Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 21:21
onne et sainte nouvelle année liturgique à tous!
Nous cheminerons cette année avec Saint Luc.
De belles initiatives voient le jour pour redécouvrir la Parole de Dieu.
Je pense à l'atelier biblique en ligne des fraternités monastiques de Jérusalem ou encore à celle de certains diocèses ( comme Nancy)  qui ont distribué l'évangile de Luc à méditer en famille, entre amis et avec des personnes connaissants moins la Bible.
Prenons vraiment le temps de méditer et de vivre de la Parole. Nous ne sommes pas une religion du Livre mais bel et bien une religion de la Parole et du dialogue. Dieu nous parle personnellement aujourd"hui à travers les textes bibliques. On peut prendre la résolution de lire un chapitre de cet évangile par semaine. Ce n'est pas "énorme" et c'est une expérience très enrichissante.

Notre bon pape Benoît XVI a eu une réponse très belle à de jeunes romains sur la question de la Parole de Dieu: "

Je réponds en soulignant d'abord un premier point:  il faut avant tout dire qu'il faut lire l'Ecriture Sainte non pas comme un quelconque livre d'histoire, comme nous lisons, par exemple, Homère, Ovide, Horace; il faut la lire réellement comme la Parole de Dieu, c'est-à-dire en instaurant un dialogue avec Dieu. Il faut avant tout prier, prier avec le Seigneur:  "Ouvre-moi la porte". C'est ce que dit souvent saint Augustin dans ses homélies:  "J'ai frappé à la porte de la Parole pour trouver finalement ce que le Seigneur veut me dire". Cela me semble un point très important. On ne lit pas l'Ecriture dans un climat académique, mais en priant et en disant au Seigneur:  "Aide-moi à comprendre ta Parole, ce que tu veux me dire dans cette page".

Un second point est:  l'Ecriture Sainte introduit à la communion avec la famille de Dieu. On ne peut donc pas lire seul l'Ecriture Sainte. Certes, il est toujours important de lire la Bible de façon très personnelle, dans un dialogue personnel avec Dieu, mais dans le même temps, il est important de la lire en compagnie des personnes avec lesquelles on marche. Se laisser aider par les grands maîtres de la "Lectio divina". Nous avons, par exemple, tant de beaux livres du Cardinal Martini, un véritable Maître de la "Lectio divina", qui aide à entrer dans le vif de l'Ecriture Sainte. Lui qui connaît bien toutes les circonstances historiques, tous les éléments caractéristiques du passé, cherche toutefois toujours à ouvrir également la porte pour faire voir que des paroles appartenant apparemment au passé sont également des paroles du présent. Ces maîtres nous aident à mieux comprendre et également à connaître la façon dont il faut lire l'Ecriture Sainte. Il est ensuite généralement opportun de la lire en compagnie des amis qui sont en chemin avec moi et qui cherchent, avec moi, comment vivre avec le Christ, quelle vie nous vient de la Parole de Dieu.

Troisième point:  s'il est important de lire l'Ecriture Sainte aidés par les maîtres, accompagnés par les amis, les compagnons de route, il est important en particulier de la lire en compagnie du Peuple de Dieu en pèlerinage, c'est-à-dire dans l'Eglise. (...) En écoutant Dieu, on apprend à écouter la Parole de Dieu et puis également à l'interpréter. Et ainsi, la Parole de Dieu devient présente, car les personnes meurent, mais le sujet vital, le Peuple de Dieu, est toujours vivant, et est identique au cours des millénaires:  c'est toujours le même sujet vivant, dans lequel vit la Parole." (Vous pouvez trouver l'intégralité de la rencontre sur le site du saint siège- le vatican)


Aujourd'hui commençait donc l'année liturgique avec le premier dimanche de l'Avent. Un temps d'attente remplie d'espérance, de foi et de joie. On attend en effet l'avènement de notre sauveur: le Christ!
L'exemple de Jean-Baptiste nous est donné. Son appel est pressant: " Restez en éveil et priez!"


Partager cet article
Repost0
27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 20:04

renons le temps d'un petite pause...
Je vous propose un petit florilège d'apophtègmes de pères ("abba") du désert  à méditer.








Quelqu'un demanda à abba Antoine: " Que dois-je garder pour plaire à Dieu?" L'ancien répondit: " Garde ce que je te commande: Où que tu ailles, aie toujours Dieu devant les yeux; quoi que tu fasses, aie témoignage des saintes Ecritures; et en quelque lieu que tu te tiennes, n'en bouge pas facilement. Garde ces trois choses et tu es sauvé."


Un frère demanda à abba Poemen: " Est-il mieux de parler ou de sa taire?" L'ancien répondit: " Qui parle pour Dieu, fait bien, et qui se tait pour Dieu, de même."


Abba Jacques a dit: Il n'y a pas besoin de paroles seules. Il y a en effet beaucoup de paroles chez les hommes à notre époque. Mais on a besoin de pratique, car c'est là ce qui est recherché, et les paroles qui  ne produisent pas de fruit.


Quelques-uns demandèrent à abba Macaire: "Comment devons-nous prier?" L'ancien leur dit: " Point n'est besoin de rabâcher; il n'y a qu'à étendre les mains et dire: " Seigneur comme tu veux et comme tu sais."

Abba Jean Colobos disait: Il est impossible de construire la maison de haut en bas, mais il faut partir du fondement pour aller jusqu'au faîte." On lui dit: " Que veut-dire cette parole?" Il répondit: " Le fondement, c'est le prochain à gagner, et il doit être premier, car c'est à lui que sont suspendus tous les commandements du Christ."

Vous pouvez trouver ces apophtègmes dans un petit ouvrage édité par l'abbaye de Solesmes " Abba, dis-moi une parole!"

