.

Nous allons écouter des lectures : 3 et un évangile le dimanche, 2 et un évangile en semaine et beaucoup plus au cours de certaines célébrations comme les vigiles pascales ! 

·         Première lecture : il s’agit en général d’un texte de l’Ancien Testament.

·         Chant du Psaume :  le chant du psaume est une sorte de poème biblique qui est

accompagné d’une antienne.

·         Deuxième lecture :  tirée du Nouveau Testament ( actes des Apôtres, épîtres ou encore Apocalypse.)

·         Acclamation de l’Evangile :  l’assemblée se lève pour acclamer l’Evangile, en général par le chant de l’Alléluia (sauf temps de Carême).

·         Proclamation de l’Evangile : tiré d’un des quatre évangiles ( selon saint Luc, Matthieu, Marc ou Jean), proclamé par le prêtre ou le diacre, il est suivi d’une acclamation

·         L’homélie ou sermon :  c’est le temps où le prêtre explicite, approfondi les textes entendus.

·         La profession de foi :  c’est le temps du Credo. Il existe aujourd’hui deux formules possibles. (trois en fait si on compte la profession de foi de type "baptismal" en questions/réponses)

·         La prière universelle :  elle est composée de 4 intentions : Eglises, Cité, hommes éprouvés, la communauté rassemblée.

 

Troisième partie : la liturgie de l’eucharistie.

 Cette fois-ci nos regards porteront davantage sur l’autel, table de l’eucharistie. C’est un moment très important qui va comprendre entre autres la consécration et la communion.

 

·         La procession des offrandes ou préparation des dons: on apporte le pain et le vin. Ce temps comprend une prière de bénédiction et un temps de purification pour le prêtre. Enfin, une prière sur les offrandes. On peut inclure la quête dans ce temps.

·         La prière eucharistique. Il existe plusieurs formules ( quatre principales) et comprend des « sous parties » :

                  -          Dialogue et préface. La préface varie en fonction du temps liturgique.

                  -          Le chant du Sanctus (saint est le Seigneur) qui conclue la Préface.

                  -          Une des quatre prières eucharistiques qui vont toutes comprendre : récit de l’institution et consécration, élévation, épiclèse, anamnèse, mémorial du mystère pascal et offrande du corps et du sang du Christ, prière d’intercession et prière pour les défunts, doxologie (acclamation).

·         La communion qui comprend aussi plusieurs sous-parties :

                 -          Prière du Notre Père.

                 -          Souhait de paix et parfois geste de paix.

                 -          Fraction du pain et chant de l’agneau de Dieu.

                 -          Invitation à venir à la table du Seigneur « Heureux les invités au repas du Seigneur » et procession de communion.

                 -          Silence et prière.

 

Quatrième partie : l’envoi.

 C’est au cours de cette partie que nous allons être envoyés en mission. La messe continue dans notre vie de tous les jours, nous devons porter du fruit ! On peut trouver aussi dans cette partie,  un temps pour les petites annonces de la paroisse.

·         Prière

·         Bénédiction

·         Envoi et procession

 

Voilà pour ces quatre parties, nous verrons au cours de prochains articles, le détail de chaque partie.

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 22:06

N.pngous découvrons et redécouvrons comme tous les premiers dimanches de Carême, l’évangile des tentations de Jésus. Cet évangile nous plonge au cœur de la question du combat spirituel dont les principaux protagonistes sont les démons et le Christ. Par notre baptême, nous participons à ce combat. Cela signifie que les tentations et les épreuves font parties de toute vie spirituelle. Si nous demandons à Dieu de ne pas nous « laissez succomber à la tentation », nous ne pouvons échapper à l’épreuve même de la tentation.  

 

Jésus se rend au désert « poussé par l’Esprit Saint ». Le désert est un lieu très important dans la Bible ; les premiers moines aimaient s’y rendre pour y vivre une vie érémitique ou cénobitique. Mais c’est aussi un lieu, selon les pères du désert,  propice aux tentations. Les pères notaient que la « marque du moine, c’est d’être tenté. » Pour cette raison, ils ont beaucoup réfléchi à ce qu’était la tentation et nous sont d’une aide précieuse même si nous vivons dans le monde. En effet, les tentations ne seront pas tout à fait du même ordre pour le laïc séculier et le moine régulier mais au fond il s’agit du même mécanisme et du même but : nous détourner de Dieu, douter ou nous révolter contre Dieu, enfin retourner à l’idolâtrie et au paganisme. La tentation pousse au péché. Bref, les tentations ne cessent jamais, elles sont là « jusqu’au dernier soupir » écrivait saint Antoine. Première leçon, ne pas nous décourager si les tentations reviennent toujours mais plutôt s’en servir pour se fortifier et se connaître. En effet, on peut repérer les tentations qui nous assaillent et ainsi discerner nos faiblesses et nos forces. Cela permet encore une fois de se regarder en vérité et en toute humilité.

 

Jésus est tenté alors qu’Il s’est mis à l’écart pour prier sous l’action de l’Esprit Saint. Cela signifie aussi que nous serons davantage tenté au moement où  nous nous approchons plus de Dieu, que nous posons une action qui nous rapproche de Dieu.  Cette progression de la tentation ne doit donc pas nous décourager mais nous inviter à persévérer sans oublier que l’action du démon est forcément limitée car il n’est que créature. Il n’a pas le pouvoir de lire dans les cœurs, de scruter les cœurs et les reins. Il donne un peu des coups au hasard, sème à tous vents. La première technique souvent face à la tentation est de ne pas réagir, de laisser passer la « mauvaise pensée » sans s’y complaire. Il faut combattre la pensée avant qu’elle ne devienne acte.

 

Jésus sera tenté de trois manières alors que nous nous sommes tentés de multiples façons. Pourquoi ? Lisons ce que nous dit saint Jean Cassien dont nous avons déjà parlé récemment : «  Il fallait que notre Seigneur, qui possédait parfaitement l’image et la ressemblance divine, fût tenté comme Adam l’avait été avant d’avoir été obscurci cette image, c’est-à-dire qu’il fut tenté de gourmandise, de vaine gloire et d’orgueil, mais non pas des autres vices auquel Adam fut exposé, lorsqu’il eut souillé par sa désobéissance la ressemblance divine qu’il avait reçue. Il fut tenté de gourmandise quand le fruit de l’arbre défendu lui fut présenté ; de vaine gloire, par cette parole : « vos yeux seront ouverts » ; et d’orgueil par cette autre : « Vous serez comme des dieux, sachant le bien et le mal. » Nous lisons dans l’Evangile que notre Seigneur fut tenté de ces trois manières par le démon : de gourmandise ; «  Dites que ces pierres deviennent des pains. » ; de vaine gloire : «  Si vous êtes Fils de Dieu, jetez-vous en bas. » ; d’orgueil : « le démon lui montrant tous les royaumes du monde et leur gloire, lui dit : Je vous donnerai toutes ces choses si vous vous prosternez et m’adorez. »

Nous avons déjà évoqué le fait que les vices s’enchaînent selon un mécanisme que les pères ont analysé. Jésus est tenté selon les trois vices dont dépendent les autres. Adam fut tenté par ces trois vices, il a succombé et tous les autres vices, fléaux, péchés ont découlé de ce premier mouvement. Le Christ est le second Adam ou le nouvel Adam. Il est tenté par les mêmes vices mais Lui, dans sa perfection, ne succombe pas. Ainsi, Il nous montre le chemin de la victoire sur la tentation et par conséquent sur le péché. Ecoutons toujours Cassien : «  Des deux Adam, le premier a été une cause de ruine et de mort ; le second, une cause de résurrection et de vie ; le premier a fait condamner le genre humain, le second l’a sauvé ; le premier avait été formé d’une terre vierge, le second est né de la Vierge Marie. »

Saint Ambroise dans le même esprit parle de « trois armes » qui blessent l’âme de l’homme. Pour lui, ce sont la gourmandise, la jactance et l’orgueil (ou ambition). Théophane lui voit dans la seconde tentation non la jactance mais la cupidité ou l’avarice qui rejoignent en fait la vaine gloire. Quoiqu’il arrive nous sommes bien au niveau de vices qui en engendrent d’autres.