 

Pour ceux qui se demanderaient ce qu'est un apophtègme... C'est une petite histoire quasi annecdotique, une sentence, une parole d'un moine ou encore un précepte. Les apophtègmes nous viennent des Pères du désert c'est-à-dire des moines égyptiens (Macaire, Antoine, Athanase...) Les paroles, historiettes de ces premières et florissantes années du monachisme ont été notées et regroupées en collection. A l'oral, on les connaissait en copte mais ils ont été mis à l'écrit en grec vers le IV et V siècle.  Vous pouvez par exemple les trouver dans la collection " Sources chrétiennes". Ce sont donc en général des paroles de pères "abba" ( nominatifs ou anonymes) mais aussi de mères "amma".
Ces apophtègmes sont faits pour la méditation. Une parole peut suffire à votre méditation pour plusieurs jours. Elles ont nourri le christianisme des premiers siècles et le monachisme médiéval, il serait heureux de le redécouvrir aujourd'hui. Vous serez stupéfaits par la pertinence et l'actualité de ces écrits. Les pères avaient une grande connaissance de la psychologie humaine, je pense en particulier à Evagre le Pontique. A lire et à relire...

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 19:54

 


réateur ineffable,






Vous êtes la vraie source de la lumière et de la Sagesse.
Daignez répandre votre clarté sur l'obscurité de mon intelligence.
Chassez de moi les ténèbres du péché et de l'ignorance.

Donnez moi:
la pénétration pour comprendre,
la mémoire pour retenir,
la méthode et la facilité pour apprendre,
la lucidité pour interpréter,
une grâce abondante pour m'exprimer.

Aidez le commencement de mon travail,
dirigez-le en progrès,
couronnez-en la fin.

Par le Christ Notre Seigneur.
Amen.

Saint Thomas d'Aquin.

Une petite prière avant de se mettre au travail.... A accrocher au-dessus de votre bureau, à glisser dans votre ordinateur portable.










Partager cet article
Repost0
25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 14:35

ugues et Richard de Saint Victor sont des théologiens et philosophes du courant que l'on nomme les Victorins. Comme tous les grands théologiens de cette époque, ils joignent foi et raison pour témoigner de l'Evangile.

Les Victorins tirent leur nom de la très célèbre abbaye de St Victor, école de théologie fondée au XII ème siècle où "fut inaugurée une école pour la formation des moines, ouverte également aux étudiants extérieurs, où fut réalisée une heureuse synthèse entre les deux manières de faire de la théologie, dont j'ai déjà parlé dans les précédentes catéchèses:  à savoir la théologie monastique, orientée davantage à la contemplation des mystères de la foi dans l'Ecriture, et la théologie scolastique, qui utilisait la raison pour tenter de scruter ces mystères avec des méthodes innovantes, de créer un système théologique."

Hugues de Saint Victor, l'amour des Ecritures et l'approche de la Bible selon quatre dimensions:
"La science dont s'occupent les philosophes et les théologiens dit Victorins est en particulier la théologie, qui exige avant tout l'étude pleine d'amour des Ecritures Saintes. Pour connaître Dieu, en effet, on ne peut que partir de ce que Dieu lui-même a voulu révéler de lui-même à travers les Ecritures. En ce sens, Hugues de Saint-Victor est un représentant typique de la théologie monastique, entièrement fondée sur l'exégèse biblique. Pour interpréter les Ecritures, il propose l'articulation traditionnelle patristique et médiévale, à savoir le sens historique et littéral, tout d'abord, puis les sens allégorique et anagogique, et enfin, le sens moral. Il s'agit des quatre dimensions du sens de l'Ecriture, qu'aujourd'hui encore, l'on redécouvre à nouveau, par lesquelles on voit que dans le texte et dans la narration offerte se cache une indication plus profonde:  le fil de la foi, qui nous conduit vers le haut et nous guide sur cette terre, en nous enseignant comment vivre"

La place de Dieu dans l'histoire et le sens de la destinée humaine.
"Au contraire, dans l'histoire humaine oeuvre l'Esprit Saint, qui suscite un dialogue merveilleux des hommes avec Dieu, leur ami. Cette vision théologique de l'histoire met en évidence l'intervention surprenante et salvifique de Dieu, qui entre réellement et agit dans l'histoire, prend presque part à notre histoire, mais en sauvegardant et en respectant toujours la liberté et la responsabilité de l'homme."

Richard de St Victor:
"La contemplation est donc le point d'arrivée, le résultat d'un chemin difficile, qui comporte le dialogue entre la foi et la raison, c'est-à-dire - encore une fois - un discours théologique. La théologie part des vérités qui sont l'objet de la foi, mais elle cherche à en approfondir la connaissance avec l'usage de la raison, en s'appropriant du don de la foi. Cette application du raisonnement à la compréhension de la foi est pratiquée de manière convaincante dans le chef-d'oeuvre de Richard, l'un des grands livres de l'histoire, le De Trinitate (La Trinité). "

Le pape conclue ainsi sa catéchèse: "Chers amis, des auteurs comme Hugues et Richard de Saint-Victor élèvent notre âme à la contemplation des réalités divines. Dans le même temps, l'immense joie que nous procurent la pensée, l'admiration et la louange de la Très Sainte Trinité, fonde et soutient l'engagement concret à nous inspirer de ce modèle parfait de communion dans l'amour pour construire nos relations humaines de chaque jour. La Trinité est vraiment communion parfaite! Comme le monde changerait si dans les familles, dans les paroisses et dans chaque autre communauté, les relations étaient vécues en suivant toujours l'exemple des trois Personnes divines, en qui chacune vit non seulement avec l'autre, mais pour l'autre et dans l'autre! "

Vous pouvez retrouver l'intégrale de la catéchèse de Benoît XVI sur le site du Vatican.

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 20:37

emain nous fêterons la sainte Catherine et les catherinettes.

De qui s'agit-il exactement? Il faut dire que nombeuses sont les catherine à être saintes. Il s'agit ici de Ste Catherine d'Alexandrie ( et non de Catherine Labouré comme on peut le voir dans certains calendriers... Celle-ci sera fêtée dans quelques jours: le 28 novembre et un peu le 27 puisque c'est la fête de la médaille miraculeuse...)