«  Le démon l’attaqua d’abord par les tentations qui avaient fait tomber Adam ; il espérait, s’il y succombait, l’entraîner également aux autres vices ; mais il fut vaincu dans le premier combat, et ne put lui donner le mal qui vient de la gourmandise, comme de sa racine. (…) Lorsqu’il vit que notre Seigneur avait triomphé de la gourmandise, et qu’il ne pouvait le tenté par la volupté, il essaya l’avarice, qu’il savait aussi la source de tous les maux, et comme il fut vaincu de ce côté ; il n’osa plus le solliciter aux péchés qui découlent de ce principe, et il eut recours à la passion de l’orgueil, qu’il savait bien renverser les parfaits qui avait résisté aux autres vices : car lui-même Lucifer, avec bien d’autres anges, avait été précipité du ciel, sans avoir éprouvé d’autres passions. »

 

            Nous constatons que le Christ ne succombe pas. Il est de fait parfait en son humanité. Ce qui nous montre qu’un homme parfaitement équilibré ne succombe pas à la tentation. Le but de notre avancée spirituelle et humaine est donc une question d’équilibre. Un père comparaît le combat contre les vices à un funambule ! Il s’agit encor une fois d’apprendre à se connaître et de combler ses failles, de poser des actes vertueux qui sont actes de « juste mesure ». Dans nos directives de Carême, un peu d’équilibrisme, de la prière et du jeûne ; oui mais en fonction de nos forces, de son caractère, de ce qu’on est en vérité : éviter le pas assez ou le trop c’est trop… Les passions, l’imagination, les souvenirs ne sont pas choses mauvaises en soi mais si nous  ne les maîtrisons pas, elles sont sources de tentations et de péchés. Il faut se méfier des excès, le diable travaille dans l’excès.

            Certains pères aiment distinguer la tentation de l’épreuve. Il faut donc être prudent car selon les auteurs les termes seront synonymes ou non ! Saint Grégoire le Grand dans ses Moralia indique l’ « épreuve fatigue sans faire tomber. » Elle ne pousse pas directement au péché même si dans la durée ou selon la force elle peut faire « tomber » l’homme. La figure biblique est une nouvelle fois celle de Job. Notez que si Job connaît l’épreuve, la tentation va se surajouter en quelque sorte. C’est en effet son épouse qui l’invite à se révolter contre Dieu.

Nous connaissons toutes sortes d’épreuves : physiques, morales, professionnelles, psychiques, épreuve de la mort et enfin épreuves spirituelles. La Bible en parle à de nombreuses reprises. Vous pouvez lire à ce sujet les épîtres : la deuxième aux corinthiens par exemple ou celle aux romains. Je vous cite ici, celle de Jacques : «  Mes frères, quand vous butez à toute sorte d’épreuves, pensez que c’est une grande joie. Car l’épreuve vérifie la qualité de votre foi, produit en vous la persévérance et la persévérance doit vous amener à une conduite parfaite, ainsi vous serez vraiment parfaits, il ne vous manquera rien. » (Jc 1, 2-3). Ici, l’épreuve est donc bénéfique, elle a valeur de purification dans la progression spirituelle, sur le chemin de la perfection qui nous mène à Dieu.  Au cœur de l’épreuve c’est la question de la foi  (confiance)  et de la fidélité (persévérance). Cela se vérifie au niveau spirituel dans notre relation à Dieu mais bien évidement dans nos relations humaines (professionnelles, amicales, conjugales…). Il nous faut, au cœur de l’épreuve, continuer à avancer, continuer à poser des actes vertueux. L’exercice des vertus permet à l’homme d’entrer plus avant dans la profondeur du mystère divin. Dans le doute, l’aridité, la nuit obscure, les états de désolations si bien décrits par les maîtres spirituels du Carmel, nous devons continuer à poser des actes de foi et d’humilité.