Alors qui était cette fameuse sainte Catherine d'Alexandrie?  C'est une grande martyre du IVeme siècle très connue et extrêmement vénérée pendant des siècles. Vous serez étonnés en vous promenant dans la campagne française du nombre de statues de cette jeune vierge. On raconte que c'était la plus jolie et la plus savante jeune fille de l'empire romain. Celle-ci chrétienne avait décidé de s'unir mystiquement au Christ, la Sagesse éternelle (elle reçut du reste un anneau directement de Lui). Elle écarta aussi par sa sagesse les philosophie païennes qui tentaient de réfuter le christiannisme. Elle est le symbole de l'union entre religion et philosophie. En effet, convoqué par Maximus, elle aurait tenue tête, à l'âge de 18 ans, à 50 philosophes qu'elle aurait même réussi à convertir grâce à son argumentation. Ils finiront brûlés...
La légende se mêle vite à la réalité...et il est difficile de connaître avec exactitude sa vie. L'empereur décide de l'épouser, elle refuse... Catherine en profite pour convertir la femme de l'empereur, le chef de la garde. Elle aurait été condamnée à être déchiquetée par une roue cloutée mais libérée miraculeusement on l'aurait finalement décapitée( d'où la représentation avec un glaive...)...Plus tard son corps transporté par des anges sera retrouvé sur le Mont Sinaï et reposerait dans le monastère du même nom.

Vous avez peut être chanté autour d'un feu de camp, sa chanson:
" Catherine était chrétienne... bidiboumboumtralalapouetpouet...
  Catherine était chrétienne,
  Son père ne l'était pas, ah!ah!
  Son père ne l'était pas."
Catherine meurt à la fin de la chanson transportée par les anges alors que son père qui l'a tuée est pourchassé par un démon... Il y a une justice!

Sainte Catherine, en plus d'aider les jardiniers ( à la sainte catherine, tout bois prend racine), est la patronne des jeunes filles  à marier. Les demoiselles âgées de 25 ans et célibataires se rendaient le jour de sa fête à l'église et "coiffaient" la statue (c'était leur privilège...)  Ainsi, les jeunes gens de la région savaient qu'ils pouvaient commencer à battre la prétentaine voire se lancer dans une déclaration enflammée.
Les plus desespérées pouvaient aussi prier la sainte ainsi: " Sainte Catherine, aidez-moi. Ne me laissez pas mourir célibataire. Un mari, Sainte Catherine, un bon, sainte catherine, mais un que plutôt pas du tout."
Prière qui nous laisse perplexe...

Les célibataires ne vont plus renouveller la coiffe de la statue de Ste Catherine en revanche, il est de tradition de leur offrir l'année de leur 25 ans, un beau chapeau ( jaune pour le célibat et vert pour l'espérance) décoré selon la personnalité, la vie de la jeune fille...


Partager cet article
Repost0
23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 20:02
 

a théologie morale à la différence par exemple de la théologie dogmatique qui s’intéresse aux croyances chrétiennes porte sur les ACTES. Elle traite des problèmes fondamentaux posés par l’AGIR HUMAIN afin que cet agir soit qualifié de BON ou de MAUVAIS.




On distingue la théologie morale fondamentale de la théologie morale spécifique ou spéciale ( morale sociale, morale sexuelle, morale économique, morale familiale…)

Nous n’avons pas en réalité l’habitude de pratiquer de la morale fondamentale car nous sommes toujours confrontés dans notre vie quotidienne à des questions morales particulières (devoirs, respect de la vie humaine, respect du travail, relation et valeur d’autrui, ….)C’est un risque que de s’engager dans des débats, des questions de morale particulière et souvent de s’enfermer dans des débats stériles sans avoir dans un premier temps saisis les enjeux de telle ou telle question grâce à la morale fondamentale. La morale fondamentale permet de comprendre ce qu’impliquent nos actes personnels, quelles sont les conséquences sur notre vision du monde, de l’homme, de Dieu, de notre relation à Dieu, de notre relation à autrui. Quand je pose un acte, je dis quelque chose en effet de l'homme, de Dieu, d'autrui, du monde...

Traditionnellement, on attribue quatre sources à la théologie morale:

  • L'Ecriture.

  • La Tradition ( magistère, textes conciliaires, Père et docteurs de l'Eglise.)

  • La Raison

  • L'Expérience.

Vient s'ajouter aujourd'hui l'apport des sciences humaines: psychologie, psychanalyse, sociologie, sciences sociales., philo...

 

On trouve en général comme en philosophie morale, trois modèles : 

  • Le modèle téléologique : on détermine la fin dernière ( bonheur, Dieu, Royaume de Dieu…) et on juge les choses, les actes par rapport à cette fin dernière que l’on distingue des fins proches et des moyens.

  • Le modèle déontologique : la vie morale est conçue comme un ensemble de devoirs, d’obligations qui seront en théologie en référence essentiellement au Décalogue ( 10 commandements).

  • Le modèle relationnel : l’individu est comprise comme responsable devant Dieu, devant son prochain, devant soi-même ( conscience), devant le monde et son environnement.

Aucun de ces modèles n’est fixe et souvent les théologiens actuels comme nous l’avons relevé précédemment compose avec les trois.

La théologie morale, c’est la recherche des actes qui favorisent l’accomplissement humain. Accomplissement qui s’appuie sur une anthropologie chrétienne où l’homme est compris comme créé à l’image et à la ressemblance divine et appelé (vocation intégrale de l’homme  pour reprendre l'expression de vatican II) à participer à la vie divine. La morale vise l’homme compris dans sa globalité ( d’où l’intérêt pour les différentes sciences humains qui lui permettent de découvrit l’homme sous ces différentes facettes). Pour le chrétien, être moral, cela reviendra à faire la volonté de Dieu . Comment alors discerner cette volonté ?



Est-ce que la volonté de Dieu ne se résumerait qu'à obéir à ses commandements? Il est vrai que lorsque l'on parle "Eglise", lorsque l'on parle « morale chrétienne », on imagine un tas de vieux bigots et grenouilles de bénitier aigris prompts aux jugements multiples et variés...

La morale chrétienne est nous le verrons un chemin de bonheur, une morale de la vertu ( on devra redéfinir ce qu'est la vertu, je vous l'accorde), une morale du bonheur et du désir.Bref, de quoi se réjouir plutôt que de se morfondre voire de se flageller ( autre image d'Epinal!).

Quelles sont les questions fondamentales de la morale?:
Comment faut-il agir pour être fidèle aux exigences de Dieu et à la dignité de la personne humaine? A quelle échelle de valeurs pouvons-nous nous référer? A quelles autorités se fier? Existe t-il encore un bien et un mal? Comment les distinguer? En réalité, tout homme se pose au moins une fois dans sa vie cette question: quel est le sens de mon existence?

Cette question peut surgir au moment d'un échec, d'une prise de décision importante, d'un deuil, d'une déception, d'une maladie. La question du sens surgit au moment où notre existence est traversée par l'épreuve et le malheur. Quel est le sens de cette existence qui nous donne tant de souffrances? C'est une question cruciale car elle est universelle, c'est une question cruciale pour les chrétiens car elle a conduit beaucoup d'hommes à l'athéisme, ou à concevoir la vie comme « absurde »! Si Dieu existe, comment peut-il permettre tout cela? Si Dieu est bon et qu'il nous aime, comment expliquer le mal?! On peut avancer l'argument de la liberté, de l'homme pécheur responsable du mal mais cela n'explique pas le mal ( attention, en morale, la mal ontique n'est pas un "mal moral". Par exemple, dans le cas d'un homme atteint d'un cancer, le mal ontique est le cancer, la maladie. La morale s'occupera elle de la question de l'accompagnement du malade, de la question de l'expérimentation médicamenteuse, de la liberté du patient jeté dans un protocole, de la prise en compte de la souffrance, de la douleur,....etc.) , cela n'explique pas la maladie, les catastrophes naturelles...

Or, notre théologie, notre foi chrétienne affirme avec force que l'homme est destiné à être heureux! L'homme est appelé par Dieu, il a une vocation au bonheur, à la béatitude. C'est ce que nous rappelle le texte de Vatican II, § 11, « la vocation intégrale de l'homme. » qui est la vocation intégrale du chrétien.

L'idéal de bonheur chrétien se confond avec l'idée de vie éternelle. La béatitude ( fête de la toussaint), c'est partager avec les saints, la vision de Dieu, c'est participer à la vie divine. Le bonheur est inscrit au plus profond de chaque homme.

Le bonheur reste aussi toujours un objectif, un horizon comme dit X. Thévenot. On ne l'atteint jamais... Il nous manque toujours quelque chose pour être heureux! Cela nous révèle comme l'homme est un être de désir. Par cette expérience du désir profond de l'homme, l'homme comprend ses limites, sa finitude... Peut-on connaître un bonheur parfait ici-bas? On le renvoie alors à une question eschatologique: cela devient la béatitude!

Notre fin, ce n'est pas le bonheur (on relativise la conception eudémoniste) mais notre fin c'est Dieu. Le bonheur n'est qu'une grâce en plus pour reprendre l'idée de Thévenot. On recherche Dieu et en le cherchant, on trouve le bonheur. Kant avait en effet critiquer les modèles eudémonistes car il y décelait l'égoïsme et l'individualisme. Dans la recherche chrétienne du bonheur on opère un déplacement. Je ne recherche pas mon petit bonheur perso mais je recherche Dieu. En cherchant Dieu et en le trouvant, je deviendrai pleinement ce que je dois être, je participerai à la vie divine, je verrai Dieu et tout cela me procurera le bonheur.


Partager cet article
Repost0
22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 20:21
 

u'est ce que la morale? Et quelle différence existe t-il entre l'éthique et la morale?

Voilà les deux questions qui vont nous intéresser aujourd'hui.





La morale peut se définir d'une manière très vaste comme l’ensemble de règles, d’interdits ou de mœurs qui régissent une société, un groupe ou encore un peuple.

Voilà ce que nous en dit Monsieur Robert Jr «  Qui concerne les mœurs, les habitudes et surtout les règles de conduite admises et pratiquées dans une société. Conscience morale, Sens moral  : discernement du bien et du mal. Préceptes moraux : maxime, sentence. Jugement moral. Impératifs, principes moraux. Obligation, loi morale. »

Ces règles ou interdits mis en place par une société vont à la fois permettre à l’homme de s’humaniser davantage et quelque part le déterminer. De fait, l’homme est un « animal politique » pour reprendre les termes d’Aristote c’est-à-dire qu’il est un être social. Sociabilité qui implique une certaine dépendance les uns par rapport aux autres et donc la mise en place d’un certain nombre de règles, de lois qui vont déterminer la société et un « vivre-ensemble ». Une société, un homme qui n’aurait pas de moral serait alors amoral ( = sans morale au sens parfois de « neutralité »). Par exemple, les lois de la nature ou les lois mathématiques sont par définition amorales.

Les exemples qui suivent notre définition sont éloquents pour saisir les différentes facettes de la morale. Celle-ci se caractérise essentiellement par la distinction ou encore le discernement du bien et du mal. Ce qui est moral s’opposera alors à ce qui est immoral (dans le sens où la personne immorale viole des règles morales existantes.). Connaître et suivre le bien, c’est être un homme moral, un homme vertueux. Suivre le mal, c’est être un homme immoral (le contraire de la vertu étant le vice) La conscience morale renvoie à une morale plus « profonde » que le simple précepte ou règle de conduite d’une société. C’est en ce sens que Pascal pouvait affirmer que « la vraie morale se moque de la morale ». La vraie morale serait une connaissance intérieure du bien et du mal, connaissance qui peut se présenter comme une évidence et qui ne correspond pas nécessairement à l’ensemble des règles traditionnelles de telle ou telle société.

Enfin, les dernières expressions renvoient aux notions de devoir ou encore de loi, d’obligation. La morale est en effet souvent comprise uniquement comme un ensemble de contraintes plus ou moins aliénantes pour l’individu. C’est pour cette raison qu’on a assisté à la fin du XXème siècle au rejet de toute morale avec la célèbre formule de Mai 68 en France : «  Il est interdit d’interdire. ».