            Avant de terminer sur cette question ( en ayant bien conscience de ne pas avoir tout traité), ajoutons que le combat que nous menons est forcément proportionnel à nos forces.  Si nous sommes tentés, ce n’est pas parce que nous sommes faibles mais parce que Dieu autorise ici la tentation car Il sait que nous avons les moyens, les forces de la combattre. Si le combat n’était pas proportionnel, nous ne serions plus libres. Or, la liberté humaine joue un rôle fondamentale au sein de ce combat. L’homme doit prendre position. Lisons saint Paul en 1 Co 10, 13 : «  Quand vous avez été mis à l’épreuve, ce ne fut jamais au-delà des forces humaines. Et Dieu est fidèle : il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de ce qui est possible pour vous. Mais avec l’épreuve il vous donnera le moyen d’en sortir et la possibilité de la supporter. ».  A nous donc de discerner les signes, les moyens que Dieu nous envoie pour combattre la tentation. Dieu ne nous envoie pas l’épreuve mais l’épreuve n’arrive pas sans l’ « autorisation » de Dieu.

Il nous faut donc retrousser nos manches, prendre part à ce combat spirituel tout en gardant confiance. N’oublions pas qu’au final, c’est le Christ qui est victorieux. Nos simples forces même si elles sont nécessaires ne sont pas suffisantes ; il nous faut la grâce de Dieu.

C’est pour cela que les armes les plus efficaces seront la prière et la Parole de Dieu.

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 14:53

N.pngous avons pu évoquer dans notre dernier article de catéchisme, le lieu de culte, l'église. Aujourd'hui nous allons nous pencher sur le " pourquoi" du dimanche.

Au tout début de la Bible, dans le texte de la Genèse, au chapitre 1, il est écrit que Dieu créa le monde en 6 jours et qu'Il se reposa le 7ème soit le samedi car la semaine débute le dimanche.

 

Les juifs ont ainsi choisi comme jour consacré à Dieu, le jour du repos, le samedi que l’on appelle aussi chabbat ( sabbat). En réalité, le chabbat commence le vendredi soir au moment où le soleil se couche. Les fidèles se rendent à la synagogue.

Les musulmans quant à eux ont choisi, le jour de la création de l’homme soit le 6ème jour, le vendredi. C’est aussi un vendredi que Mohammed a reçu le Coran.

 

Pourquoi les chrétiens  ont-ils préféré le dimanche ? Cela en effet aurait pu être le samedi comme les juifs ou mieux encore le jeudi, jour de l’institution de l’eucharistie quand on sait que la messe est au cœur du jour du Seigneur.

Le dimanche est avant tout le jour de la résurrection.  Le huitième jour, celui où Jésus ressuscité apparaît aux saintes femmes puis aux apôtres. Dans l’antiquité greco-latine, le dimanche était appelé jour du soleil. Nous avons gardé ce sens en anglais (sunday) et en allemand (sontag). Pour nous chrétiens, le véritable soleil est Jésus, le Christ qui se lève hors du tombeau, ayant vaincu toutes les ténèbres et particulièrement celles du péché et de la mort. Je vous rappelle que l’église- c’est-à-dire le chœur là où l’on trouve l’autel-  est orientée à l’est. Le dimanche, Jésus apparaît, se manifeste dans la lumière, dans la gloire de sa résurrection.

 

Les chrétiens ont choisi dès les premiers temps de l’Eglise de se réunir pour prier et célébrer Dieu le dimanche. Nous avons une mention dans les Actes des Apôtres,  récit des premières communautés chrétiennes à partir de l’Ascension en Ac 20, 7 : «  Le premier jour de la semaine, comme nous étions rassemblés pour rompre le pain… ». En sachant que selon la pratique juive, le jour commençait la veille au soir, toujours au moment du coucher du soleil.