 

La philosophie comme la théologie morale s’appuie sur un fort héritage greco-romain qui pose déjà les grandes problématiques liées à la morale comme par exemple l'origine de la morale. Pour les sophistes, l’autorité morale provient de ceux qui ont le pouvoir (pour servir leur propre intérêt). Platon au contraire, dans la République, refuse cette théorie et affirme qu’il existe une norme constante et immuable et par conséquent qu’il ne peut exister une variété infinie d’opinions comme le soutenait les sophistes. Aristote refusera le fondement métaphysique platonicien des formes transcendantes. Pour lui, la reconnaissance que le Bien est la plus haute forme, et qu’il se situe au-delà de tout être et de toute connaissance n’éclaire en rien les problèmes moraux pratiques et concrets de notre vie. Il recherche ainsi ce que l’homme veut vraiment et les moyens qu’il met en place pour y parvenir. Que recherche tout homme ? A quoi aspire t-il par dessus tout ? Il s’agit en réalité du BONHEUR (eudomonia). Ce bonheur n’est pas compris comme une simple satisfaction des divers plaisirs ou désirs mais véritablement comme une plénitude de vie qui englobe à la fois les sentiments subjectifs de l’individu mais aussi les éléments objectifs. Ce bonheur se caractérisera chez notre philosophe par l’exercice des vertus. La plus haute vertu étant celle de la contemplation car elle procure le plus grand des bonheurs en se rapprochant le plus de l’activité divine.

A partir de l’époque hellénistique, la notion grecque de citoyen perd de l’importance devant celle d’individu. Epicuriens et stoïciens conçoivent d’autres formes de bonheur et par conséquent n’envisage plus la morale de la même manière. Pour ces derniers, c’est la Raison Universelle qui va régir les normes du comportement humain. L’important sera d’agir avec raison, c’est-à-dire agir en accord avec la nature des choses.

C’est Cicéron qui va introduire le mot même de « Morale ». En effet, étymologiquement le mot morale vient du latin mos, moris qui signifie manière d’agir, comportement, coutumes, mœurs. Cicéron traduisait ou transposait dans sa langue le terme grec ethos ( = éthique). La morale en ce sens est alors comprise plus comme la science du comportement humain, des mœurs humaines.

 

Aujourd’hui, on emploie plus facilement le mot éthique qui dérive du mot grec ethos signifiant : caractères, mœurs et usage. Mais c’est dans un sens plus diffus que dans celui de morale. C’est l’ensemble des habitudes qui forment le bien agir ou le mal agir.

Dans le langage courant, la mouvance de la morale et la compréhension de cette dernière s’est enfermée dans la conception kantienne où la morale pourrait se résumer à un devoir auquel il faut obéir. C’est cette veine de la morale que l’on retient. Image où l’on retrouve l’Eglise qui enseigne la morale dans une perspective uniquement casuistique ( c’est-à-dire des cas de conscience) Cette mouvance s’était détachée depuis la fin du Moyen Age de la Bible. On a perdu le sens et la raison de cette morale, tout se réduit à un devoir.  C’est le déontologique (devoir).

L'éthique renverrait quant à elle à la finalité, à l'accomplissement d'un but qui se trouve être le bonheur (et qu'il faudra par ailleurs définir). C'est le téléologique (télos= fin).  L’éthique renvoie donc à un sujet agissant libre et responsable.

En réalité pour une « saine et juste morale », il nous faut articuler le déontologique et le téléologique. La distinction entre « morale » et « éthique » est une distinction de convention. Les deux ont en réalité le même sens.

 

Quelques lignes directrices pour éclairer la notion de morale.

La question philosophique sous-jacente à la morale est LA question par excellence: «  qu’est-ce que l’homme ? »

Toute morale s’appuie en effet sur une anthropologie spécifique. Quelle est ma vision de l’homme ? Qui est l’homme pour moi ? A quoi est-il appelé ? La philosophie morale d’une manière très générale s’intéresse à la finalité de l’homme et va donner le lignes directrices de l’AGIR : que dois-je faire pour atteindre cette finalité ou autrement dit que dois-je faire pour atteindre le bonheur?

La morale c'est s’interroger sur le SENS de notre agir c’est-à-dire la signification et la valeur de cet agir. Quelle direction je donne à mon action ? L’éthique doit nous humaniser : plus fondamentalement c’est la direction donnée à notre vie que l’on construit. Il nous faut unifier cette vie et notre agir (nous sommes plutôt dans une situation « schizophrénique » depuis la Chute.)

Dans cet agir, il fait prendre en compte l’EMOTION (dans un accident, que faire ? si pas d’éléments comment agir ? On voit déjà se profiler l’importance de l’éducation de la conscience et du sens moral…). Voir ce qu’il faut faire pour BIEN FAIRE.

Puis la RESPONSABILITE : assumer le mieux notre responsabilité (figure de Pilate) : répondre de, avec, pour, et devant…. Cela nous construit, nous aide à aller plus loin. Cela est très important car l’homme est un être relationnel, il répond de ces actes devant d’autres mais aussi avec autrui. Et pour le chrétien, devant Dieu et avec Dieu, et répondre devant sa conscience . L’agir d’un homme engage toujours plus loin que l’individu seul: mon agir est le reflet de ma conception de l'homme

En morale, il va s’agir de composer pour que l’acte soit dit moral avec la LOI, LA CONSCIENCE et la SITUATION.

Enfin c’est la question du SENS de l’homme qui : d’où vient-il ? Où va t’il ? La réponse à ces questions conditionnent notre agir. La théologie morale à la différence de la philosophie morale prend comme références ultimes : la foi chrétienne, la révélation, la détermination par ce que Dieu dit de l’homme, ce qu’il a fait pour l’homme en Jésus-Christ et par Jésus-Christ.

 

 

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 09:40
 

ous fêterons ce dimanche le Christ-Roi de l'Univers... dernière semaine avant de débuter une nouvelle année liturgique. Il est donc grand temps de nous mettre à nos fourneaux! Profitons de ce We pour confectionner nos « bredele » que nous pourrons offrir tout au long de l'Avent.