Nous avons aussi à ce sujet, un texte de Justin (début du II ème siècle) : «  Le jour appelé jour du soleil, tous, qu'ils habitent la ville ou la campagne, ont leur réunion dans un même lieu et on lit les mémoires des Apôtres et les écrits des prophètes aussi longtemps qu'il est possible. Quand le lecteur a fini, celui qui préside fait un discours pour nous avertir et pour nous exhorter à mettre en pratique ces beaux enseignements. Ensuite nous nous levons tous et nous faisons ensemble des prières. Puis, lorsque nous avons fini de prier, ainsi que je l'ai déjà dit, on apporte le pain avec le vin et l'eau. Celui qui préside fait monter au ciel des prières et des actions de grâce, autant qu'il en est capable, et le peuple acclame en disant: Amen. Puis on distribue et on partage à chacun les dons sur lesquels a été prononcée l'action de grâce; ces dons sont envoyés aux absents par le ministère des diacres.
 Les fidèles, qui sont dans l'aisance et qui veulent donner, donnent librement, chacun ce qu'il veut; ce qu'on recueille est remis à celui qui préside et c'est lui qui vient en aide aux orphelins et aux veuves, à ceux qui sont dans le besoin par suite de maladie ou pour toute autre cause, aux prisonniers, aux voyageurs, aux étrangers; bref, il vient en aide à tous les malheureux.
 C'est le jour du soleil que nous faisons tous notre réunion, d'abord parce que c'est le premier jour, celui où Dieu, à partir des ténèbres et de la matière, créa le monde; et c'est parce que ce jour-là est encore celui où Jésus Christ, notre Sauveur, ressuscita d'entre les morts. La veille du jour de Saturne (du samedi), on l'avait crucifié, et le surlendemain, c'est-à-dire le jour du soleil, s'étant montré à ses Apôtres et à ses disciples, il leur enseigna ce que nous avons exposé. Le monde s'ouvre à la vie, l’homme reçoit l'Esprit. »

Nous avons dans cette première Apologie une explication très synthétique de ce qui se passait pour les premières communautés chrétiennes. Nous retrouvons tous les éléments importants de la messe : lecture de la Parole de Dieu, homélie par le prêtre, prières, offertoire, communion, dimension du partage à travers la quête qui ensuite redistribuée aux pauvres.

 

Enfin, c’est l’empereur Constantin qui en 321 proclame que le dimanche sera le jour de repos officiel du monde romain. Dans nos pays occidentaux, c’est toujours le cas !

Notez que liturgiquement, il existe des messes anticipées, c’est-à-dire que vous pouvez aller à la messe avec les textes et les prières du dimanche dès le samedi à partir de 15h00 environ. Avant cette heure, vous aurez la messe du samedi.

 

La question à se poser ? Respectons-nous bien le jour du Seigneur en nous rendant à l’église pour la célébration eucharistique le dimanche ? Si non, quelles excuses aimons-nous nous donner ? En sachant, qu’on « ne rattrape pas » une messe de dimanche en y allant la semaine !

Quelle place réservons-nous à Dieu pour ce jour particulier ? Peut-être que ce temps de Carême pourrait être pour nous le temps de redécouvrir le jour du Seigneur en faisant de ce jour, "un jour pas comme les autres" : la messe, plus de prière, du silence ( non à la télévision ou à internet ce jour-là, pas de shopping…), des temps en famille, un temps de repos ( les devoirs sont faits le samedi et non le dimanche), un temps pour rendre service ou visite… etc. A chacun de voir !

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 14:32

J.pnge ne commenterai guère pour ne pas dire pas ce court texte extrait de la catéchèse de Benoît XVI pour l'entrée en Carême 2013. Je livre à votre méditation cet extrait:

 

"Chers frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui le Carême, quarante jours de préparation à Pâques. Le nombre quarante revient plusieurs fois dans la Bible.

Dans cette catéchèse, je voudrais m’arrêter sur les quarante jours que Jésus a passés au désert, tenté par le démon.

Ses tentations invitent chacun de nous à répondre à cette demande fondamentale : qu’est-ce qui compte vraiment dans notre vie ? Sans une réponse à la faim de vérité et de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver. Ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité et de l’amour. Dieu est le Seigneur de toute chose. Il ne peut pas être instrumentalisé, utilisé pour nos propres intérêts, autrement nous nous substituons à lui. La société actuelle soumet le chrétien à plusieurs épreuves qui touchent sa vie personnelle et sociale. La tentation est toujours présente ; le sacré s’éclipse.