Je ne peux que vous recommander le «  s'bredlebuech » ( les petits gâteaux d'Alsace) de Suzanne Roth écrit en français je vous rassure. Rien de tel pour se préparer à Noël que les bonnes odeurs des épices dans nos petites maisons...

Les grands classiques- et inévitables- petits gâteaux sont les Anisbredle, les Schowebredele ou encore les Butterbredle mais sablés, macarons (traditionnels et non pas les multicolores qui assaillent les présentoirs de nos pâtisseries), petites étoiles ou gâteaux aux amandes seront les bienvenus. Alors, partez à la recherche de vos plus beaux emporte-pièce et au travail. Pensez qu'il vous faudra plusieurs heures devant vous, d'autant que la plupart des bredele nécessitent 1 à 3 heures de repos avant cuisson.

 

Pour des sablés:

250g de farine, 150g de beurre (on peut en mettre moins selon les goûts), 120g de sucre semoule, jaunes d'oeufs ( je varie entre 1 à 4 jaunes selon mon humeur), une pincée de sel, 75g d'amandes en poudre. On mélange, on pétrit, on laisse reposer au moins une heure.... On étale la pâte et hop, hop, quelques emporte-pièce (à faire avec des enfants...) et le tour est joué! On dore les petites figures au jaune d'oeuf et on enfourne quelques minutes à four chaud. Pour la pâtisserie, c'est mieux de ne jamais dépassé les 180°C, c'est un peu plus long mais tellement meilleur!

 

Pour les étoiles:

250g de farine, 125g de beurre environ, 1 oeuf ( 1 jaune peut suffire), 75 à 100g d'amandes, du sucre (sucre glace ou sucre roux pour ma part), ½ paquet de levure chimique, 1 pincée de sel.

C'est la base.... en général, je parfume aux épices: 1 c.c de canelle, 1 c.c de girofle, coriandre, anis, gingembre...Vous pouvez ajouter à la préparation 2 cuillères de crème fraîche.

On peut aussi, comme Suzanne Roth, les faire au citron avec des zestes de citron ou encore au chocolat. Et même si le coeur vous en dit au miel, c'est très bon.

Comme pour tous les petits gâteaux, on mélange, on pétrit et on laisse reposer... deux heures au frais... On étale la pâte, emporte pièce... on dore au jaune d'oeuf. Pour les étoiles, j'humidifie légèrement et je dépose dessus des amandes effilées.... Du plus bel effet. Une dizaine de minutes là encore dans un four à 180°c. Si vous n'aimez pas trop les amandes, préférez un glaçage.

 

Les macarons à la noix de coco:

Battez deux blancs en neige avec une pincée de sel, du sucre ( 100g environ). Vos blancs doivent être très fermes. Ajoutez le jus d'un demi-citron et le zeste ( 2 c.c environ) puis la noix de coco (au moins 100 à 150g...). Avec deux petites cuillères trempées dans l'eau, prélevez de petites boules. Déposez sur un plaque et faîtes cuire 12 à 20 minutes, le four entre 140° et 160°C.

Personnellement j'aime bien ajouter de la poudre d'amandes... Vous pouvez faire vos macarons aux amandes, aux noisettes. Soyez plein d'imagination!

 

N'oubliez pas les cookies ou encore les pains d'épices.

Mes recettes ne sont pas forcément très précises mais je préfère cuisiner au « tu vois bien » surtout pour les petits gâteaux de Noël. A vous de tester, de goûter, d'ajuster. Si vous n'utilisez que les jaunes pour les petits gâteaux, gardez bien les blancs et profitez-en pour faire des meringues ou meringuer votre tarte du repas dominical.

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 20:03



n flanant dans les rues autour de l'église Notre-Dame, je levais les yeux au son du Jacquemart. Notre ami infatigable qui sonne jour après jour les heures. La légende dit bien qu'il s'arrêta un temps. Ce silence et cette tristesse subite furent interprétés comme une conséquence de sa solitude et les dijonnais remédièrent rapidement à cette situation en lui donnant une compagne: la jacquotte! Suivirent un Jacquelinet pour frapper les demis et une Jacquelinette pour frapper les quarts. C'est alors que je me suis souvenue que Charles Deulin dans ses fameux et désopilants Contes d'un buveur de bière avait une toute autre interpétration. Occasion unique pour les lire à nouveau et en particulier l'histoire de "Martin et Martine".


ambrinus devenu à la suite de maintes aventures (et une rencontre avec Belzébuth), inventeur du carillon, roi de la bière et bourgmestre de Cambrai était aussi le parrain d'une jeune fille plus généreuse que belle: Martine.
Ses parents ne parvenaient pas à la marier car en plus d'être peu agréable à regarder, son père, ogre de son état, avait la fâcheuse habitude de manger les jeunes gens qui se présentaient dans le quartier. Seul le vieux Guillaume, célibataire peu aimé de dame nature et coureur de dot avait encore l'idée d'épouser la demoiselle Martine.
Mais un jour, un petit prince, divinement beau, qui courait la campagne demande l'asile chez l'ogre. A l'instant même où Martine aperçoit Martin, elle s'éprend éperdument du jeune homme. 
Son père bien évidemment découvre Martin caché dans une horloge qui s'engage -sans grand enthousiasme- pour sauver sa vie à épouser la fille. Notre ogre quelque peu blessé dans son amour propre ne l'entend plus ainsi et oblige le prince à passer un certain nombres d'épreuves: couper des arbres, creuser un vivier... toutes sortes d'exploits qu'il n'aurait pu accomplir sans l'aide de Martine et de sa marraine la fée des Houblons! Notre ogre futé s'aperçoit du stratagème et décide de servir Martin à un repas arrosé de bière. Nouveau rebondissement, Martine s'échappe avec son bien-aimé et une course poursuite s'engage entre les enfants et l'ogre chaussé de ses bottes de 7 lieux. Mais, plus rusée encore que son père, Martine à plusieurs reprises se transforme ( chapelle, rosier, bateau...) et notre ogre se retrouve en pleine déconfiture. Pour se consoler, quelques pintes feront l'affaire! Un contrat est passé avec Cambrinus qui lui assure que sa fille reviendra un jour: "s'il s'engage à ne plus dévorer les enfants, il pourra devenir bourgmestre". L'ogre accepte et se charge à merveille de sa tâche.

Quelques années plus tard, il retrouve sa fille et plutôt que de les marier. Il décide que Martine épousera le vieux Guillaume et que Martin sera attaché à la cloche et chargé de sonner les heures. Mais le jeune fille échappe encore une fois à la vigilance de son père et la voilà à son tour enchaînée à la cloche...

Un an passe, Martin est enfin amoureux de sa Martine... Il est touché par tant d'amour et de dévouement. Cela dit, une cloche les sépare et il ne peut guère lui exprimer son amour!

C'est alors que notre roi de la bière, Cambrinus, passe dans la ville et se rend compte de la situation. Il ordonne à l'ogre de les libérer mais celui-ci refuse: «  Tu vas déranger toutes nos habitudes. Ils sonnent si bien la cloche! Depuis qu'ils sont là, je peux avoir la paix et tout le monde est couché à dix heures! »

Cambrinus lui rétorque alors: « Rappelle toi que le roi de la bière est aussi l'inventeur du carillon. Je me fais fort de te fabriquer deux sonneurs mécaniques qui ressembleront comme deux gouttes d'encre à ces pauvres martyrs. Que le couvre-feu soit sonné par Martin ou Jacques, Martine ou Jacquotte, que t'importe! »

Et voilà pourquoi Cambrinus fabriqua les deux Jacquemarts de bronze de la ville de Cambrai qui en inspira beaucoup d'autres....


Terminons avec les paroles du chanoine Kir:

" Dijonnais, voici le portrait
Du vieux Jacquemart de Courtrai
Amené captif sur guimbarde
Par un bourguignon dégourdi
Nommé Philippe le Hardi

Je suis en haut toujours de garde
Humant le bon vin, la moutarde
Et de minuit jusqu'à midi,
Tout en fumant une bouffarde,
Je sonne hardi-petit, hardi ".


 

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 21:59


 

llons nous mourir dans d'atroces souffrances en 2012?
Question qui est sur les lèvres- à mon grand désespoir- de tous mes chers élèves. Oracles de Delphes ou de la Sybille, calendrier maya, prophéties bibliques... les querelles religieuses s'effacent pour un avis unanime: la fin du monde est (encore) proche! Dans un premier temps, rappelons qu'aucun texte biblique ne contient l'éventuelle date de cette fameuse fin du monde: « Vous ne connaissez ni le jour ni l'heure! » Le suspens est maintenu et ce n'est pas le genre de Dieu de revenir sur ses paroles...
 C'est en revanche l'occasion  pour nous de redécouvrir (parce que bien entendu tout le monde l'a déjà lu) ce livre méconnu qu'est l'Apocalypse. On l'évite, on le subit parfois aux grandes fêtes telle que l'Assomption, on le médite rarement lors de nos oraisons... à tort sans doute puisqu'il fait partie du canon biblique et cela pour de bonnes raisons.

Le mot « apocalypse » est un mot grec qui signifie « révélation « , « dévoilement » ou encore « manifestation ». C'est l'apôtre St Jean qui en est l'auteur mais tout comme l'Evangile, il s'agit en réalité de l' « Apocalypse de Jésus-Christ selon St Jean » ( voir Apocalypse 1, 1). Nous n'entrerons pas dans les questions d'auteurs réels, de datations... laissons-les aux exégètes! Rappelons cependant que le genre apocalyptique est un genre littéraire répandu entre le deuxième siècle avant notre ère et le deuxième après Jésus-Christ. On trouve des récits apocalyptiques chez Daniel, Baruch, Esdras mais aussi dans les synoptiques. Citons aussi le très célèbre écrit apocryphe: le livre d'Hénoch. Comme tout genre littéraire, il possède ses codes, ses images et ses symboles. L'Apocalypse est moins un récit descriptif qu'un récit symbolique. Enfin, pour bien comprendre ce texte, il faut le situer dans sa date de rédaction, la fin du premier siècle, c'est-à-dire lors d'une période de crise, d'inquiétude et d'incertitude pour les premières communautés chrétiennes. Pour la petite information, jamais un chrétien du premier siècle n'aurait fixé à une date aussi lointaine que 2012 le jugement dernier car les communautés attendaient fébrilement la parousie, c'est-à-dire le retour du Christ. Ils ont même été très étonnés que cela n'arrive pas dans les quelques années qui ont suivies son Ascension. L'Apocalypse est un évènement attendu et espéré: "youpi! le mal sera vaincu et nous verrons Dieu!"

Après un titre et une adresse, on trouve une série de 7 lettres aux 7 églises... Laissons de côté ces premiers chapitres et intéressons-nous au chapitre 4, là où commence à proprement parler le récit apocalyptique. Deux formules types de ce genre littéraire renforcent cette idée: «  et je vis »- « j'entendis ». Verbes de sensation qui renvoient directement à l'expérience du « voyant ». Pour lire et méditer avec plus d'efficacité ce chapitre, on pourra prendre en parallèle le chapitre 1 du livre d'Ezechiel et le chapitre 6 du livre d'Isaïe dont est fortement inspiré ce passage.

Au verset 1, une porte s'ouvre dans le ciel. Les deux mondes terrestre et céleste sont habituellement séparés. Du reste, lorsque l'on assiste à une théophanie dans les évangiles- lors du baptême de Jésus ou lors de la Transfiguration par exemple- les cieux s'ouvrent, se déchirent et on entend alors la voix du Père... St Jean est emporté vers les cieux, ce qu'il va décrire se situe donc à un autre niveau. St Jean entre dans une sorte d'extase- «  et je fus ravi en esprit. »
Il aperçoit la cour céleste autour d'un trône sur lequel siège Dieu qu'il ne nomme jamais directement et qu'il ne décrit pas si ce n'est par des métaphores lumineuses. L'art ou l'iconographie représentera souvent le Christ en gloire entouré de sa mandorle ( auréole en forme d'amande). En fait, il s'agit plutôt ici de Dieu-créateur puisque la figure de l'Agneau Rédempteur apparaîtra au chapitre suivant.