Toutefois, la grâce de Dieu continue d’opérer des merveilles dans la vie de beaucoup de personnes qui se convertissent ou qui reviennent à Dieu. Se convertir, c’est faire de telle sorte que la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent chaque jour la chose la plus importante pour nous."

SaintJeanBaptiste.png

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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 15:44

N.pngous avons pu découvrir les différents vêtements liturgiques, intéressons-nous aujourd’hui à l’église. Il s’agit du bâtiment, du lieu de culte où se réunissent les chrétiens pour célébrer ensemble. Il ne faut pas confondre ce terme avec l’Eglise qui désigne l’ensemble des baptisés, qui est corps  mystique.

 

La plupart de nos églises sont bâties sur le modèle d’une croix latine. La croix, « scandale pour les juifs, folie pour les grecs » est le signe chrétien par excellence. Il est déjà prière puisqu’il est affirmation que le Dieu unique est Trinité ( Père, Fils et Saint Esprit) et que c’est par le sacrifice de Jésus sur la croix et Sa résurrection que nous sommes sauvés, conduits vers le Père. Trois parties principales dans l’église : le chœur, la nef et le transept (c’est le bras de la croix).

 

Les églises sont orientées vers l’est, c’est-à-dire que le chœur est à l’est alors que la porte principale se situe à l’ouest. Lorsque nous entrons, nous nous situons dans les ténèbres, dans le monde et nous avançons vers le Christ qui est lumière, soleil levant… La très célèbre basilique de Vézelay nous le fait découvrir tout spécialement le jour du solstice d’été où le soleil traversant les vitraux dessine des « pas » de lumière sur le sol de la nef.

 

Sans entrer dans une explication symbolique très poussée, il faut avoir en tête que le 4 et donc le carré/rectangle représente la terre. Le cercle, le ciel d’où l’auréole arrondie au-dessus de la tête de nos saints pour spécifier qu’ils sont à présents  au ciel, en présence de Dieu. Ainsi, le chœur qui est le sanctuaire à proprement parlé prend souvent une forme arrondie alors que la nef où se situe les fidèles à une forme rectangulaire. Le mot nef vient du latin « navus » c’est-à-dire un « navire ». Cela symbolise entre autres notre pèlerinage sur la terre, toute l’Eglise embarquée sur le même bateau mené par le Christ.

 

Entrons dans l’église. Que trouvons-nous immédiatement ? Un bénitier qui contient comme son nom l’indique de l’eau bénite. Le fidèle en entrant se signe avec cette eau qui lui rappelle son baptême.  

En général, au fond à gauche, vous pouvez trouver le baptistère qui sert aux baptêmes. Il prend en général une forme arrondie (comme une grande cuve) ou une forme octogonale puisque le chiffre 8 est le chiffre de la résurrection. Au baptême, la personne « naît d’en haut » comme le dit Jésus à Nicodème. Le prêtre verse trois fois de l’eau sur la tête du catéchumène et celui-ci entre alors dans l’Eglise. Il est lavé du péché originel, reçoit l’Esprit Saint et devient fils ou fille de Dieu (avant nous ne sommes qu’enfant de Dieu…)

 

La nef contient bancs ou chaises pour la prière. Les murs de cette dernière ainsi que des bas-côtés peuvent être décorés de fresques, tableaux ou statues de saints. Les plus courantes sont des statues du XIX comme celle de la Vierge Marie, St Joseph, Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, de St Antoine de Padoue, le saint curé d’Ars… Dans les églises plus anciennes, vous trouverez une chaire dans la nef d’où le prêtre disait l’homélie maintenant grâce aux micros, il peut rester à l’ambon. Souvent aussi, un confessionnal utilisé pour la célébration du sacrement de pénitence ou de réconciliation (confession). Aujourd’hui, les confessionnaux sont souvent remplacés par des petites pièces isolées faites de parois de verre.