Autour du trône, les 24 vieillards de l'Apocalypse. Qui sont-ils? Trois éléments nous aident: ils sont assis sur un trône, ils ont des vêtements blancs et des couronnes qu'ils déposeront au pied du trône quelques versets plus loin. La couronne est un signe royal mais aussi le symbole de la récompense accordée à l'homme juste. Le vêtement blanc est celui des élus, de l'homme qui est auprès de Dieu, de l'homme sauvé et qui à ce titre peut siéger sur un trône. Image du peuple fidèle? Peut-être, le nombre a beaucoup intrigué les commentateurs. S'agit-il des 12 apôtres associés au 12 tribus d'Israël, de prophètes, des 24 auteurs de l'Ancien Testament? Est-ce une référence aux 24 ordres sacerdotaux décrits dans le premier livre des Chroniques. Je pencherai plutôt pour cette dernière option car le terme grec utilisé est celui d' « anciens » (et non de vieillards) ou de « presbytres » c'est-à-dire de prêtres. D'autant plus que la scène décrite est une scène plus liturgique que prophétique. Il s'agit de la vision du culte céleste autour du Dieu tout puissant qui a créé le monde. Les vieillards rendent le culte que le monde devrait rendre à Dieu et ils veillent  sur le monde.

Vient ensuite, la description des 4 vivants largement inspirée d'Ezechiel 1,5: « Au centre, je distinguais quelque chose qui ressemblait à 4 animaux dont voici l'aspect: ils avaient une forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes (…) Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d'homme; et tous les quatre avaient une face de lion (…) et tous les quatre avaient une face de taureau (…) et tous les quatre avaient une face d'aigle... ». Ici, quatre personnes ayant chacune une forme particulière... Le chiffre 4 est un chiffre cosmique qui nous renvoie aux 4 vents, aux 4 points cardinaux ou encore aux 4 éléments. C'est la stabilité, l'espace... Certains ont pu y voir les 4 constellations qui soutiennent la voûte céleste: le taureau, le lion, le scorpion (en sachant que dans l'Antiquité, le scorpion était un homme)... Une incertitude demeure quant à l'aigle qui renverrait à la constellation du Verseau... L'aigle existe et se situe à côté du Verseau mais ce n'est pas une constellation zodiacale. Les ailes: 4 chez Ezechiel, 6 chez les anges d'Isaïe au chapitre 6 qui président au gouvernement du monde physique.
La tradition chrétienne a depuis Saint Irénée vue dans les 4 vivants ( le tétramorphe) une représentation des 4 évangélistes Notre auteur veut par là "démonter" les hérésies telles que le marcionisme ou l'ébionisme qui refusent un ou plusieurs des 4 évangiles. Voilà ce que dit saint Irénée dans son Contre les Hérésies ( III, 11.8): «  Car les chérubins ont une quadruple figure, et leurs figures sont les images de l'activité du Fils de Dieu. ». Le lion, c'est la puissance, la prééminence et la royauté du Fils de Dieu. Le taureau, c'est le sacrificateur et le prêtre. L'homme rappelle l'incarnation et la venue humaine du Verbe. Enfin, l'aigle c'est l'Esprit Saint volant sur l'Eglise. Il poursuit: « les évangiles seront donc eux aussi en accord avec ses vivants sur lesquels siège le Christ Jésus. » Il rapproche alors les 4 vivants des 4 évangiles: Jean est le lion car dès son Prologue, il parle de la génération prééminente, puissante et glorieuse du Verbe et le Verbe était Dieu; Luc est le taureau car il débute par le sacrifice de Zacharie, le prêtre, c'est le caractère sacerdotal; Matthieu place Jésus dans sa génération humaine, c'est l'homme de l'humilité et de la douceur et enfin Marc commence par l'Esprit prophétique sur les hommes.

Notons que la Tradition inversera les symboles de Marc et de Jean... Jean sera l'aigle, celui qui regarde le soleil en face et Marc le lion à cause de Jean Baptiste. Il termine ainsi: « Les mêmes traits se retrouvent aussi dans le Verbe de Dieu lui-même: aux patriarches qui existèrent avant Moïse, il parlait selon sa divinité et sa gloire; aux hommes qui vécurent sous la Loi, il assignait la fonction sacerdotale et ministérielle; ensuite pour nous, il se fit homme, enfin il envoya le don de l'Esprit céleste. »

Ces 4 vivants possèdent une multitude de yeux qui montrent leur sagesse et leur science universelle. Ce qui soutient désormais le monde et qui l'éclaire, c'est la Bonne Nouvelle contenue dans les 4 évangiles!

Le chapitre se termine par un chant liturgique bien connu: « le sanctus » ou plus exactement le trisagion: « le trois fois saint! ».... La liturgie céleste renvoie à la liturgie terrestre et vice-versa. Cela signifie que notre liturgie est une sorte d'avant-goût du Royaume. Nous louons et adorons Dieu sur cette terre comme le font les saints dans le Ciel! La liturgie terrestre c'est une participation à la liturgie céleste. Versets bibliques qui rappellent en passant qu'il n'est pas très intelligent de modifier au grè de nos humeurs la liturgie de l'Eglise...  On pourra avec profit -pour l'occasion- méditer les textes liturgiques de la messe en particulier les prières eucharistiques. Les vieillards rendent grâce ( eucharistein en grec) à Dieu pour les merveilles qu'Il a créées:

« Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, et l'honneur et la puissance, parce que c'est toi qui as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles ont existé et ont été créées. »

Très belle doxologie pour terminer ce chapitre: honneur, puissance et gloire!

Pour une catéchèse plus efficace on pourra s'appuyer sur une réprésentation iconographique du tétramorphe, l'étude d'un tympan roman ou encore pour les alsaciens, un petit tour au pied du piler du jugement dernier de la cathédrale!
                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

Partager cet article
Repost0