 

Nous parvenons au chœur. Le fidèle s’incline devant l’autel qui représente le Christ. Si le tabernacle est présent dans le chœur, on préfèrera la génuflexion (le genou droit à terre) qui est un geste qui nous vient de la chevalerie médiévale.

Que trouvons-nous dans le chœur ? L’ambon qui est la table de la Parole. C’est une sorte de pupitre mais qui est réservé à la lecture des textes saints, de l’homélie et de la Prière Universelle. Bref, on ne dirige pas les chants, on ne lit pas les annonces paroissiales à l’ambon. Au centre, se trouve l’autel qui contient une pierre d’autel marquée de 5 petites croix qui rappellent les 5 plaies du Christ. Il est toujours couvert d’une nappe blanche. Vous trouverez sur l’autel, des cierges et une croix qui est tournée vers le prêtre lors de la messe. Normalement, on ne place pas de fleurs ou d’autres décorations sur l’autel.

Dans le chœur ou dans une chapelle latérale appelée alors chapelle du saint sacrement, on trouve le tabernacle.  Ce mot renvoie à la tente sous laquelle les hébreux déposaient l’arche d’alliance. C’est le lieu de la présence de Dieu.  Il a souvent la forme d’un petit coffre. Fermé à clé, il contient le ciboire avec les hosties consacrées c’est-à-dire le corps du Christ. Pour manifester la présence de Dieu, une lampe rouge est allumée constamment à côté. Elle rappelle la lumière perpétuelle du Temple de Jérusalem qui se trouvait dans le saint, devant le saint des saints.

 

Voici pour notre première visite peu approfondie d’une église… SaintJeanBaptiste.png

 

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 16:48

H.pngier, nous avons distinguer les couleurs liturgiques, nous allons nous intéresser aujourd'hui aux vêtements liturgiques du prêtre.

 

Le prêtre revêt tout d'abord l'amict (certains prêtres l'omettent). C'est une pièce rectangulaire blanche que le prêtre passe autour du cou. Aujourd'hui, elle peut être remplacée par une capuche sur l'aube.

 

Ensuite on ajoute l'aube. Elle est toujours de couleur blanche (aube venant du latin alba qui signigie "blanc"). C'est le vêtement blanc du baptême, de la résurrection, de la vie nouvelle en Christ. En France, où nous avons une "profession de foi", les adolescents revêtent l'aube car ce jour là ils renouvellent les promesses de leur baptême.

 Le prêtre y ajoute un cordon. C'est une sorte de ceinture torsadée en coton blanc. C'est tout d'abord pratique, il retient les plis de l'aube. Il rappelle qu'au cours de l'Exode, Dieu a invité à se "ceindre les reins" avant le départ... C'est le grand pélerinage qui nous conduit à la vie éternelle. Certaines aubes ne se prêtent pas au cordon.

 

Le prête revêt alors l'étole.  Qui elle prend la couleur liturgique du temps. Elle est le propre de ceux qui ont reçu l'ordination ( sacrement de l'ordre).  Que ce soit l'ordination diaconale ou sacerdotale. C'est une  longue étoffe a deux pans égaux. Le diacre la porte en bandoulière alors que l'évêque  ou le prêtre la passe autour du cou.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfin la chasuble. Par un grand mystère, beaucoup de prêtres ne la porte pas, c'est une erreur! Ils la reçoivent le jour de leur ordination. S'il s'agit d'une concélébration alors seul celui qui préside peut la porter. C'est un vaste vêtement qui revêt entièrement le prêtre. Elle change de couleur selon le temps liturgique. Revêtu de la chasuble, le prêtre « endosse » le Christ, en la personne de qui il agit.

 

Le diacre porte non une chasuble mais une dalmatique. Les évêques peuvent la porter au-dessous de la chasuble dans les offices pontificaux : cette coutume souligne que l’évêque est le diacre véritable  c’est-à-dire le signe sacramentel du Christ-Serviteur.

 

 

 

 

Le prêtre en certaines circonstances pourra porter à la place de la chasuble, la chape.  C'est aussi un ample vêtement qu'il fixe au niveau des épaules à l'aide d'un fermoir.

 

 

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